Boris Johnson pressé de publier un rapport sur les ingérences russes

Par Epochtimes.fr avec AFP
5 novembre 2019 15:45 Mis à jour: 5 novembre 2019 15:59

Le Premier ministre britannique Boris Johnson était mardi sous la pression du Parlement et de l’opposition qui demandent la publication avant les élections du 12 décembre d’un rapport sur les ingérences russes dans la politique britannique.

Le président de la commission parlementaire du renseignement et de la sécurité (ISC), Dominic Grieve, a appelé Downing Street à publier le rapport de 50 pages rédigé par cette instance afin qu’il puisse être examiné par le Parlement avant les élections.

Après un débat lundi à la Chambre des Lords, le sujet a fait l’objet d’un vif débat mardi à la Chambre des communes, la chambre basse du Parlement, qui doit être dissoute mercredi avant les législatives anticipées.

Jugeant dans le quotidien The Guardian « hallucinante » cette non-publication, Dominic Grieve a affirmé à la Chambre des communes que l’absence d’explication pour justifier un tel délai était « sans précédent ».

Ingérence russes dans la campagne du référendum de 2016

Selon le journal, le rapport examine les tentatives d’ingérence russes dans la campagne du référendum de 2016 sur le Brexit, y compris des tentatives d’infiltration du Parti conservateur de Boris Johnson.

S’il n’est pas publié avant mardi soir, tant que les députés siègent encore, il ne pourra pas l’être avant que le comité ne soit reformé – ce qui après les élections de 2017 avait pris « presque six mois », a dénoncé Dominic Grieve.

Emily Thornberry, chargée des questions internationales au sein du Labour, principal parti d’opposition, a jugé « totalement injustifiable » le report de la publication, « clairement motivé par des motifs politiques ». « Qu’avez-vous à cacher? », a-t-elle lancé à l’adresse du gouvernement.

La preuve que la Russie s’est immiscée n’existe pas

Le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Chris Pincher a répliqué en raillant l’intérêt de la responsable travailliste pour « les théories du complot ». Selon lui, la durée de l’examen du rapport n’est pas inhabituelle.

« Il n’y a pas de preuve que la Russie ait réussi à s’immiscer dans le cycle électoral britannique« , a-t-il ajouté, appelant à laisser au Premier ministre le temps d’évaluer le contenu du rapport.

Lundi à la Chambre des Lords, l’indépendant David Anderson avait relevé que « ce délai injustifié affaiblit l’ISC et fait naître le soupçon sur le gouvernement et ses motivations ».

Selon un porte-parole de Downing Street, le processus d’autorisation de publication de ce document sensible n’a pas encore été complété.

Le rapport est basé sur l’analyse des services de renseignement britanniques et d’experts. Le processus d’autorisation de sa publication a débuté en mars dernier avant d’arriver mi-octobre aux bureaux du Premier ministre, qui étaient censés donner leur feu vert en fin de semaine dernière, selon le Guardian.

Le Labour et le parti d’opposition indépendantiste écossais SNP ont accusé le gouvernement de vouloir minorer l’ampleur de cette ingérence.

« Je ne cache rien du tout », s’est défendu Michael Gove, chargé des préparations du Brexit, sur la BBC. Le rapport sera « publié en temps utile », a-t-il ajouté, évoquant des questions de « sécurité nationale ».

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