De la Roumanie à l’Italie, en avion pour le travail dans les vignes

Par Epoch Times avec AFP
29 mai 2020 15:00 Mis à jour: 29 mai 2020 22:14

Que faire quand les frontières sont fermées pour cause de coronavirus, mais que la vigne ne peut pas attendre? Le vigneron italien Martin Foradori Hofstatter a loué un petit avion pour faire venir de Roumanie une équipe de femmes travaillant pour lui depuis des années.

M. Hofstatter est un vigneron de la petite ville de Termeno, dans la province de Bolzano, dans le nord de l’Italie, célèbre pour son vin blanc.

Depuis plus de dix ans, il s’appuie sur une équipe de robustes ouvrières roumaines pour le travail dans la vigne et les vendanges. Généralement, elles arrivent par la route, traversant l’Europe centrale à bord d’un mini-bus, et restent quelques mois sur place.

Les jeunes Roumaines bloquées à la frontière

Mais cette année, la pandémie de Covid-19 et quelques policiers hongrois ont empêché les jeunes Roumaines d’arriver en Italie comme d’habitude.

Qu’à cela ne tienne: M. Hofstatter a loué un petit avion privé et a fait venir directement les ouvrières de Roumanie à Termeno, offrant à certaines d’entre-elles leur premier voyage aérien.

« Michael (l’agronome italien qui coordonne le travail des Roumaines, ndlr) m’a appelé pour me dire que nous allions partir en avion: je n’avais jamais pris l’avion auparavant. C’était une expérience super », raconte à l’AFP TV une des ouvrières, Maria Codrea, 39 ans, originaire de Calinesti, en Roumanie.

-Les vignobles Hofstaetter à Mazzone, Egna, en Italie. Le vigneron italien Martin Foradori Hofstaetter a loué un petit avion pour faire venir de Roumanie une équipe de femmes. Photo de MIGUEL MEDINA / AFP via Getty Images.

« Je travaille aussi en Roumanie, toujours dans les champs, où il y a beaucoup de travail, mais pas dans les vignes. Mais pour le moment, nous étions inoccupées », faute de travail, ajoute Maria.

Huit Roumaines qui resteront jusqu’à la mi-juillet

La jeune femme fait partie d’une équipe de huit Roumaines qui resteront jusqu’à la mi-juillet à Termeno, avant de rentrer chez elles. Une seconde équipe, une vingtaine d’ouvrières cette fois-ci, reviendra de Roumanie à Termeno fin août pour les vendanges.

« En théorie, j’aurais pu trouver également des travailleurs ici en Italie, mais maintenant les Italiens ne veulent plus travailler dans les champs ou dans les vignobles », explique M. Hofstatter. « Ils disparaissent au bout de quelques jours de travail… »

« La morale de cette histoire est que je suis heureux d’avoir réussi à faire travailler les jeunes Roumaines dans mon entreprise depuis plus de 10 ans maintenant. J’espère que le travail dans l’agriculture sera davantage valorisé », en conclu M. Hofstatter.

-Le 28 mai 2020 un travailleur conduit un tracteur pulvérisant de l’eau sur les vignobles d’Hofstaetter à Mazzone. Photo par MIGUEL MEDINA / AFP via Getty Images.

Les ouvriers agricoles viennent de nombreux pays

Il y a une semaine, un premier groupe d’une centaine de travailleurs agricoles étrangers est arrivé en Italie, par vol spécial en provenance du Maroc, pour servir de main-d’oeuvre dans les champs de fruits et légumes de la péninsule.

-Le 28 mai 2020 dans les vignobles de Hofstaetter à Mazzone, la saisonnière roumaine Ana Maria Berinde, porte un masque facial, et travaille dans le domaine. Photo par MIGUEL MEDINA / AFP via Getty Images.

Chaque été, des dizaines de milliers d’ouvriers agricoles africains, mais aussi bulgares, roumains, indiens ou macédoniens viennent habituellement en Italie pour récolter fruits et légumes.

L’épidémie du nouveau coronavirus, qui a frappé de plein fouet le pays à partir de mars et fait plus de 33.000 morts, a bloqué ces transferts de travailleurs étrangers, vitaux pour le secteur agricole italien.

 

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