Bleues: avec Amel Majri, un bébé à Clairefontaine

Par Epoch Times avec AFP
6 avril 2023 17:03 Mis à jour: 7 avril 2023 06:37

Une poussette autour des terrains de foot, les couloirs du Château remplis des rires et pleurs d’un nouveau-né, une nounou attentionnée et une mère à crampons: la Lyonnaise Amel Majri est revenue chez les Bleues avec sa petite Maryam, âgée de neuf mois.

Des scènes inhabituelles, inédites même, animent le centre d’entraînement de l’équipe de France depuis lundi et le retour, après une grave blessure à un genou en octobre 2021 et un accouchement en juillet 2022, de la gauchère aux 66 sélections.

Pour la première fois, en effet, une internationale française est venue à Clairefontaine avec son bébé. Et si cette présence se fait discrète aux repas, à l’entraînement, lors des briefings tactiques ou autour des activités médiatiques, Majri n’est jamais très loin de sa fille durant les temps de repos.

« Quand j’ai les entraînements et les moments de groupe, c’est la nounou qui s’en occupe, elle a sa chambre à côté. Et quand j’ai du temps off, je peux profiter de ma fille », raconte la milieu de terrain dans un entretien à l’AFP.

Depuis plusieurs mois, la Fédération française de football (FFF) a dessiné les contours logistiques du retour de cette maman-footballeuse. Sous l’ancienne sélectionneuse Corinne Diacre, déjà très favorable au projet, la gardienne Manon Heil aurait déjà pu venir avec son bébé en février, mais elle avait préféré venir seule.

Hervé Renard, nouveau sélectionneur, a proposé la même chose à Majri. Celle-ci a l’habitude de voyager avec sa fille en club et elle a également franchi le pas en sélection.

« Le coach a pris le temps de m’expliquer comment ça allait se passer. Et moi, je me suis sentie rassurée. Je n’aurais jamais imaginé cette situation et je la vis pleinement », décrit la joueuse.

Très concrètement, le dispositif prévoit qu’une nourrice accompagne la délégation française dans tous ses déplacements: de Clairefontaine au Mans en passant par Clermont-Ferrand, où les Bleues jouent vendredi, « tout est pris en charge » par la FFF, explique Majri, 30 ans.

La petite Maryam a donc passé le vol de Paris à Clermont-Ferrand, jeudi matin, auprès de sa mère dans l’avion.

« C’est indispensable de donner une structure aux joueuses qui ont des enfants en bas âge », a relevé Hervé Renard lundi en conférence de presse. « Cela ne nuira pas au fonctionnement du groupe et psychologiquement, cela a une importance capitale. La France est un peu en retard », par rapport notamment à d’autres sélections comme les Etats-Unis ou la Suède.

Des déclarations saluées sur les réseaux sociaux par nombre de mères championnes, comme la judokate Clarisse Agbégnénou, et par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

Les bienfaits psychologiques évoqués par Renard sont partagés par les Bleues: certaines n’ont pas hésité à se faire ouvrir les portes de la chambre maternelle pour pouponner.

« Beaucoup de filles veulent la voir. Elle est dans les moments où elle est en train de ramper, donc je n’ai pas trop envie de les louper. A vivre, c’est une très belle expérience. J’essaye de filmer pour envoyer au papa: c’est lui qui est un peu triste de ne pas l’avoir », glisse Majri. Et en cas de déconvenue sportive, « elle me redonne la banane et ça permet de switcher plus rapidement ».

Même si le système peut encore évoluer – certaines sélections mettent en place de véritables garderies, pour différents âges et pour accueillir plusieurs enfants de joueuses ou membres du staff -, la Coupe du monde en Australie, du 20 juillet au 20 août, sera un premier test sur une durée plus longue, car les Bleues de Majri pourraient y passer plus de 40 jours.

« C’est vrai que c’est long une préparation, une Coupe du monde, mais à vivre avec son enfant, c’est comme un très beau rêve », explique Majri, pour qui il aurait été « impossible » d’être « mentalement à 100% dans la compétition » sans sa fille auprès d’elle.

La FFF a prévu que les joueuses pourront emmener leurs enfants en bas âge en Australie. Le seul défi, désormais, est pour la mère: faire partie de la liste.

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