La Chine accélère son armement nucléaire « sans aucune transparence » selon le secrétaire général de l’OTAN

Par Andrew Thornebrooke
21 avril 2023 08:05 Mis à jour: 29 avril 2023 18:04

Selon le chef de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le régime communiste chinois renforce rapidement ses capacités nucléaires sans se soucier de la sécurité du monde ou de la sienne.

Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, le régime ne coopère pas avec les normes et les lois internationales relatives à la prolifération nucléaire. En outre, il refuse d’être honnête avec la communauté internationale quant à l’ampleur de son expansion nucléaire.

« La Chine développe rapidement son arsenal nucléaire sans aucune transparence sur ses capacités », déclare Jens Stoltenberg le 18 avril lors de la 18e conférence annuelle de l’OTAN sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive.

« Nous devons nous opposer aux efforts qui risquent de saper le cadre de non-prolifération existant, y compris le traité sur la fourniture d’armes nucléaires. »

Le PCC cherche à se doter d’armes nucléaires aux dépens du monde entier

Le Parti communiste chinois (PCC), qui dirige la Chine en tant qu’État à parti unique, a longtemps refusé de participer aux négociations sur le contrôle des armements. Alors que ce refus était auparavant perçu avec un certain agacement par la communauté internationale, la volonté soudaine du régime de se doter d’un arsenal nucléaire de premier plan a déclenché une inquiétude générale.

Les rapports du Pentagone estiment que le régime disposera de 1000 armes nucléaires d’ici à 2030 et de 1500 d’ici à 2035. De même, le régime a maintenant plus de lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux terrestres que les États-Unis.

Jens Stoltenberg signale que la Chine fait partie d’un mouvement de plus en plus important de nations autoritaires, avec la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, qui cherchent à déstabiliser la communauté internationale par le biais de la prolifération nucléaire.

À cette fin, l’OTAN devrait s’opposer à ces menaces tout en s’engageant auprès de Pékin pour l’amener à la table des négociations, ajoute-t-il.

« À plus long terme, nous devons repenser et adapter notre approche face à un monde plus dangereux et plus compétitif. Cela implique d’engager le dialogue avec la Chine ».

Jens Stoltenberg estime que l’OTAN offre un cadre unique pour la poursuite des négociations avec le PCC sur la maîtrise des armements et la non-prolifération et que de tels accords seraient « mutuellement bénéfiques » à la Chine et à l’OTAN.

Il souligne que le concept stratégique de l’Alliance ne considère pas la Chine comme un ennemi, même s’il reconnaît que « la Chine représente un défi pour nos intérêts, nos valeurs et notre sécurité ».

En engageant un dialogue, en établissant une confiance et en modifiant les comportements qui accélèrent la sécurité mutuelle de la Chine et de l’OTAN, les grandes puissances pourraient forger une « approche différente » dans une époque caractérisée par une instabilité grandissante et de nouvelles technologies imprévisibles, présume Jens Stoltenberg.

Il admet qu’une telle mission n’est pas une mince affaire, mais il affirme que si l’OTAN et les pays du Pacte de Varsovie ont pu poursuivre la maîtrise des armements au plus fort de la guerre froide, l’OTAN et la Chine peuvent faire de même aujourd’hui.

« Notre monde est plus dangereux et moins prévisible qu’il ne l’a été depuis des générations », poursuit Jens Stoltenberg. « Les systèmes de contrôle des armements sur lesquels nous avons compté pendant si longtemps sont en train de s’étioler. »

« Mais nous devons nous rappeler que les accords de contrôle des armements ne sont pas conclus entre amis, mais entre adversaires. Ils sont conclus entre adversaires. »

Les nouvelles technologies augmentent le risque de catastrophe nucléaire

Les nouvelles technologies, y compris l’intelligence artificielle, amplifient encore la menace que représente le PCC, selon la vice-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman lors du même événement.

Alors que les armes nucléaires existent depuis 80 ans, le raccourcissement des délais de prise de décision et le risque que l’automatisation déclenche une réponse catastrophique augmentent le danger de ces armes, assure-t-elle.

« Malgré toutes les merveilles engendrées par les progrès rapides en matière d’innovation et d’invention, malgré tout l’enthousiasme suscité par des développements que nous ne pouvons pas encore sonder, prédire ou imaginer, dans le domaine du contrôle des armements, ces bonds en avant apportent un nouveau degré de peur et d’incertitude en même temps que des promesses. »

Dans cette optique, elle affirme que les États-Unis ne cherchent pas le conflit, mais qu’ils se méfient de l’ambition de Pékin de saper et de remplacer l’ordre international.

« La Chine, comme l’ont dit les États-Unis, est le seul pays capable de changer l’ordre international fondé sur des règles déterminées, et nous pensons que [le dirigeant du PCC] Xi Jinping a l’intention de le faire », assure Wendy Sherman.

« Même à notre époque, où le progrès semble lointain, nous ne pouvons jamais nous en remettre à l’inaction. Même à l’heure où la technologie soulève plus de questions qu’elle ne semble apporter de réponses, nous ne pouvons jamais abandonner notre travail en faveur de mesures avancées de contrôle des armements. Nous ne pouvons jamais reculer devant le défi de la non-prolifération ».

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