BTP : un syndicat dénonce le minutage des pauses pipi d’employés d’une caisse de retraite

Par Epoch Times avec AFP
1 avril 2022 18:15 Mis à jour: 1 avril 2022 19:49

Le syndicat Force Ouvrière a déploré la limitation à dix minutes par jour des pauses pipi des employés de ProBTP, caisse de retraite du secteur du bâtiment, temps au-delà duquel les pauses sont décomptées du temps de travail.

« Le syndicat FO ProBTP est interloqué par la décision de la direction générale de l’entreprise de demander aux salariés de débadger pour les pauses dites physiologiques », a indiqué FO dans un communiqué.

Les pauses habituellement rémunérées selon l’usage ne le seront plus dès le 4 avril

« C’est une dénonciation d’usage qui a été faite en CSE central au mois d’octobre », a expliqué mercredi 30 mars à l’AFP Sébastien Guerre, délégué syndical FO de cet organisme qui emploie environ 3500 personnes.

« A la base, nos pauses, tout type de pause, que ce soit pour le café, ou une cigarette, ou échanger avec des collègues, on ne débadgeait pas, on était rémunéré », a-t-il ajouté.

Dix minutes de pause rémunérées y compris pour des besoins physiologiques

« On a posé la question des pauses physiologiques, les pauses sanitaires, et ils nous ont dit que c’était bien compris comme un temps de pause », a précisé M. Guerre qui espère que la direction fera marche arrière.

À la suite de nos différentes interventions, la direction a accordé que les salariés aient le droit à dix minutes de pause par jour qui seront rémunérées », a précisé le syndicaliste. « Si on badge dix minutes, ou deux fois cinq minutes, la pause sera rémunérée, par contre, à partir de la 11e minute, ils décompteront le temps au-delà de ces dix minutes », a-t-il ajouté.

« Bien que les accords paritaires de l’entreprise n’aient jamais prévu la rémunération de ces périodes non travaillées, elles étaient en pratique toutes rémunérées, selon un usage qui s’était répandu », a expliqué la direction.

Elle a décidé « de se rapprocher des termes de l’accord en ramenant les pauses rémunérées à 10 minutes par jour. Au-delà de cette durée, elles ne sont plus considérées comme du temps de travail effectif et ne sont donc plus rémunérées et ne donnent plus lieu à des congés de récupération », indique-t-elle dans une réponse écrite à l’AFP.

La nouvelle règle, qui ne concerne pas les membres de l’encadrement, rémunérés au forfait jour, doit s’appliquer à compter du 4 avril, selon Force ouvrière.

L’avocat dénonce une atteinte à l’intimité des salariés

Sollicité pour son avis par l’AFP, l’avocate spécialisée dans le droit du travail Rachel Saada a estimé que l’entreprise créait « une atteinte à l’intimité » des salariés.

« On doit pouvoir satisfaire ses besoins naturels, boire, aller aux toilettes », dit-elle, distinguant de ces besoins la pause cigarette, par exemple.

Normalement, ajoute-t-elle, l’entreprise réagit en cas d’abus du salarié et n’est pas censée « partir du principe que le salarié va frauder, qu’il faut le contrôler ».

« On espère que la direction générale va revenir à la raison », a ajouté M. Guerre, qui n’exclut pas « d’autres moyens d’actions un peu plus revendicatifs » en cas de sanction qui tomberait à compter du 4 avril.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.