La cheffe de l’UE : L’Europe doit être plus ferme en dénonçant les violations des droits de l’homme par Pékin

Par Alexander Zhang
18 septembre 2020 18:02 Mis à jour: 18 septembre 2020 18:02

L’Union européenne doit dénoncer les violations des droits de l’homme commises par le régime chinois et doit prendre des décisions sur les sanctions de manière plus efficace, a déclaré mercredi Ursula von der Leyen, la cheffe de l’exécutif européen.

La Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, présentera une proposition de loi Magnitski européenne. Cette loi permettra d’imposer des sanctions aux auteurs de violations des droits de l’homme dans le monde entier, a précisé la présidente de la Commission européenne dans son premier discours sur l’état de l’Union.

« Nous devons donc toujours dénoncer les violations des droits de l’homme lorsqu’elles se produisent et où que ce soit, à Hong Kong ou chez les Ouïghours », a-t-elle indiqué avant de demander : « Mais qu’est-ce qui nous retient ? Pourquoi même de simples déclarations sur les valeurs de l’UE sont-elles retardées, édulcorées ou prises en otage pour d’autres motifs ? »

La police anti-émeute détient un homme alors qu’elle procède à l’évacuation des manifestants participant à un rassemblement contre une nouvelle loi sur la sécurité nationale, à Hong Kong, le 1er juillet 2020. (Dale de la Rey/AFP via Getty Images)

Actuellement, les décisions sur la politique étrangère et la sécurité commune de l’UE requièrent l’unanimité de tous les États membres. En conséquence, la politique de l’UE à l’égard de la Chine a été bloquée à plusieurs reprises par certains petits pays comme la Grèce, la Hongrie et le Portugal qui peuvent facilement être influencés par Pékin.

Mme von der Leyen a demandé à modifier le processus décisionnel : « Lorsque les États membres reprochent à l’Europe d’être trop lente, je leur demande de se montrer courageux et de passer enfin au vote à la majorité qualifiée – du moins en ce qui concerne les droits de l’homme et la mise en œuvre de sanctions. »

Les policiers observent les musulmans qui quittent la mosquée Id Kah après la prière du matin de l’Aïd al-Fitr à Kashgar, région autonome ouïghoure du Xinjiang, Chine, le 26 juin 2017. (Johannes Eisele/AFP/Getty Images)

Diviser pour régner

Selon le projet de l’introduction de la règle de la « majorité qualifiée », les propositions dans le domaine de la politique étrangère de l’EU pourront être adoptées si 55 % des États membres expriment un vote favorable et si ces États membres représentent au moins 65 % de la population totale de l’UE.

Cela empêchera un petit nombre d’États membres de bloquer la politique étrangère de l’UE et répondra aux préoccupations de l’Union par rapport à la tactique de « diviser pour régner » pratiquée par le régime chinois.

En mai dernier, Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’UE, a accusé Pékin de « jouer » sur les différences entre ses États membres.

Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, tient une conférence de presse à Bruxelles, le 26 mai 2020. (Pool/Getty Images)

Selon un récent rapport du Royal United Services Institute (RUSI), un groupe d’experts basé à Londres, les divisions au sein de l’Europe ont rendu difficile l’adoption d’une stratégie et d’une réponse unifiées aux défis posés par la Chine.

« Compléter notre boîte à outils »

Ursula von der Leyen a clairement indiqué ce qu’elle entendait réaliser dans le domaine des droits de l’homme une fois que l’impasse décisionnelle sera résolue.

« Cette Assemblée a, à maintes reprises, appelé l’Europe à se doter d’un équivalent de la ‘loi Magnitski’ – et je peux annoncer que nous allons maintenant présenter une proposition », a-t-elle martelé.

Les fonctionnaires et les parlementaires européens réclament depuis longtemps une version européenne de la loi Magnitski – une loi américaine qui punit les responsables étrangers soupçonnés de violations des droits de l’homme en gelant leurs avoirs aux États-Unis et en les interdisant l’accès au territoire américain.

Les drapeaux des États membres de l’Union européenne flottent devant le Parlement européen à Strasbourg, France, le 11 mai 2016. (Christopher Furlong/Getty Images)

Ces appels se sont multipliés cette année en raison de l’aggravation de la situation des droits de l’homme à Hong Kong et au Xinjiang.

La loi de sécurité nationale de Pékin pour Hong Kong et la suppression des minorités ethniques et religieuses au Xinjiang et au Tibet figuraient parmi les questions abordées lors du sommet UE-Chine qui s’est tenu lundi et auquel ont participé Mme von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil européen Charles Michel et le dirigeant chinois Xi Jinping.

Des appels ont également été lancés pour que l’UE impose des sanctions aux responsables de la répression brutale des manifestants en Biélorussie et de l’empoisonnement du leader de l’opposition russe Alexei Navalny.

« Nous devons compléter notre boîte à outils », a déclaré Mme von der Leyen en évoquant les moyens dont dispose l’UE pour punir les auteurs de violations des droits de l’homme.

« Que ce soit à Hong Kong, à Moscou ou à Minsk : L’Europe doit prendre position clairement et rapidement », a-t-elle précisé.

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