Dépenses de l’Élysée: un trou de plus de 12 millions d’euros dans le budget, un «dérapage inédit»

Par Emmanuelle Bourdy
13 octobre 2023 15:11 Mis à jour: 13 octobre 2023 15:11

Le 3 octobre 2023, l’Observatoire de l’éthique publique a dévoilé les frais de l’Élysée de cette année 2023. Pointant un trou dans le budget s’élevant à 12,4 millions d’euros, celui-ci serait liés aux déplacements du président.

L’examen au Parlement du projet de loi de finances pour 2024 a débuté ce mardi 10 octobre avec son passage en commission des Finances de l’Assemblée nationale. Presque dans le même temps, un document budgétaire annexe a révélé les dépenses de l’Élysée, pointant un trou de 12,4 millions d’euros pour 2023, alors que l’année n’est pas encore terminée. Cette situation a été qualifié de « dérapage inédit » par René Dosière, le président de l’Observatoire de l’éthique publique, ainsi que le relate CNews.

Les dépenses liées aux déplacements présidentiels responsables de cette augmentation

Selon René Dosière, le budget voté l’année dernière pour 2023 – qui avait pourtant été revu à la hausse afin de pallier les augmentations dues à l’inflation – s’élevait à environ 115 millions d’euros. Cependant, il pourrait bien finalement atteindre « entre 123 et 127 millions » d’euros en cette fin d’année, soit une hausse comprise « entre 12 et 15% », autrement dit « du jamais vu depuis qu’existe un budget présidentiel », stipule René Dosière, alors même que « la réorganisation des services mise en place par Emmanuel Macron avait pour finalité un fonctionnement plus efficace et économe ».

Visiblement, les dépenses liées aux différents déplacements présidentiels seraient responsables de cette augmentation, celles-ci étant passées de 16 à 23 millions d’euros. « L’agenda présidentiel pouvant difficilement être connu avec certitude au moment de l’élaboration des prévisions budgétaires, les dépenses de déplacement font nécessairement l’objet d’une coordination et d’une actualisation constante par l’ensemble des acteurs », explique l’Observatoire dans la note. Les coûts de ces déplacements peuvent par ailleurs grandement varier, selon les moyens de transport utilisés ou la taille des délégations.

L’Observatoire indique encore que « si le président doit disposer des moyens nécessaires à son activité, dont on admet volontiers qu’elle varie en fonction de l’actualité, il est important qu’il le fasse au meilleur coût ». Il souligne toutefois que ce budget « demeure modeste » en comparaison avec l’ensemble des dépenses publiques.

À cause des « éléments inflationnistes conjoncturels »

« Ces prévisions à fin décembre 2023 tiennent compte des éléments inflationnistes conjoncturels qui impactent très fortement l’ensemble de nos dépenses », analyse l’Observatoire qui détaille : « Parmi ces éléments, figurent notamment la hausse de dépenses inéluctables comme les prix de l’énergie (+1,1 M€), les effets en année pleine des mesures salariales 2022 et les mesures indiciaires applicables au 1er juillet 2023 (+1,2 M€) ainsi que la très forte activité présidentielle (+8 M€). La présidence a vu au même titre que les autres administrations publiques, un nombre croissant de demande de révision de prix dans le cadre de ses marchés publics. »

Selon un document annexé au projet de loi de finances 2024, l’Élysée planche sur un ensemble de mesures telles que « l’application d’un effort supplémentaire de -5% sur les budgets d’investissement », ou encore « la refacturation systématique vers les ministères de certaines activités au Palais ». Ces mesures devraient permettre de « ramener le niveau d’atterrissage 2023 » de 127,4 millions d’euros à 122,9 millions d’euros, précise encore CNews.

Quant aux explications de ces dépenses, il « faudra attendre » le prochain rapport de la Cour des comptes », a signifié le président de l’Observatoire de l’éthique publique.

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