Dans la forêt de Chizé, les chasseurs remplissent les mares asséchées pour abreuver les animaux

Par Emmanuelle Bourdy
8 août 2022 19:10 Mis à jour: 8 août 2022 19:10

Les animaux sauvages peuvent compter sur les chasseurs en cette période de fortes chaleurs, dans la forêt de Chizé, située en région Nouvelle-Aquitaine. Chaque semaine depuis plusieurs mois, ils apportent de l’eau dans les mares.

La forêt de Chizé est le théâtre d’une chaîne de solidarité envers les animaux, durement touchés par la sécheresse. Les chasseurs se relayent depuis avril dernier, pour remplir une vingtaine de mares asséchées et ainsi leur permettre de s’abreuver, rapporte France 3 Nouvelle-Aquitaine. Cette initiative a vu le jour cinq ans plus tôt.

« Les oiseaux ne savent plus où aller boire et ça dérègle la chaîne alimentaire »

« Cette eau est indispensable pour tous les animaux : les sangliers, les chevreuils, les oiseaux et même des petites bestioles comme les libellules et les papillons », explique à France 3 Joël Chenu, un chasseur de la commune impliqué dans cette action. Il souligne que « tous les points d’eau sont secs ». « Les oiseaux ne savent plus où aller boire et ça dérègle la chaîne alimentaire », déplore-t-il.

Mais pour cet amoureux de la nature, cette année est particulièrement sèche et de ce fait, le remplissage de ces points d’eau a commencé très tôt. « Je n’avais jamais vu les mares dans un état pareil. Le problème c’est que l’été, il n’y a plus aucun point d’eau à des kilomètres à la ronde », indique encore Joël Chenu. Dans l’une de ces mares, 20.000 litres d’eau ont déjà été apportés depuis avril.

« Certaines espèces vont disparaître »

Selon Charles-André Bost, directeur de recherche au CNRS, « c’est une solution compréhensible, mais forcément transitoire ». « Certaines espèces vont disparaître, au profit d’autres qui se montreront plus résistantes à la chaleur et la sécheresse. C’est un passage obligatoire pour l’adaptation de l’écosystème », admet-il. Il souligne que la forêt de Chizé « est un réservoir de biodiversité ancré dans une vaste plaine céréalière et un des derniers bastions de cette biodiversité dans un territoire profondément modifié par les pratiques agricoles ».

Outre l’apport en eau dans la forêt, les chasseurs gèrent des cultures, destinées à protéger et nourrir la petite faune sauvage, telle que les oiseaux ou les rongeurs. Mais en raison de la sécheresse, les plantes n’ont pas pu croître normalement et ces animaux se retrouvent « exposés aux prédateurs car ils n’ont plus la possibilité de se camoufler sous les feuilles », signale Michel Brunet, administrateur à la Fédération des chasseurs des Deux-Sèvres. Par conséquent, certaines espèces vont devoir migrer vers d’autres cieux. « On dénombre moins d’oiseaux en période de canicule », constate-t-il.

« L’idéal serait d’avoir de l’humidité pour accompagner ces hausses des températures. Ça aide à l’éclosion des œufs et au développement des insectes pour nourrir la faune juvénile », conclut Michel Brunet, qui espère ardemment un retour à la normale.

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