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Décès de Loïk Le Floch-Prigent, ancien dirigeant des plus grandes entreprises françaises

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Loïk le Floch-Prigent, le 4 novembre 2002 à Paris.

Photo: JACK GUEZ/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Après des années à la tête des plus grandes entreprises françaises, Loïk Le Floch-Prigent, ex-PDG d’Elf, est décédé mercredi à Paris, d’un cancer à l’âge de 81 ans. Il a passé environ deux ans en prison pour des malversations financières.
Il a dirigé des grandes sociétés françaises comme Rhône-Poulenc (1982-1986), Elf Aquitaine (1989-1993) racheté par Total en 1999, GDF (1993-1995) et la SNCF (1995-1996).
Un « grand capitaine d’industrie »
« Jusqu’au bout, le grand capitaine d’industrie qu’il était se sera battu aussi bien pour ses entreprises que pour la défense de l’industrie française », a écrit Marlène Le Floch-Prigent, sa femme, dans une déclaration transmise à l’AFP.
« Loïk avait une passion pour la France qu’il a servie avec détermination aussi bien dans le monde du privé qu’en grand serviteur de l’État « , ajoute Mme Le Floch-Prigent dans son message.
C’est le Parti socialiste, où il entre en 1971, qui le propulsera dans le monde de l’industrie. Pierre Dreyfus, ministre de l’Industrie du gouvernement Mauroy, le choisit comme directeur de cabinet. Un an plus tard, ce Breton barbu aux yeux bleus est promu PDG du groupe public Rhône-Poulenc.
Condamné à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux
Il est aussi connu pour avoir passé environ deux ans en prison pour des malversations financières.
La juge Eva Joly avait mis au jour un réseau de trafic d’influences, de corruption et de détournements de fonds impliquant les dirigeants du groupe, dont Loïk Le Floch-Prigent, et des ministres comme Roland Dumas et Charles Pasqua de 1989 à 1993.
Loïk Le Floch-Prigent a été condamné en 2003 à cinq ans de prison pour abus de biens sociaux dans le volet principal de ce dossier Elf, impliquant près de 305 millions d’euros de détournements.

Photo aérienne prise le 1er février 2002 au dessus de Fos-sur-Mer du complexe pétrochimique Total-Elf-BP-Naphta Chimie. (ÉRIC FEFERBERG/AFP via Getty Images)

Il avait été libéré avec trois ans d’avance en avril 2004, invoquant des raisons de santé, mais avait dû, en septembre 2010, retrouver quelques mois cette prison qu’il ne supportait pas.
« Comme il a été président d’Elf, il a payé les pots cassés », estime sa veuve auprès de l’AFP.
En 2012, il est arrêté en Côte d’Ivoire puis extradé au Togo, où il est placé cinq mois en détention provisoire dans une affaire d’escroquerie. Rentré en France l’année suivante, il clame son innocence.
« Cet homme, qui avait été le seul à avoir dirigé trois entreprises nationales majeures Elf, GDF et la SNCF » avait « par-dessus tout l’amour et le souci de notre souveraineté et de notre industrie qui l’auront guidé toute sa vie durant », a estimé mercredi l’avocat Patrick Klugman, qui a connu l’ancien grand patron alors détenu au Togo « dans le cadre d’un règlement de compte sordide où il n’avait rien à voir ».
Des activités de conseil
Ces dernières années, il exerçait des activités de « conseiller » dans l’industrie, son « cheval de bataille », et « jusqu’au bout, il travaillait encore », explique sa femme à l’AFP.
L’ancien patron socialiste a « conseillé beaucoup de monde » en politique, « la droite, la gauche, tous les partis sont venus le chercher », indique son épouse.
« J’avais pris le réflexe de l’appeler régulièrement pour lui demander conseil sur l’énergie, sur l’industrie », a commenté sur X mercredi l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo, qui le qualifie d’« ami ».
Réagissant sur X à la « triste nouvelle » de sa disparition, Érik Tegnér, directeur de Frontières, indique qu’il était notamment « membre du comité stratégique » du média.
« C’était un très grand chef d’entreprise, un passionné d’industrie, un personnage. Il a tout risqué et il a payé », a écrit dans un communiqué Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal Ethic qu’avait rejoint Loïk Le Floch-Prigent.