Corée du Sud : enlevé à 3 ans et adopté en Norvège, il retrouve sa mère 50 ans plus tard

Par Emmanuelle Bourdy
28 mai 2025 18:40 Mis à jour: 28 mai 2025 21:08

Cette Sud-Coréenne a recherché son fils pendant près d’un demi-siècle. Enlevé à l’âge de 3 ans, il avait été envoyé en Norvège sans son consentement. Cette mère, aujourd’hui âgée de 72 ans, a intenté une action en justice contre le gouvernement sud-coréen et sa principale agence d’adoption, alléguant des manquements systématiques dans sa séparation forcée d’avec son enfant.

Choi Young-ja a retrouvé son fils en 2023, après l’avoir inlassablement cherché durant près de cinq décennies, aussi bien dans des commissariats que dans la plus grande agence d’adoption de Corée du Sud, l’organisme Holt Children’s Services. Comme le relate Associated Press ce mardi 27 mai, le garçonnet lui avait été enlevé en juillet 1975.

Elle réclame environ 352.000 euros de dommages et intérêts

C’est grâce à un test ADN et au soutien d’une association que cette mère de famille a finalement retrouvé son fils. Elle a découvert qu’il avait été adopté en Norvège en décembre 1975, seulement cinq mois après sa disparition. Durant cette période intermédiaire, l’organisme Holt Children’s Services avait pris en charge l’enfant. L’agence – dans laquelle elle s’était rendue de nombreuses fois – l’avait fait adopter sous un nouveau nom, effaçant ainsi toute trace de son identité d’origine.

Le jour de sa disparition, le petit garçon âgé de 3 ans jouait avec des amis. Voulant chasser un nuage d’insecticide pulvérisé par un camion de fumigation, il s’était enfui de la maison familiale et n’était jamais revenu.

Épaulée par son époux aujourd’hui décédé, Madame Choi avait alors apporté des affiches avec le nom et la photo de son fils à Holt Childrens’s Service à de multiples reprises mais l’agence lui assurait systématiquement ne pas avoir d’informations à ce sujet. La septuagénaire, qui reproche à l’agence d’adoption d’avoir, à tort, enregistré son enfant comme orphelin, réclame 550 millions de wons de dommages et intérêts, soit environ 352.000 euros.

Des enfants considérés à tort comme orphelins

Choi Young-ja considère par ailleurs que le gouvernement sud-coréen aurait dû vérifier si son enfant était ou non sous tutelle à son arrivée dans l’orphelinat. En raison de ce manquement, elle l’accuse d’avoir mis en place un système d’adoptions internationales illégal.

Dans les années 1970 et 1980, des milliers d’enfants ont ainsi été séparés de leurs familles, comme le révèle un rapport publié en mars par la commission vérité et réconciliation de Corée du Sud. Des agences privées avaient en effet reçu l’autorisation d’accélérer les procédures d’adoption, sans vérifier si les parents étaient encore vivants ou s’ils avaient réellement abandonné leurs enfants. Cette démarche visait à réduire les coûts de la protection sociale.

Depuis les années 1950, près de 200.000 enfants d’origine sud-coréenne ont été adoptés par des familles dans des pays occidentaux, avec un pic notable durant les années 1970 et 1980. Pour augmenter leurs chances d’être adoptés dans ces pays, ils étaient souvent considérés à tort comme des orphelins.

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