Des énergies renouvelables sur le point d’être rentables ?

15 août 2015 15:45 Mis à jour: 18 octobre 2015 10:53

 

NEW YORK – Alors même que la chute des prix du pétrole inquiète l’industrie, un tout petit groupe d’investisseurs a crée la surprise, en résistant mieux que ses concurrents dans les énergies. Leur secret : avoir misé sur les énergies solaires, éoliennes et d’autres sources alternatives.

Une tournure innatendue car jusqu’ici, miser sur les énergies alternatives était perçu comme risqué dans un domaine déjà sujet à de fortes fluctuations. Les prévisions du groupe ont toujours alterné entre les phases de brillantes promesses, et celles des déceptions. Les fonds en faveur des énergies alternatives viennent souvent à manquer, chaque fois que le cours du pétrole chute ; l’indice S & P de Global Clean Energy avait ainsi plongé de 66 % en 2008, soit plus que l’ensemble du marché boursier ou le prix du pétrole.

Cependant, au cours de l’année écoulée, les actions des énergies alternatives ont été particulièrement stables. Sur les douze derniers mois, l’indice S & P de Global Clean Energy n’a baissé que d’environ 4 %, une petite baisse comparée à la chute de 54 % du pétrole ou des 18 % d’Exxon Mobil. C’est le dernier signe de la maturation pour les actions des énergies alternatives.

Pour Edward Guinness, gestionnaire de portefeuille chez Guinness Atkinson Alternative Energy fund, « l’ensemble de l’industrie se dit prêt à passer un cap, à s’affirmer comme une véritable industrie, avec très peu de volatilité ». En 2015, son fonds n’a perdu que 6 %, et a donc fait mieux que les 91 % de perte subies par d’autres fonds d’énergie similaires.

Cependant il reste toujours un certain risque à investir dans les fonds d’énergies alternatives. Le domaine est largement tributaire des subventions et du soutien du gouvernement pour stimuler sa croissance. En outre, un crucial crédit d’impôt américain serra fortement réduit en 2017. Les États-Unis étant le deuxième marché du solaire au monde, toute baisse de la demande aura un impact important pour le secteur.

Les énergies propres représentent un enjeu mondial, car les industries sont mondiales. Très souvent, l’essentiel des portefeuilles des fonds d’investissement est placé à l’étranger. Les investisseurs américains se retrouvent à la merci des risques induits par les fluctuations de la valeur de ces devises, et donc au risque de perte de rendements.

Les actions des énergies alternatives restent également bien en dessous de leur plus haut historique d’avant le creux de la Grande Récession. L’indice S & P de Global Clean Energy, est de plus de 80 % en dessous de sa valeur d’avant fin 2007.

Et pourtant, les gestionnaires des fonds verts restent optimistes, à tel point que certains refusent de se satisfaire d’avoir fait mieux sur l’année écoulée que leurs concurrents des énergies traditionnelles.

« Oui, nous avons fait mieux que le reste du marché de l’énergie », se réjouit Colm O’Connor, gestionnaire de portefeuille chez Solutions Calvert Global Energy. « Mais nous avons fait moins bien que le reste du marché, et pour moi, ce n’est pas justifié ».

Cette année, la courbe du fonds Calvert est presque à plat — la baisse est inférieure à 1 % — ce qui en fait le meilleur fond dans sa catégorie énergétique, révèle Morningstar. Sur la même période, l’indice global S & P 500 perdait 3 %. Le fond Calvert couvre tous les domaines des énergies renouvelables : des industriels du solaire, au gestionnaires des parcs éoliens, en passant par les entreprises d’assistances qui aident les clients à gagner en efficacité énergétique.

Voici quelques éléments permettant d’être optimiste:

Le pétrole en perte de vitesse

Pendant plusieurs années, les cours de d’énergie alternative ont fluctué en fonction du prix du pétrole. Une montée des prix du pétrole était synonyme de forte demande en énergie alternative, alors qu’un pétrole moins cher signifiait moins de pression pour développer des énergies solaires ou toute autre source alternative.

Mais cette approche des choses est progressivement abandonnée depuis quelques années, pour une raison simple : les énergies éoliennes ou solaires ne rivalisent pas encore avec le pétrole pour assurer l’alimentation des centrales américaines. Les dérivés du pétrole servent de carburant à nos véhicules et engins électriques, mais elles produisent moins de 1 % de l’électricité du pays.

Les perspectives commerciales sont nettement plus prometteuses pour le charbon et le gaz naturel que pour les énergies solaires et éoliennes. Les centrales à charbon demeurent la principale source d’électricité du pays, même si les préoccupations environnementales font perdre au charbon du terrain.

D’ailleurs le président Barack Obama vient de dévoiler un plan à long terme qui permettra de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 32 % d’ici à 2030.

Les prix chutent

L’industrie des énergies renouvelables rattrape son retard, l’électricité qu’elle produit coûte pratiquement le même prix que celui généré par les sources traditionnelles. Lorsque les prix seront identiques, l’industrie n’aura plus besoin des subventions et pourra devenir plus compétitive. C’est déjà le cas dans certaines parties du monde comme au Chili et en Inde.

Depuis 2006, dans certaines régions, les prix des équipements solaires ont baissé de plus de 90 % affirme O’Connor.

« Les progrès technologiques et la baisse de coûts ont été frappant ces dernières années, et nous envisageons que cela va continuer encore quelques années », dit-il. « Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas du tout cher ».

 

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