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Dermatose nodulaire dans le Doubs

Dermatose nodulaire dans le Doubs : des éleveurs proposent de faire de leur exploitation une « ferme test » pour éviter l’abattage total des 82 bovins

À Pouilley-Français, dans le Doubs, la découverte d’un foyer de dermatose nodulaire contagieuse a conduit les autorités à ordonner l’abattage de 82 bovins. La famille d’éleveurs concernée conteste cette mesure et propose de transformer son exploitation en « site test » pour expérimenter une alternative à l’abattage.  

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Photo: PHILIPPE MERLE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Ce vendredi 28 novembre 2025, la préfecture du Doubs a confirmé le premier cas de dermatose nodulaire contagieuse dans le département. La maladie a été détectée dans la ferme familiale Lhomme, située à Pouilley-Français, près de Saint-Vit, rapporte L’Est Républicain. Refusant l’abattage total de leurs bêtes, les agriculteurs défendent l’idée d’une « ferme test » afin de démontrer qu’une gestion plus mesurée de la maladie est envisageable. Ce mardi 2 décembre s’annonce décisif, alors qu’un rassemblement de soutien est prévu sur place.  

« On ne peut pas rester sans rien faire » 

Au sein de l’exploitation, un test a été réalisé jeudi sur une vache présentant des nodules aux pattes. Celui-ci s’est révélé positif, entraînant la mise en place d’un protocole sanitaire strict et l’abattage programmé de l’ensemble du troupeau, soit 82 bovins. Le texte de l’arrêté préfectoral établit un périmètre de protection de 20 kilomètres et une zone de surveillance étendue à 50 kilomètres autour de Pouilley-Français.  
Face à cette décision, la famille d’agriculteurs conteste fermement l’abattage massif. Elle appelle à un rassemblement à la ferme ce mardi 2 décembre à 8 h pour alerter l’opinion, en espérant empêcher la mise à mort des animaux. « On ne peut pas rester sans rien faire », explique à nos confrères Céline Lhomme, l’épouse du gérant du GAEC. 
L’idée défendue par la famille est de transformer son exploitation isolée en « ferme test ». Les bêtes sont vaccinées depuis plus de cinq semaines et, selon Céline Lhomme, « la vache malade montre une nette amélioration après une injection d’antibiotiques ». « Si ça se trouve, juste avec des antibios et le vaccin, elles peuvent guérir. Pourquoi les abattre toutes ? » s’interroge-t-elle.  
La famille souhaite donc prouver qu’une prise en charge ciblée pourrait être efficace pour un troupeau déjà vacciné, et qu’un seul foyer de maladie ne justifie pas forcément l’abattage complet. Leur initiative a été portée à l’attention du président de la chambre d’agriculture ainsi que du député du Doubs, Laurent Croizier. 

« Le cerveau tourne non-stop » 

Néanmoins, un tel contexte est particulièrement éprouvant pour la famille. Les derniers jours ont été marqués par le stress, le manque de sommeil et l’organisation du rassemblement. « Le cerveau tourne non-stop », confie Céline Lhomme.  
Cependant, le soutien reçu depuis la médiatisation du cas leur apporte un certain réconfort. Messages d’agriculteurs, de citoyens et de voisins témoignent d’une compassion inattendue : « On appréhendait les commentaires. On sait ce qu’on dit parfois des agriculteurs… Mais là, c’est seulement de la compassion. » De surcroît, plusieurs collectifs ont contacté le couple d’éleveurs et des agriculteurs du Jura se mobilisent.  
Pour la famille concernée, l’abattage total du troupeau serait un véritable crève-cœur. « C’est une vie qui est en train de s’effondrer, c’est le travail de plusieurs générations qui s’écroule. Si on retire la ferme, on n’a plus rien », indique encore Céline Lhomme auprès d’Ici Besançon, rappelant que les indemnités financières ne compenseront pas la perte de leur exploitation, transmise de génération en génération.  
Afin d’aider le couple d’agriculteurs, une cagnotte a été créée le 29 novembre. À ce jour, un peu plus de 2500 euros ont été récoltés.