Les changements menstruels après la vaccination contre le Covid-19 devraient être activement étudiés, affirme une immunologiste de la reproduction

Par Lily Zhou
21 septembre 2021 00:34 Mis à jour: 21 septembre 2021 20:05

Le lien possible entre les vaccins contre le virus du PCC et les changements menstruels doit être étudié afin de dissiper les doutes, a déclaré une conférencière en immunologie de la reproduction de l’Imperial College de Londres.

Dans un éditorial publié le 16 septembre dans le British Medical Journal, le DVictoria Male a déclaré que le fait de ne pas enquêter de manière approfondie sur les rapports faisant état de changements menstruels après la vaccination contre le virus du PCC (Parti communiste chinois) alimentera probablement les craintes que les vaccins puissent nuire aux chances des femmes d’avoir des enfants.

Selon l’éditorial, au 2 septembre, plus de 30 000 cas de troubles menstruels et de saignements vaginaux inattendus à la suite de la vaccination ont été signalés au Royaume-Uni dans le cadre du système de surveillance de la carte jaune sur les effets secondaires des médicaments (yellow card surveillance scheme) de l’Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, MHRA) du Royaume-Uni.

Le 16 août, la MHRA a publié une mise à jour indiquant que « l’évaluation rigoureuse réalisée à ce jour » ne permettait pas d’établir un lien entre les changements des menstruations et autres symptômes connexes et les vaccins contre le virus du PCC.

Le document indique que le nombre de signalements de troubles menstruels et de saignements vaginaux était faible par rapport au nombre de personnes ayant reçu des vaccins contre le virus du PCC à ce jour.

Le rapport indique également que les troubles signalés étaient pour la plupart de nature transitoire et qu’il n’y avait aucune preuve suggérant que les vaccins affectent la fertilité et la capacité d’avoir des enfants.

Le DMale a corroboré la déclaration de la MHRA, affirmant que la plupart des troubles menstruels post-vaccinaux signalés ne se produisaient que pendant un seul cycle avant de revenir à la normale.

Elle a également ajouté que les taux de grossesses non désirées et les taux de grossesses dans les cliniques de reproduction assistée ont été similaires chez les patientes vaccinées et non vaccinées dans les essais cliniques.

Toutefois, le DMale fait valoir que des recherches supplémentaires seront nécessaires pour dissiper les incertitudes.

Le système de la carte jaune repose sur le signalement d’effets secondaires, ou d’incidents liés aux dispositifs médicaux, par les professionnels de la santé et le public, soit les patients, les soignants et les proches.

Selon le DMale,  cette méthode pour collecter des informations ne permet pas véritablement des conclusions définitives.

La conférencière en immunologie reproductive a laissé entendre que, selon elle et sur la base des preuves disponibles, les vaccins n’affectaient pas la fertilité des femmes.

Trois vaccins contre le virus du PCC sont actuellement disponibles au Royaume-Uni. Deux d’entre eux – Pfizer-BioNTech et Spikevax (développé par Moderna) – sont des vaccins à ARNm, tandis que le vaccin Oxford-AstraZeneca est un vaccin à vecteur adénovirus.

Les changements dans les menstruations se sont produits pour les trois vaccins. Selon le DMale, cela suggère que s’il existe un lien entre les vaccins et les troubles menstruels, il est probable que ce soit le résultat de la réponse immunitaire à la vaccination plutôt qu’un composant spécifique du vaccin.

Selon le DMale, les cycles menstruels peuvent être affectés par la réponse immunitaire à divers stimuli, incluant d’autres vaccins et des infections virales, dont l’infection par le virus du PCC.

Dans une étude portant sur des femmes et leurs menstruations, environ un quart de celles infectées par le virus du PCC ont connu des perturbations menstruelles, indique l’éditorial.

Le DMale estime qu’une enquête pourrait également aider à pénétrer le mécanisme à l’origine des changements menstruels suivant la vaccination, et permettrait de dissiper toute crainte inutile à l’égard des vaccins.

« Bien que les changements signalés dans le cycle menstruel après la vaccination soient de courtes durées, une recherche rigoureuse sur cet effet indésirable possible reste essentielle pour le succès global du programme de vaccination », a-t-elle écrit.

Le DMale a exhorté les autorités sanitaires britanniques à suivre l’exemple des instituts nationaux de la santé (National Institutes of Health) des États-Unis, qui ont investi 1,67 million de dollars (1,42 million d’euros) pour « encourager cette importante recherche » le 30 août.

Le Dr Jo Mountfield, vice-présidente du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists, a déclaré que le collège souhaite « rassurer les femmes en leur disant que tout changement revient généralement à la normale après un ou deux cycles », mais qu’il soutient également les appels à une recherche plus approfondie sur les liens de causalité possibles.

La MHRA a déclaré que les problèmes de règles peuvent être causés par des événements stressants de la vie et a ajouté que des modifications du cycle menstruel ont également été signalées après que des personnes aient été infectées ou qui souffrent de ce que l’on appelle le « Covid long ».

Le DAlison Cave, responsable de la sécurité à la MHRA, a déclaré qu’étaient surveillés « de près les signalements de troubles menstruels suspects » grâce au système « robuste » de carte jaune.

« Comme indiqué dans notre stratégie de surveillance de la sécurité des vaccins, le système de carte jaune est l’une des sources de preuves que nous utilisons pour évaluer la sécurité des vaccins », a-t-elle déclaré.

« Sur la base de notre suivi rigoureux actuel de la sécurité, les femmes peuvent être rassurées : les données actuelles n’attestent pas de lien avec une quelconque modification des règles ou autres symptômes liés aux femmes, et rien ne permet de penser que les vaccins contre le Covid-19 affecteront la fertilité. C’est également la conclusion de notre comité consultatif scientifique d’experts, la Commission des médicaments humains », a déclaré le DCave dans un communiqué.

« Bien qu’inconfortables ou pénibles, les problèmes de règles sont extrêmement courants et les événements stressants de la vie peuvent perturber les règles des femmes. Des modifications du cycle menstruel ont également été signalées à la suite d’une infection par le Covid-19 et chez les femmes affectées par le Covid long », a-t-elle ajouté.

« Notre avis reste que les avantages de la vaccination l’emportent sur les risques pour la plupart des gens. »

 

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