Coronavirus : une députée LREM accusée d’avoir tenté de rapatrier de force une de ses collaboratrices

Par Paul Tourège
19 mars 2020 16:25 Mis à jour: 19 mars 2020 16:25

Selon Libération, Laetitia Avia aurait tenté de faire pression sur l’une de ses attachées parlementaires confinée dans le Gard pour qu’elle revienne faire du télétravail depuis Paris.

Alors que les mesures de confinement renforcées sont entrées en vigueur sur tout le territoire depuis le mardi 17 mars, la députée LREM Laetitia Avia a exigé de l’ensemble de ses collaborateurs qu’ils fassent du télétravail depuis Paris.

D’après Libération, dès le lundi 16 mars au soir, la députée de la 8e circonscription de Paris a demandé à l’une de ses collaboratrices en vacances dans le Gard jusqu’au 21 mars de rentrer immédiatement dans la capitale.

« Cette collègue est en vacances depuis le 7 mars dans le Gard et sa députée veut depuis lundi soir qu’elle rentre à Paris. Ce qu’elle a clairement refusé pour faire prévaloir sa santé. Cela n’a aucun sens », explique Laurence de Saint-Sernin, secrétaire générale du syndicat Solidaires de l’Assemblée nationale.

« D’après les éléments qui nous sont remontés, la députée ne cesse de lui demander de revenir. Elle met en danger sa collaboratrice, prend le risque de propager l’épidémie et ignore les règles liées au confinement de la population », ajoute Mme de Saint-Sernin.

Souffrant d’une maladie auto-immune, l’attachée parlementaire concernée est d’autant plus vulnérable au virus de Wuhan. Malgré cela, Mme Avia refuserait que sa collaboratrice travaille depuis sa résidence secondaire.

Selon les journalistes de Libération, l’élue n’aurait d’ailleurs pas hésité à solliciter le ministère de l’Intérieur afin de « trouver une solution de rapatriement ».

Informé de la situation, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a rappelé qu’il lui était impossible de s’immiscer dans les relations entre un député et ses collaborateurs parlementaires, avant de souligner que les élus devaient respecter « les mesures édictées par les autorités sanitaires ».

Laetitia Avia oppose un démenti 

Contactée par Libération, Laetitia Avia a tenu à démentir vigoureusement ces allégations. « Je ne veux pas vous donner plus d’informations, mais c’est faux.  J’ai simplement proposé de rapatrier cette collaboratrice, car je souhaitais qu’elle soit proche d’un hôpital compte tenu de sa situation médicale. Je n’ai jamais demandé à la faire revenir pour télétravailler, c’est ridicule », affirme-t-elle, tout en reconnaissant par ailleurs avoir bel et bien « proposé de solliciter le ministère de l’Intérieur » sans avoir entamé de démarche officielle.

Après la publication de l’article dans les colonnes du quotidien le 18 mars, Laetitia Avia a fait une mise au point sur son compte Twitter.

« Jamais je n’ai ‘forcé’ une collaboratrice à rentrer à Paris, ni d’ailleurs à venir travailler physiquement, le télétravail étant la règle dans mon équipe depuis plusieurs semaines. J’ai demandé un droit de réponse à Libération, rappelant que la préservation de la santé est ma priorité », a déclaré la députée.

Un démenti que conteste toutefois le journal, qui s’appuie notamment sur des messages entre Mme Avia et sa collaboratrice « partagés sur un groupe de discussion de l’Association des collaborateurs progressistes » qu’il a pu consulter.

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