Devant le siège de Carrefour, des éleveurs réclament d’être mieux payés pour leur lait

Par Epoch Times avec AFP
7 février 2023 16:15 Mis à jour: 7 février 2023 16:37

Une centaine de producteurs de lait se sont rassemblés mardi devant le siège de Carrefour à Massy (Essonne) pour demander au groupe de distribution de payer plus cher les produits laitiers vendus dans ses magasins, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Le patron doit être le paysan »… Vers 11h00, plusieurs dizaines d’éleveurs sont arrivés avec des pancartes et tracteurs devant le siège de l’enseigne.

Francis Closquinet, éleveur de 70 vaches près de Sedan (Ardennes), défend « une hausse de prix du lait en sortie de ferme » et critique « l’ensemble du système car on nous dit de faire une agriculture durable mais en fait il n’y a que le business de la distribution qui marche », a-t-il expliqué à l’AFP.

Le prix consommateur augmenté, « un meilleur prix » aux producteurs refusé

« Aujourd’hui, il nous faut être rémunérés 55 centimes (d’euro) par litre de lait », affirme Adrien Lefèvre, le président de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli), à la tête d’une exploitation de 60 vaches dans les Ardennes.

« Alors que Carrefour nous refuse un meilleur prix à nous les producteurs, on constate que le groupe n’hésite pas à augmenter le prix consommateur car on retrouve du lait à 1,15 euros dans les magasins », regrette-t-il.

« À qui profite alors l’augmentation des prix de vente aux consommateurs en France ?  Pas à nous en tout cas ! », fustige également Sophie Lenaerts, responsable de la section lait de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole représentatif derrière la FNSEA, dans un communiqué de presse.

Selon l’Apli, Carrefour profite de la situation inflationniste « pour gagner des parts de marché, au détriment des éleveurs et des consommateurs ».

Négociations en cours

Les négociations annuelles entre la grande distribution et les industriels, qui déterminent le prix des produits commercialisés pendant l’année, se terminent dans quelques semaines. Elles sont régulièrement tendues et leur issue est très attendue par les agriculteurs.

« Nous posons une question simple : combien d’éleveurs voulons-nous voir encore en activité en 2024 ? La réponse est aussi simple que la question : cela dépend du prix qui sera mis sur la table », conclut Adrien Lefèvre.

Interrogé par l’AFP, Carrefour a indiqué ne pas faire de commentaire avant la fin d’une réunion avec certains producteurs, actuellement reçus par le groupe.

La loi Egalim 2, adoptée en urgence par le gouvernement fin 2021, oblige industriels et supermarchés à prendre en compte, dans les négociations sur les tarifs des produits mis en rayon, les coûts de production des agriculteurs, le prix de la nourriture fournie au bétail a particulièrement augmenté.

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