Le chômage augmente-t-il en Chine ?

Des millions de travailleurs migrants rentrent chez eux

16 novembre 2018 21:59 Mis à jour: 16 novembre 2018 21:59

Le 8 novembre, le ministère chinois de l’Agriculture a annoncé qu’il y a actuellement 7,4 millions de travailleurs migrants qui retournent dans leurs localités d’origine après avoir travaillé dans les métropoles urbaines.

Ces dernières années, des millions de Chinois vivant en milieu rural – dont beaucoup provenant de villages agricoles appauvris – se sont rendus dans les grandes villes du pays à la recherche d’emplois mieux rémunérés qui permettaient de subvenir aux besoins de leurs familles. La Chine compte environ 300 millions de travailleurs migrants.

Le ministère a déclaré que les personnes retournant chez eux comprenaient les travailleurs migrants, les étudiants, les militaires à la retraite et le personnel scientifique et technique. Leur âge moyen est de 40 ans, et 40 % d’entre eux ont fait des études supérieures. Le ministère a affirmé que ces personnes deviendraient « la force principale » pour amener les paysans à devenir riches.

Toutefois, il y a de fortes possibilités qu’il s’agisse de personnes qui ont perdu leur emploi et qui sont maintenant obligées de retourner chez eux.

Le chômage en Chine est considéré comme un sujet tabou par Pékin et il a toujours été sous-estimé. Bien que le taux de chômage officiel de la Chine se situe autour de 4 %, ce chiffre ne tient pas compte des travailleurs migrants, traités presque comme des citoyens de seconde classe en raison de leur origine rurale. Ils sont souvent inéligibles aux prestations de l’État, tel le chômage.

L’économie chinoise connaît un ralentissement de la croissance, comme le montrent plusieurs indicateurs économiques, tels que l’investissement dans l’immobilier qui a atteint son plus bas niveau en 10 mois, l’augmentation des ventes au détail qui a été inférieure aux attentes et la chute des cours boursiers.

M. Wang, un travailleur migrant originaire de la province du Jilin, a déclaré lors d’une interview accordée le 12 novembre à la chaîne de télévision NTD, faisant partie du Epoch Media Group, qu’il avait travaillé avec d’autres migrants depuis plusieurs années pour un promoteur immobilier dans une grande ville, mais qu’ils n’avaient pas reçu de salaires suffisants. Au cours des trois dernières années, ils ont intenté une action en justice contre le promoteur, mais n’ont reçu aucune réponse.

« Nous avons poursuivi à plusieurs reprises ces promoteurs pour dettes salariales envers les travailleurs migrants, tant auprès du gouvernement local qu’à Pékin. Mais les fonctionnaires gouvernementaux nous ont chassés en ayant recours aux matraques de police », a déclaré M. Wang.

À cause du retour d’un si grand nombre de personnes dans les zones rurales, les opportunités d’emploi y seraient encore plus rares, a-t-il souligné. Rentrer dans sa localité natale n’est qu’un euphémisme du chômage.

« Nous n’avons pas d’argent. Comment pourrions-nous créer une entreprise chez nous ? », a-t-il poursuivi. « Si nous pouvons créer une entreprise et bien vivre chez nous, pourquoi aurions-nous pris la peine de nous rendre en ville pour trouver un emploi ? »

NetEase, un portail d’information chinois, a rapporté le 22 octobre que 5,04 millions d’entreprises ont fermé leurs portes et plus de 2 millions de personnes ont perdu leur emploi en Chine au cours du premier semestre de cette année. Le rapport note également que les PDG de 453 sociétés cotées en bourse ont démissionné ou ont été licenciés au cours de la même période. Ce rapport a rapidement été supprimé par les censeurs chinois.

Yang Zhanqing, un cadre supérieur d’une ONG chinoise, a également déclaré à NTD que puisque la plupart des travailleurs migrants se sont habitués au mode de vie urbain, il leur sera difficile de se réadapter au mode de vie rural.

Sunny Chao

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