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Marché de Noël

France Info retire une vidéo polémique associant marchés de Noël et régime nazi

Un reportage du média public établissant un lien entre les marchés de Noël et le régime nazi a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Accusé de "salir nos traditions", France Info a rapidement supprimé la vidéo face aux vives critiques de la classe politique et médiatique, qui dénoncent une tentative de culpabilisation inappropriée d'une fête populaire et familiale.

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Photo: ROMEO BOETZLE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Une courte vidéo mise en ligne par France Info a déclenché une polémique. Le clip cherchait à décrypter les origines des marchés de Noël et interrogeait : « Les nazis ont-ils créé les marchés de Noël ? » Le média répondait : « Non, mais ils les ont largement remis au goût du jour dans les années 1930. »

Rapidement, la séquence a suscité de nombreuses réactions d’indignation. Le lien établi entre cette tradition populaire et l’Allemagne nazie a été jugé inapproprié. Face à la controverse, France Info a retiré la vidéo quelques heures après sa diffusion.

Vives réactions politiques et médiatiques

Sur le réseau X, la députée de la Vendée Véronique Besse a dénoncé un « scandaleux parallèle ». Selon elle, « salir ainsi nos traditions est tout simplement scandaleux ». Elle a ajouté : « Non à l’opprobre jeté sur notre héritage. Célébrons au lieu de dénigrer ! »

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D’autres voix se sont élevées dans le monde médiatique. Selon Cnews, Claude Chollet, membre de l’Observatoire du journalisme, a confié sur X : « J’avoue que quand on m’en a parlé, j’ai cru à une blague, une parodie. » Il s’est dit « estomaqué » et a estimé que « les marchés de Noël participent à une fête traditionnelle, européenne, familiale ». Selon lui, associer cette tradition à la consommation encouragée sous le régime nazi revient à créer une confusion de sens.

« Une entreprise de culpabilisation des Français »

Dans la vidéo, France Info expliquait que le régime nazi aurait utilisé les marchés de Noël pour promouvoir le « made in Germany » et renforcer une économie nationale autarcique. Ce rappel historique, présenté sans nuance, a été perçu par beaucoup comme une tentative d’associer une fête populaire à une période sombre de l’histoire allemande.

Charlotte d’Ornellas, chroniqueuse sur Europe 1, a reproché au média public une forme d’« autodénigrement ». Elle a estimé que le récit de France Info établissait un glissement : « Les nazis n’ont pas inventé les marchés de Noël, mais passons, ils les auraient réhabilités et surtout mis à leur sauce. Ils ont imposé le made in Allemagne et ça s’est poursuivi après eux. Mais passons encore et sans transition. Saviez-vous que la France est le deuxième pays au monde avec le plus de marchés de Noël ? » Elle y a vu « une entreprise semi-habile de culpabilisation des Français qui continuent à déambuler dans les marchés de Noël  (…) en espérant y trouver quelques spécialités locales plutôt que des babioles du bout du monde ».

Selon elle, cette narration laisserait entendre que perpétuer ces traditions serait, d’une certaine manière, cautionner une culture jugée dépassée. Elle y voit « l’étape nécessaire au déracinement » : transformer une fête de paix et de lumière en symbole d’un héritage suspect.

« Le totalitarisme nazi a tenté de s’approprier toute la culture populaire »

Les observateurs reconnaissent que le régime nazi avait cherché à se réapproprier certaines fêtes populaires, dont Noël. Charlotte d’Ornellas rappelle : « Les nazis n’ont pas fêté Noël innocemment, mais tenté de faire de Noël et de ses marchés une fête nazie. » Une instrumentalisation dont le sens précis ne saurait être confondu avec les pratiques actuelles.

Elle ajoute : « Ce n’est pas le signe que les marchés de Noël sont suspects, mais que le totalitarisme nazi a tenté de s’approprier toute la culture populaire en vidant son sens pour lui substituer le sien. » Pour elle, rappeler cette tentative historique ne justifie pas de relier nos traditions contemporaines à cette idéologie.