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Défense de l’UE

Désaccord sur le coût : le Royaume-Uni refuse de financer le projet de défense de l’UE

Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont annoncé vendredi l’échec des négociations sur la participation britannique au programme européen d’aide à l’industrie de défense, baptisé Safe et doté de 150 milliards d’euros sous forme de prêts.

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Le président du Conseil européen Antonio Costa écoute Ursula von der Leyen lors du sommet de l’UE à Bruxelles, le 23 octobre 2025.

Photo: NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le ministre britannique des relations avec l’Union européenne, Nick Thomas‑Symonds, a jugé « décevant » ce résultat, tout en rappelant que les industriels britanniques de la défense pourraient tout de même « participer à des projets dans le cadre de Safe aux conditions applicables aux pays tiers ».

Un échec malgré des discussions de bonne foi

Les Européens cherchent à développer leur industrie de défense pour faire face à la menace russe et au risque de désengagement américain en Europe, en structurant un marché commun de l’armement et en réduisant leurs dépendances extérieures. L’Union européenne réclamait un ticket d’entrée allant jusqu’à 6,5 milliards d’euros pour que Londres puisse bénéficier de ce programme d’aide lancé récemment par l’UE.

« Les négociations ont été menées de bonne foi, mais notre position a toujours été claire : nous ne signerons que des accords qui servent l’intérêt national et offrent un bon rapport qualité‑prix », a indiqué M. Thomas‑Symonds, soulignant la volonté britannique de ne pas s’engager sur des montants jugés disproportionnés.

Les conditions strictes du programme Safe

La Commission européenne a elle aussi souligné que « sans accord, le Royaume‑Uni peut toujours participer à hauteur de 35% des projets », puisque les pays hors UE peuvent prendre part aux projets Safe, mais sans bénéficier des prêts à taux préférentiels. Quant aux pays qui bénéficient du programme, ils doivent produire des armes dont la valeur comporte au moins 65% de composants fabriqués dans l’Union européenne.

Safe est censé apporter d’ici l’an prochain des prêts à des conditions financières très favorables aux États membres de l’UE et à quelques autres pays, dont l’Ukraine, afin de financer des achats conjoints d’équipements militaires. Ce mécanisme, qui s’inscrit dans le plan « ReArm EU », vise à renforcer la capacité de production européenne en matière de munitions, de systèmes anti‑aériens, de drones et de guerre électronique.

Vers un marché européen de la défense

D’autres pays, dont le Canada et le Royaume‑Uni, devaient négocier leur participation avec Bruxelles, dans le cadre d’accords bilatéraux fixant les modalités d’accès aux achats communs cofinancés par les prêts européens. Les négociations avec Ottawa sont toujours en cours, selon la Commission, qui espère « aboutir à un accord avant dimanche ».