Cour des comptes: la gestion étatisée de La Poste est un échec

Par Élodie Messéant
22 mai 2023 19:45 Mis à jour: 22 mai 2023 19:45

Dans un rapport intitulé « Les missions de service public du groupe La Poste – un coût croissant, un usage moins fréquent » publié en mai 2023, la Cour des comptes dresse un état des lieux centré sur trois questions : le pilotage des missions de service public, les modalités d’établissement du montant des compensations, ainsi que les récentes réformes mises en place pour assurer la soutenabilité financière du groupe.

Ce rapport confirme les constats de l’IREF dans notre dernier article « Pourquoi il faut privatiser (réellement) La Poste ». Dans un contexte de baisse continue du volume de courriers adressés et de la fréquentation des points de contact postaux, seule une réforme profonde permettrait d’en absorber les pertes financières. Bien qu’elle ait basculé d’un statut d’établissement public vers un statut de droit privé (société anonyme) en 2010, La Poste est une société dont l’actionnariat est contrôlé par la puissance publique (66% par la Caisse des dépôts et consignations et 34% par l’État). Il s’agit d’un élément important pour comprendre l’ampleur du mal et notamment le déficit qui pourrait atteindre 1 milliard d’euros à l’horizon 2030. L’augmentation des compensations par l’État, de l’ordre de 612 millions d’euros en moyenne par an entre 2017 et 2020, ne suffira pas à le réduire à moyen terme : le problème est aussi d’ordre structurel, et non uniquement conjoncturel.

Certes, la Cour des comptes rappelle que d’autres pays européens sont touchés par une forte baisse des volumes distribués. Cela ne change rien au fait qu’une gestion étatisée comme celle de La Poste limite les perspectives d’adaptation rapide dans un environnement concurrentiel des services postaux. Raison pour laquelle la Cour recommande, entre autres, d’instaurer des mécanismes que l’on retrouve dans le secteur privé, à savoir des objectifs de résultat dans le contrat d’entreprise 2023-2027. Elle compare également le groupe français à son homologue belge qui, dans le cadre d’un contrat de gestion avec l’État, doit obligatoirement informer sa tutelle en cas de déficit, et faire des propositions pour rétablir l’équilibre des comptes. Peut-être qu’un jour, en France, les contribuables en auront pour leur argent.

Article écrit par Élodie Messéant. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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