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Dermatose bovine

Dermatose bovine : un troupeau abattu dans le Doubs malgré la mobilisation des éleveurs

Des centaines de manifestants et des recours devant le tribunal administratif n’y auront rien changé : un troupeau de vaches, pourtant vaccinées contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), devait être abattu mardi dans une ferme du Doubs.

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Photo: JEFF PACHOUD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Dans cette exploitation de Pouilley-Français, 83 bovins doivent être conduits à l’abattoir, malgré la mobilisation d’éleveurs et de soutiens venus de toute la région.

Au petit matin, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes afin d’évacuer les manifestants rassemblés aux abords de la ferme de Pouilley-Français, où les 83 vaches sont promises à la mort. « C’était ultra-violent », a dénoncé Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne, présent sur place. « On ne supporte plus cette façon autoritaire de gérer les crises sanitaires ».

Tension croissante autour de la ferme

Dans un communiqué, la préfecture a fait état d’environ 300 manifestants faisant face à « un dispositif de sécurité composé de 175 gendarmes ». Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, avait interdit lundi soir toute manifestation « aux abords de l’exploitation ». « Les forces de l’ordre ont effectué un tir défensif de LBD face à des tracteurs en mouvement vers des gendarmes, mais aucune personne n’a été blessée », indique encore la préfecture.

Deux personnes ont été interpellées dans cette exploitation près de Besançon, dont le propriétaire, Cédric Lhomme, qui avait lancé un appel, relayé par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, à se rassembler pour empêcher les abattages. « L’opération de dépeuplement du cheptel de Pouilley-Français est engagée », a déclaré la préfecture du Doubs dans son communiqué.

Une décision administrative implacable

« Le préfet du Doubs renouvelle son entier soutien à l’éleveur et sa famille dans cette épreuve, ainsi qu’aux intervenants mobilisés sur cette opération », a-t-elle indiqué, ajoutant que les forces de l’ordre sécurisaient l’exploitation « afin de permettre le bon déroulement des opérations ». Les bovins avaient bien été vaccinés contre la DNC, mais une vache a été testée positive vendredi, ce qui doit entraîner, d’après les services de l’État, l’abattage de tout le troupeau.

Les organisations agricoles avaient saisi le tribunal administratif de Besançon, mais, peine perdue, ce dernier a rejeté en début d’après-midi leur recours en référé. Dans son ordonnance, le tribunal souligne notamment que la « présence d’une bête contaminée démontre que la vaccination de l’ensemble du cheptel a été réalisée trop tardivement pour le prémunir de la dermatose nodulaire » et qu’elle fait courir des risques aux exploitations situées à proximité.

Colère des éleveurs et inquiétudes sanitaires

Céline Lhomme, l’épouse de l’exploitant, a déclaré plus tôt à l’AFP que la vache en question allait « très bien » et que les nodules apparus pourraient être liés à sa vaccination. Elle a indiqué avoir demandé à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, originaire du Doubs, d’intervenir. « Elle fait la sourde oreille, on n’a aucune nouvelle », a regretté Mme Lhomme. Sollicité, le ministère de l’Agriculture n’a pas réagi dans l’immédiat.

Le procureur de la République de Besançon, Cédric Logelin, a précisé que les deux personnes interpellées sont poursuivies pour « violence avec arme » et refus d’obtempérer par conducteur d’un véhicule. Il a ajouté que le conducteur d’un tracteur « a été touché à l’épaule » et que des examens médicaux sont en cours pour les deux gardés à vue. À l’autre bout du pays, une centaine de manifestants ont tenté lundi de s’opposer à l’abattage, dans les Pyrénées-Orientales, d’environ 80 bovins dans le cadre de la lutte contre la DNC, avant d’être délogés par les gendarmes.