Donald Trump annonce que la Chine approuve l’accord TikTok après un échange avec Xi Jinping
Le président Donald Trump s’adresse aux journalistes à bord d’Air Force One lors d’un vol vers la base aérienne de Joint Base Andrews, dans le Maryland, le 18 septembre 2025.
Photo: : Anna Moneymaker/Getty Images
Le président Donald Trump et le dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, ont entamé des discussions le 19 septembre au sujet d’un accord autorisant la société chinoise ByteDance à vendre TikTok à un repreneur américain.
Un compte rendu de la conversation publié par l’agence officielle chinoise Xinhua indique que les deux dirigeants ont également abordé plusieurs autres sujets, notamment les échanges commerciaux.
Sur Truth Social, M. Trump a affirmé que la Chine avait donné son feu vert à la vente de TikTok, sans pour autant en préciser les modalités.
« L’appel s’est très bien passé, nous reprendrons contact par téléphone, j’apprécie l’approbation pour TikTok », a-t-il écrit.
Il a qualifié l’échange de « très productif » et précisé qu’il avait porté sur de nombreux sujets, dont la guerre russo-ukrainienne.
« Nous avons progressé sur nombre de dossiers essentiels, dont le commerce, la lutte contre le fentanyl, la nécessité de mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que l’accord TikTok », a écrit M. Trump.
Il a également annoncé plusieurs rencontres à venir.
« J’ai convenu avec le président Xi que nous nous verrions lors du sommet de l’APEC en Corée du Sud, que je me rendrai en Chine en début d’année prochaine, et que le président Xi viendrait, lui aussi, aux États-Unis en temps voulu. »
S’agissant de TikTok, l’agence Xinhua a rapporté que la position des autorités chinoises consiste à ce que les entreprises puissent mener « des négociations commerciales selon les règles du marché et parvenir à des solutions conformes à la législation chinoise et à un équilibre des intérêts ». Aucun détail sur un accord n’a toutefois été livré.
Les médias chinois ont précisé que l’appel avait débuté à 20h12 à Pékin, soit 12 heures d’avance sur Washington.
M. Trump avait déjà exposé les grandes lignes de l’accord plus tôt dans la semaine, alors que des négociateurs commerciaux américains et chinois se sont réunis à Madrid.
Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, et le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, ont déclaré aux journalistes qu’après deux jours de discussions, un cadre d’accord avait été trouvé, en grande partie grâce à l’intervention de M. Trump qui a précisé les conditions par téléphone.
« Le président Trump a joué un rôle majeur. Nous avons eu un appel avec lui la veille. Il nous a donné des instructions claires. Nous les avons partagées avec nos homologues chinois », a déclaré M. Greer le 16 septembre. (Source)
« Sans son leadership et l’influence qu’il apporte, nous n’aurions pas pu conclure cet accord aujourd’hui. »
M. Bessent a précisé le 15 septembre que la partie chinoise était venue avec une liste « agressive » de demandes, notamment d’importantes concessions commerciales et technologiques. Il a également souligné leur exigence de conserver les « caractéristiques chinoises » de TikTok en cas de vente.
« Ils tiennent aux spécificités chinoises de l’application, qu’ils considèrent comme un atout de soft power. Pour nous, seules les questions de sécurité nationale priment », a-t-il affirmé.
« Nous ne sommes pas prêts à sacrifier la sécurité nationale pour un réseau social. »
L’an dernier, le Congrès américain a voté une loi interdisant aux adversaires étrangers le contrôle d’applications sur le territoire national. Le président Joe Biden a signé la loi in extremis avant la date butoir imposée à ByteDance pour se désengager de TikTok à la fin de son mandat.
ByteDance et TikTok ont porté l’affaire devant la justice fédérale, laquelle a suspendu l’échéance afin que M. Trump, en tant que président nouvellement élu, puisse décider de la marche à suivre pour son administration.
M. Trump a déjà repoussé à plusieurs reprises la date butoir pour la cession, y compris cette semaine lors des négociations, ByteDance ayant déclaré qu’une vente était impossible au regard de la législation chinoise.
Les autorités chinoises ont en effet élargi le champ de leur loi sur le contrôle des exportations pour couvrir les algorithmes de recommandation comme celui utilisé par TikTok, un moyen pour Pékin de peser sur l’éventuelle vente de ce code.
Plus tôt dans la semaine, M. Trump a annoncé qu’il y avait déjà des acheteurs américains prêts à se positionner, mais que la conclusion finale dépendait des discussions avec Xi Jinping.
« Nous avons un accord sur TikTok. […] Plusieurs grandes entreprises souhaitent le racheter », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse le 16 septembre.
Des interrogations demeuraient quant à la possibilité pour des entités chinoises de conserver une part dans l’entreprise, ou pour ByteDance de garder la main sur l’algorithme de TikTok, dont les négociateurs chinois à Madrid souhaitaient octroyer la licence à l’acquéreur américain.
Le négociateur chinois Wang Jingtao a précisé que les parties étaient parvenues à un consensus concernant la licence de l’algorithme et d’autres droits de propriété intellectuelle de TikTok.
Des parlementaires américains opposés à la Chine se sont inquiétés et ont jugé nécessaire l’examen parlementaire du texte final pour vérifier sa conformité avec la loi sur le désengagement.
Le représentant John Moolenaar (républicain, Michigan) a confié à la chaîne CNBC, lors de l’émission « Squawk Box », qu’il espérait une issue positive, tout en faisant part de ses inquiétudes.
« Sur la question du contrôle, Xi Jinping tient les rênes, et si la moindre incertitude subsiste quant à l’influence du Parti communiste chinois sur ByteDance, il suffit de voir que leur dirigeant négocie lui-même le désengagement avec ByteDance », a-t-il souligné.
« Au final, la question de l’algorithme est cruciale, et nous ne voulons pas que la Chine puisse continuer à influencer ou contrôler ce que voient 170 millions d’Américains et la façon dont ils perçoivent le monde. Nous attendons avec intérêt ce que la discussion entre le président et Xi Jinping apportera. »
Dorothy Li a contribué à la rédaction de cet article.
Catherine Yang est journaliste pour Epoch Times, à New York.
Articles actuels de l’auteur
