Corruption à Fresnes: prison ferme requise contre Arnaud Mimran et un ex-directeur de détention

Par Epoch Times avec AFP
11 novembre 2022 07:38 Mis à jour: 11 novembre 2022 09:02

Quatre ans de prison ferme ont été requis le 10 novembre contre un ex-directeur de détention à la maison d’arrêt de Fresnes, et deux à l’encontre de l’ex-homme d’affaires et ex-détenu de Fresnes Arnaud Mimran, jugés à Créteil pour corruption au sein de cet établissement pénitentiaire.

L’ancien chef de la division 3 de Fresnes, Khalid El Khal, âgé de 53 ans, est jugé depuis mardi pour « corruption passive » et « association de malfaiteurs », pour avoir touché de l’argent en échange d’avantages accordés à trois anciens détenus de janvier 2016 à mars 2018.

Ce fonctionnaire n’a pas seulement « franchi la ligne jaune de la déontologie, mais la ligne rouge du droit pénal », a assuré le procureur Stéphane Le Tallec, qui a requis à son encontre quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé et une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique.

« Les corrupteurs »

Dans cette affaire, parmi les anciens détenus de Fresnes figurent notamment deux acteurs de l’arnaque à la taxe carbone Arnaud Mimran et Fabrice Touil, qui sont considérés comme « les corrupteurs ».

Des peines de respectivement deux ans ferme, quatre et deux ans ont été requises contre Arnaud Mimran, Fabrice Touil, absent à l’audience, et Éric Robic, chauffard français ayant écrasé une Israélienne à Tel-Aviv en 2011 avant de prendre la fuite.

Ils sont poursuivis pour avoir bénéficié d’un régime de détention privilégié grâce aux faveurs du directeur de l’aile où ils étaient incarcérés à Fresnes, deuxième maison d’arrêt de France connue pour ses conditions difficiles. Les quatre prévenus nient les faits.

Le fonctionnaire Arnaud Mimran est soupçonné d’avoir joué un rôle dans son transfert à la prison du Havre, avec en plus d’autres avantages en détention. (Photo : BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images)

Multiples privilèges en prison

Des téléphones en cellule, moins de fouilles, plus de douches et de parloirs, plus de liberté de circulation… « Ces avantages deviennent faramineux car ils ont lieu en prison, les récompenses n’ont pas de prix, dans le cadre contraint de la détention », a estimé mercredi le procureur, évoquant des « relations interpersonnelles privilégiées ». Selon le magistrat, les prévenus ont contribué à « rompre l’égalité de traitement entre les détenus ».

Dans le cas d’Arnaud Mimran, le fonctionnaire est soupçonné notamment d’avoir joué un rôle dans son transfert à la prison du Havre, en plus d’autres avantages en détention.

Concernant Eric Robic, l’ex-directeur lui aurait accordé « une bienveillance particulière » dans la gestion de plusieurs incidents et une place d’« auxiliaire sport », lui permettant d’avoir des douches quotidiennes.

Le troisième, Fabrice Touil aurait également reçu plusieurs faveurs en prison. Il est aussi jugé pour avoir remis de l’argent directement à Khalid El Khal.

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