Crise des réfugiés : pas assez de structures d’accueil ?

9 novembre 2015 14:52 Mis à jour: 9 novembre 2015 14:52

D’après Angela Merkel, la crise des réfugiés syriens est « une des plus grandes épreuves de l’Union européenne ». La France a récemment accepté de prendre une partie des réfugiés, répondant ainsi à la demande de la Commission de Bruxelles de partager les efforts entre pays de l’Union européenne.

La gestion du dossier des migrants divise actuellement l’Europe. En France, aucune politique d’intégration au long terme n’a pour l’instant été évoquée pour l’afflux des migrants, malgré l’urgence d’une situation qui ne cesse d’empirer.

« Un mouvement important depuis la fin de l’été »

Depuis septembre, l’actualité sur la crise des réfugiés ne cesse de faire les titres des médias français. Alors que les questions relatives à l’accueil des réfugiés et à leur situation ont toujours existé, on note cependant un intérêt quasi exponentiel depuis août. En jetant un œil sur Google Trend (outil permettant de mesurer la popularité d’un terme de recherche), on voit que « migrant » et « réfugié » sont en très forte progression depuis septembre, alors qu’ils n’étaient pas d’un grand intérêt depuis 2011.

Au total, trois millions de personnes supplémentaires devraient arriver dans l’Union européenne d’ici à 2017. La Commission européenne

Depuis la publication des photos montrant le corps d’Aylan, petit enfant mort sur les plages turques, l’émotion a gagné les pays occidentaux. Jérôme Fourquet, directeur du département de l’opinion publique à l’IFOP, souligne ainsi qu’« un mouvement important s’est produit depuis la fin de l’été ». Le petit garçon est devenu malgré lui le symbole de la tragédie qui étreint les réfugiés.

D’après un sondage d’Elabe pour Atlantico, 70% des Français estiment que la solution à la crise des migrants et des réfugiés doit provenir de l’Europe. D’après Yves-Marie Cann, politologue et directeur des études politiques, ce résultat montre que « les Français sont loin de céder aux sirènes de l’isolationnisme diplomatique et à la tentation de fermer les frontières entre États au sein de l’Union européenne ».

24 000 réfugiés accueillis sur le sol français

Aujourd’hui, la France s’apprête à accueillir 24 000 demandeurs d’asile sur son sol. Une mesure en conformité avec les attentes de Bruxelles, qui a voté un plan de relocalisation concernant 160 000 personnes. Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a assuré que les premiers dossiers seraient « examinés avec une particulière célérité ». Les premiers candidats à l’asile, ayant déjà transité par trois centres italiens, seront pris en charge dans des structures près de Nantes.

Cette réponse, d’après les spécialistes, ne saurait être plus qu’une mesure d’urgence. « Au total, trois millions de personnes supplémentaires devraient arriver dans l’Union européenne d’ici à 2017 », a fait récemment savoir Bruxelles. Des chiffres qui posent certaines questions quand on sait qu’il sera difficile de loger les 24 000 réfugiés mentionnés ci-dessus. Certaines associations portent à 100 millions d’euros l’estimation du coût total assumé par les mairies françaises.

Des capacités d’accueil insuffisantes

D’après Pierre Moscovici, cet afflux devrait avoir un impact sur la croissance économique qui serait « faible mais positif pour l’Union européenne dans son ensemble ». Le Commissaire européen a fait savoir que, tenant compte des dépenses publiques supplémentaires et de l’apport de main-d’œuvre sur le marché du travail, ces arrivées devraient « augmenter le Produit Intérieur Brut de 0,2% à 0,3% d’ici à 2017 ».

Pour Fabrice Leggeri, chef de l’agence Frontex, « les États européens doivent se préparer à l’idée qu’une situation très difficile nous attend dans les prochains mois ». L’agence chargée de la surveillance des frontières n’a pas le pouvoir de refouler les migrants. Mais elle s’inquiète d’un afflux de plus en plus important, au vu du nombre de migrants actuellement présents dans les « hotspots » en Grèce et en Sicile. Jugeant les capacités d’accueil européennes très insuffisantes, l’agence précise que pour l’instant, « celui qui est entré illégalement et n’a aucun droit à l’asile doit être rapidement renvoyé dans son pays ».

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