La Chine met fin à 286 programmes universitaires sino-étrangers

Par Nicole Hao
20 août 2021 15:09 Mis à jour: 20 août 2021 15:09

Le régime communiste chinois a mis fin à 286 de ses programmes universitaires sino-étrangers qui permettaient d’étudier à l’étranger pour avoir un diplôme.

C’est le 15 août que les médias chinois l’ont annoncé, soit deux semaines avant la rentrée, qui commence le 1er septembre en Chine.

Ces programmes permettent a ceux qui viennent de finir le lycée ou qui sont déjà à l’université d’étudier à l’étranger pendant une période déterminée, généralement jusqu’à deux ans après leur inscription.

Parmi les universités d’accueil à l’étranger qui ont été supprimées, une trentaine étaient américaines et participaient à 41 programmes, tels qu’un master en ingénierie électronique et informatique entre le Georgia Institute of Technology et la Shanghai Jiaotong University ou un master en gestion des télécommunications entre le Stevens Institute of Technology et le Beijing Institute of Technology.

Les raisons pour lesquelles la Chine s’est retirée de ces programmes ne sont pas claires. Pour l’instant, le régime autorise toujours des centaines de programmes similaires.

Les observateurs estiment que cette décision s’inscrit dans le cadre d’une campagne menée par Pékin visant à renforcer son contrôle sur le secteur de l’éducation.

Le 11 août, les gouvernements de Pékin, du Zhejiang et du Hainan ont également interdit tout matériel pédagogique étranger pour les élèves du primaire et du collège. Le 5 août, le gouvernement de Shanghai a ordonné que les élèves apprennent la « Pensée Xi Jinping » sur le socialisme aux caractéristiques chinoises. Le 24 juillet, le régime chinois a lancé une nouvelle politique, ordonnant la réduction des devoirs à la maison ainsi que l’annulation des cours éducatifs et de soutien scolaire après l’école s’ils sont donnés par des entreprises étrangères.

Des étudiants assistent à un cours à l’Université normale du Nord-Est à Changchun, dans la province de Jilin, en Chine, le 22 mars 2007. (China Photos/Getty Images)

« Grâce à cette suppression partielle des programmes de coopération universitaire, le régime chinois peut atteindre deux objectifs », a déclaré le 16 août pour Epoch Times Tang Jingyuan, un chroniqueur basé aux États-Unis qui traite de l’actualité chinoise. « Premièrement, le matériel scolaire étranger et les idéologies étrangères ne peuvent plus entrer en Chine. Deuxièmement, un grand nombre d’étudiants ne peuvent plus étudier à l’étranger via ces programmes. »

« Je pense que le régime prendra de nouvelles mesures pour renforcer son contrôle sur l’éducation dans les mois à venir. »

Contrôle centralisé des programmes d’études

Un article publié le 15 août par le journal d’État chinois Modern Education News présente quatre nouvelles mesures que le ministère de l’Éducation a mis en place pour contrôler la coopération sino-étrangère en matière d’éducation.

Pékin exigera désormais que tous les programmes d’enseignement sino-étrangers remontent leur fonctionnement vers une plateforme mise en place par le ministère. Une autre plateforme permettra de valider officiellement les diplômes. Le ministère mettra en place une évaluation de la « qualité des études » liés aux programmes sino-étrangers. Enfin, ces derniers seront soumis à de nouvelles règles administratives.

Sur la liste des programmes résiliés, 73 programmes étaient issus de coopérations avec des universités britanniques, 53 avec des universités russes, 50 avec des universités australiennes.

Étaient également incluses des universités de France, du Canada, de Hong Kong, d’Allemagne, d’Irlande, des Pays-Bas, de Nouvelle-Zélande, de Suède, de Belgique, d’Italie, du Portugal, d’Ukraine et d’Afrique du Sud.

Nicole Hao est une journaliste basée à Washington et spécialisée dans les sujets liés à la Chine. Avant de rejoindre le Epoch Media Group en juillet 2009, elle a travaillé en tant que chef de produit mondial pour une entreprise ferroviaire à Paris, en France.

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