Coup d’envoi du 77e festival d’Avignon

Par Epoch Times avec AFP
5 juillet 2023 16:15 Mis à jour: 5 juillet 2023 16:22

Le 77e festival d’Avignon, une des plus grandes manifestations théâtrales au monde, s’ouvre mercredi sous la houlette de son nouveau patron Tiago Rodrigues.

En début de journée, de nombreux touristes et festivaliers commençaient à affluer dans la Cité des papes, dans une ambiance bon enfant. Chaque mois de juillet, Avignon se transforme en ville-théâtre, partagée entre le « in », le festival officiel, et le « off », le plus grand marché de spectacle vivant en France.

Ouverture avec un spectacle à caractère social

Le Festival d’Avignon s’étale sur une quarantaine de lieux (pour 44 spectacles), dans la ville mais aussi extra-muros, tandis que le « off » compte 140 lieux et accueille près de 1200 compagnies.

Pour sa première édition, Tiago Rodrigues, successeur d’Olivier Py et premier étranger à la tête du festival, a choisi d’ouvrir avec « Welfare« , un spectacle à caractère social signé Julie Deliquet, deuxième metteuse en scène à présenter une pièce à la Cour d’honneur du Palais des papes après Ariane Mnouchkine.

Le metteur en scène portugais Tiago Rodrigues. (Photo NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images)

Il s’agit d’une adaptation du documentaire de l’Américain Frederick Wiseman filmé il y a 50 ans, sur « 15 héros anonymes pendant une journée dans un centre d’aides sociales à New York », affirme le directeur à l’AFP. Autre spectacle d’ouverture : « G.R.O.O.V.E » de Bintou Dembélé, pionnière du hip-hop en France qui organise une déambulation dansante. Le nouveau patron de l’événement a décidé d’inviter une langue à chaque édition et, cette année, l’anglais est à l’honneur.

 Deux mauvaises surprises

Avant même le début du festival, le Portugais a dû faire face à deux mauvaises surprises : la déprogrammation d’un spectacle très attendu et le coût élevé de la réouverture d’un lieu mythique du festival, la Carrière de Boulbon, à une quinzaine de kilomètres d’Avignon.

Coproduite par le festival, « Les Émigrants » de Krystian Lupa, maître de théâtre polonais, a été annulée il y a mois par la Comédie de Genève, où devait se tenir la première, en raison d’une confrontation entre le metteur en scène, accusé de comportements abusifs, et l’équipe technique.

Elle a été remplacée par une pièce de Tiago Rodrigues lui-même. « Ne pas le remplacer aurait représenté pour le Festival d’Avignon un dommage financier de plus de 300.000 euros », explique-t-il. « Je ne pouvais demander à des artistes, notamment émergents, de remplacer un spectacle au dernier moment à l’Opéra Grand Avignon (700 places). Ça aurait été une énorme prise de risque et très irresponsable ».

Deuxième casse-tête : la Carrière de Boulbon, utilisée pour la première fois en 1985 pour le « Mahabharata » de Peter Brook et pour la dernière fois en 2016. Philippe Quesne y créera « Le Jardin des délices« , inspiré du tableau de Jérôme Bosch.

En raison du dispositif de risque incendie, après les feux de l’été dernier dans la région, 250.000 euros se sont ajoutés au coût prévu de 350.000 euros. Le lieu est aujourd’hui « entièrement sécurisé ».

Côté sécurité, cette édition, qui démarre après plusieurs jours de violences urbaines en France, a été renforcée au niveau des unités de forces mobiles, des zones piétonnes, des contrôles d’identité aléatoires dans l’espace public et des patrouilles pédestres et à VTT.

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