Qui dira stop à la folie actuelle?

Par Victor Davis Hanson
21 août 2023 11:09 Mis à jour: 21 août 2023 11:23

Nous sommes dans les années 1930. La Grande-Bretagne sommeille alors qu’une guerre inévitable avec Hitler se profile à l’horizon.

Winston Churchill, isolé, n’avait que quelques partenaires courageux pour s’opposer à la politique d’apaisement et à l’incompétence de son collègue conservateur, le Premier ministre Neville Chamberlain.

L’un des plus fervents diseurs de vérité était un politicien et fonctionnaire dont on se souvient peu aujourd’hui, Leo Amery, polymathe et député conservateur.

Pourtant, dans deux moments emblématiques d’indignation face aux tempérance du gouvernement Chamberlain, Amery a galvanisé la Grande-Bretagne et contribué à mettre un terme à la politique désastreuse du gouvernement.

Dans les heures qui ont suivi l’invasion de la Pologne par Hitler, le 1er septembre 1939, on s’est demandé si Chamberlain allait honorer son traité et déclarer la guerre à l’Allemagne.

Un membre du parti travailliste, Arthur Greenwood, se leva à la Chambre des communes pour annoncer qu’il parlerait au nom du parti travailliste et de son chef de file, Clement Attlee, qui était malade.

Amery l’interrompu immédiatement en criant : « Parlez pour l’Angleterre, Arthur! »

Ses paroles furent accueillies par des applaudissements soutenus et plus tard, par l’acclamation du public.

Après tout, Amery était comme une voix politique dans le désert qui avertissait que ni son propre parti, ni le parti travailliste d’opposition ne parlaient ou n’agissaient dans l’intérêt réel du peuple britannique.

Finalement, Leo Amery, Arthur Greenwood et d’autres, en avaient assez des absurdités partisanes et demandaient à la nation de s’unir contre l’Allemagne nazie.

Quelques heures plus tard, la Grande-Bretagne déclarait la guerre à l’Allemagne, la première grande puissance à le faire.

Le 7 mai 1940, à une autre occasion emblématique, Leo Amery exprima des opinions encore plus fortes – là encore, largement partagées par la population, mais rarement exprimées par la classe politique timorée.

L’inepte gouvernement Chamberlain avait perdu la campagne de Norvège gagnable face à l’Allemagne.

Amery a répondu par une attaque cinglante contre l’incompétence de l’administration conservatrice de Chamberlain en citant les paroles emblématiques d’Oliver Cromwell de 1653 au Long Parlement : « Vous avez siégé trop longtemps ici pour le bien que vous faisiez. Partez, je vous dis, et laissez-nous en finir avec vous. Au nom de Dieu, partez ».

Trois jours plus tard, après le discours d’Amery et l’invasion de la France, Chamberlain, malade, ainsi que la plupart de ses conseillers, démissionnent. Churchill devient Premier ministre. Le reste appartient à l’histoire.

Nous avons besoin d’une voix comme celle de Leo Amery. Telle la Grande-Bretagne des années 1939-1940, les États-Unis sont en danger existentiel.

L’administration Biden a complètement détruit la frontière sud du pays – et la loi sur l’immigration du même coup.

Joe Biden a donné son feu vert à l’entrée de 7 millions d’étrangers clandestins aux États-Unis, sans sanction légale ni contrôle rudimentaire.

La Chine espionne en toute impunité à l’intérieur des frontières et au-dessus des États-Unis. Pékin n’a jamais admis sa responsabilité de ses recherches sur le gain de fonction du virus Covid-19 qui a tué un million d’Américains.

Le président Joe Biden a imprimé 4000 milliards de dollars au pire moment, alors que la demande des consommateurs s’envolait à la suite de la pandémie de Covid et qu’il y avait pénuries d’approvisionnement. Il n’est donc pas étonnant que cela ait conduit à la pire inflation depuis 40 ans.

En réponse, les taux d’intérêt ont triplé, les prix de l’essence ont doublé.

Notre armée manque de milliers de recrues. Tout comme de munitions.

À la suite du retrait humiliant de Biden d’Afghanistan, d’importantes réserves d’armes ont été abandonnées à Kaboul. Des milliards d’autres armes précieuses ont été envoyés en Ukraine.

L’agenda « woke » du Pentagone l’emporte sur la méritocratie en ce qui concerne les promotions et l’avancement.

Nos ennemis – la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord – sont dynamiques, tandis que les États-Unis semblent inertes.

Le ministère de la Justice, la CIA et le FBI, renégats au service de Biden, sont utilisés comme des armes. L’idéologie, la politique et la race – et non la loi – guident plus souvent leurs enquêtes, leurs opérations de renseignement et l’application de la loi.

Les centres-villes de nos grandes villes, autrefois majestueux, deviennent invivables.

Ils sont noyés d’ordures, de crimes violents et regorgent de sans-abri. Les commerces et les entreprises plient bagage. Chaque année, des millions de personnes fuient les côtes urbaines d’États démocrates vers des États de l’ouest et du sud républicains.

Dire qu’il existe encore deux sexes biologiques, que le réchauffement climatique n’est peut-être pas entièrement dû à l’homme ou qu’il ne détruit pas catégoriquement la planète, ou encore que la classe sociale, et non la race, est la source des inégalités, expose à l’ostracisme et à la fin (« cancellation ») de sa carrière.

Le public américain pense que Joe Biden souffre d’une grave déficience cognitive, qu’il est probablement corrompu et un affabulateur en série.

La plupart savent ce qu’il faut faire, mais peu sont prêts à le dire : équilibrer le budget. Revenir à une immigration uniquement légale. Rétablir un Pentagone bien financé, mais non « woke » (« éveillé »).

Insister sur l’unité raciale. Mettre un frein à la démesure de l’État administratif. Faire respecter l’État de droit.

Produire davantage de gaz et de pétrole. Rétablir l’éducation civique. Insister pour que les universités protègent la liberté d’expression, le respect des procédures, et cessent le prosélytisme auprès des étudiants.

En d’autres termes, rétablir ce qui, jusqu’à récemment, faisait des États-Unis la nation la plus forte, la plus prospère et la plus libre du monde. Cesser de déconstruire tout le bien que huit générations d’Américains ont légué.

Quelque part, un Américain, tel Leo Amery, est de plus en plus exaspéré par ce qui est fait à ce pays.

S’il se lève enfin, comme Amery l’a fait, pour dénoncer une classe politique en faillite, le peuple américain se fera l’écho du célèbre ordre qu’il avait donné à un gouvernement désastreux :

« Partez, je vous dis, et laissez-nous en finir avec vous. Au nom de Dieu, partez. »

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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