Conflit Iran-Israël : cinquième nuit d’escalade militaire et un appel du G7 à cesser le feu

Par Epoch Times avec AFP
17 juin 2025 11:37 Mis à jour: 17 juin 2025 17:46

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré lundi que son pays était en train de changer « la face du Moyen-Orient », peu avant une cinquième nuit consécutive d’escalade militaire meurtrière entre Israël et l’Iran, Téhéran annonçant des frappes « sans interruption jusqu’à l’aube ».

Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon le dernier bilan officiel du ministère iranien de la Santé.

« Plus de 90 % » des victimes sont des civils, a affirmé dimanche sur X le porte-parole du ministère, Hossein Kermanpour.

En riposte, l’Iran a lancé plusieurs salves de missiles sur Israël depuis le 13 juin, faisant 24 morts, d’après un nouveau bilan israélien lundi.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran « paieront le prix » des frappes iraniennes sur des civils israéliens.

L’armée israélienne a affirmé lundi avoir détruit « un tiers » des lanceurs de missiles sol-sol iraniens.

Le bâtiment de la radio-télévision d’État iranienne touché

Après avoir appelé dans l’après-midi les habitants d’une zone d’un arrondissement du nord-est de Téhéran à évacuer en prévision de frappes aériennes, Israël a visé le bâtiment de la radio-télévision d’État iranienne (IRIB), qui a brièvement interrompu sa diffusion en direct.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié cette attaque d’« acte ignoble » et de « crime de guerre », appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à « agir » immédiatement.

L’hôpital Farabi a subi d’importants dégâts

Des médias iraniens ont aussi rapporté que l’hôpital Farabi, situé dans la ville de Kermanshah (ouest), avait subi d’importants dégâts après une frappe israélienne.

Dans ce contexte, de nombreux habitants de Téhéran ont fui en masse la capitale, selon plusieurs images postées lundi sur les réseaux sociaux.

Selon les informations dont dispose l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le site nucléaire iranien de Natanz, dans le centre de l’Iran, n’a pas été touché dans sa partie souterraine. Israël avait affirmé avoir « détruit la principale installation » du site.

Riposte iranienne

L’Iran a assuré de son côté avoir frappé « avec succès » Israël avec une salve de missiles ayant touché plusieurs villes du pays. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a affirmé que Téhéran continuerait de « pilonner » le territoire israélien jusqu’à ce que ses attaques cessent.

Lundi soir, l’armée israélienne a annoncé avoir identifié des tirs de missiles iraniens visant le nord du pays.

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République d’Iran, ont annoncé dans la nuit de lundi à mardi des frappes sur Israël « sans interruption jusqu’à l’aube ».

À la suite de l’attaque sur sa télévision d’État, l’Iran a appelé dans la soirée deux chaînes israéliennes, N12 et N14, à évacuer leurs locaux.

Le commandement du front intérieur de l’IDF et les médecins recherchent des victimes dans une maison privée détruite par un tir direct à Bnei Brak, Israël, le 16 juin 2025, suite à un tir de missile balistique iranien en direction d’Israël. (MATAN GOLAN/Middle East Images/AFP via Getty Images)

Donald Trump opposé à l’élimination du guide suprême iranien

Dimanche, un responsable américain a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat que le président américain Donald Trump s’était opposé à un plan israélien visant à éliminer le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

Tuer l’ayatollah « mettra fin au conflit » entre Israël et l’Iran, a déclaré lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine ABC.

À la question de savoir si Israël allait effectivement viser Ali Khamenei, M. Netanyahu a répondu que son pays « faisait ce qu’il avait à faire ».

Le président américain Donald Trump s’adresse aux journalistes avec le Premier ministre britannique (hors cadre) lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (SUZANNE PLUNKETT/POOL/AFP via Getty Images)

Évacuer Téhéran immédiatement

Israël est en train de changer « la face du Moyen-Orient » avec ses frappes sur l’Iran, a déclaré lundi soir le Premier ministre israélien, qui a également appelé les Iraniens à s’élever contre la « tyrannie » au pouvoir à Téhéran.

« Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement », a de son côté averti lundi Donald Trump sur son réseau Truth Social, après qu’Israël a déjà appelé les habitants de la capitale iranienne vivant à proximité de sites militaire à quitter les lieux.

L’ambassade de Chine en Israël a elle pressé mardi ses ressortissants de quitter le pays au plus vite.

Donald Trump quitte prématurément le sommet du G7

Avant de quitter prématurément le sommet du G7 à cause du conflit, Donald Trump avait assuré depuis le Canada qu’un « accord allait être signé » et qu’il serait « idiot de la part de l’Iran de ne pas signer ».

« Il suffit d’un seul coup de téléphone de Washington pour museler quelqu’un comme Netanyahu », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, ce qui pourrait « ouvrir la voie à un retour à la diplomatie ».

Réactions des responsables politiques sur la scène internationale

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a convoqué pour mardi une réunion spéciale en visioconférence des ministres des Affaires étrangères du bloc européen pour coordonner leurs efforts et « réduire les tensions ».

L’Iran a lui exhorté les pays européens à faire cesser les attaques israéliennes contre son territoire : « l’Allemagne, la France et l’Angleterre auraient dû condamner très clairement les crimes du régime sioniste », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui n’a pas appelé à un cessez-le-feu immédiat, a affirmé avoir dit à Benyamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution « à long terme » avec l’Iran.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont eux appelé à « la cessation immédiate des hostilités », selon le Kremlin.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer pense que les dirigeants du G7 rassemblés au Canada étaient unis « en faveur d’une désescalade ».

Depuis le sommet du G7, Emmanuel Macron a abondé lundi en appelant à « cesser » les frappes contre les civils en Iran et en Israël. Vouloir changer le régime en Iran par la force serait une « erreur stratégique », a-t-il estimé.

En parallèle, 20 pays arabes et musulmans, dont le Qatar, Oman et le Pakistan, ont appelé lundi à la création d’une « zone exempte d’armes nucléaires » au Moyen-Orient.

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