Logo Epoch Times
Afrique du Sud

Donald Trump exclut l’Afrique du Sud du G20 2026 à Miami : Pretoria s’insurge

L’Afrique du Sud s’insurge contre la décision du président américain Donald Trump de ne pas l’inviter au prochain sommet du G20, organisé en 2026 aux États-Unis, rappelant qu’elle en est membre de droit et qu’aucun pays ne peut l’exclure unilatéralement de ses réunions.

top-article-image

Photo: Pete Marovich/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

Pretoria dénonce une mesure vexatoire qui, selon elle, contrevient à l’esprit de collégialité qui prévaut au sein du groupe des vingt premières économies mondiales.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, Washington et Pretoria sont à couteaux tirés sur plusieurs dossiers, le président américain multipliant les attaques contre son homologue Cyril Ramaphosa et son gouvernement, qu’il accuse notamment de « persécuter » la minorité blanche du pays, des accusations que l’exécutif sud-africain relègue au rang de « désinformation ».

Relations bilatérales au plus bas

Les États-Unis ont boycotté le sommet du G20 organisé le week-end dernier à Johannesburg, et le président américain a annoncé mercredi que l’Afrique du Sud ne serait pas invitée au sommet qu’il entend accueillir dans l’un de ses golfs de Miami. M. Trump invoque les « atteintes horribles aux droits de l’Homme » dont seraient victimes, selon lui, les fermiers blancs sud-africains, ainsi que le refus initial de Pretoria de transmettre, faute de représentant américain de haut niveau, la présidence du G20 à un diplomate de l’ambassade à l’issue du sommet de Johannesburg.

Pretoria a répliqué en rappelant sa qualité de membre à part entière du G20 et en martelant que le statut d’un pays ne peut être remis en cause qu’à l’unanimité des membres. « L’Afrique du Sud est un pays souverain, constitutionnel et démocratique et n’apprécie pas les insultes venant d’un autre pays concernant son statut de membre et sa capacité à prendre part à des tribunes mondiales », a déclaré la présidence sud-africaine, qui entend participer à toutes les réunions du G20.

Bras de fer autour de la présidence du G20

L’Afrique du Sud a finalement transmis mardi la présidence du G20 aux États-Unis, lors d’une cérémonie discrète organisée au ministère des Affaires étrangères. « Il est regrettable qu’en dépit des efforts du président Ramaphosa et de son gouvernement, et de leurs nombreuses tentatives de faire repartir les relations avec les États-Unis, le président Trump continue d’appliquer des mesures punitives contre l’Afrique du Sud, basées sur de la désinformation et des déformations », déplore encore la présidence sud-africaine.

M. Trump dénonce, sans en apporter la preuve, l’existence d’un « génocide blanc » en Afrique du Sud et a stoppé toute aide à ce pays en raison d’une loi sur l’expropriation qu’il juge discriminatoire envers les fermiers blancs. La question foncière demeure l’un des sujets les plus sensibles du pays, où la majorité des terres restent détenues par la minorité blanche, héritage des politiques d’expropriation de la population noire pendant la colonisation puis l’apartheid.

Une crise nourrie par Gaza et le commerce

Un autre point de friction majeur oppose Pretoria et Washington : la plainte pour « génocide » déposée en 2023 par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye contre Israël pour sa conduite de la guerre à Gaza. Cette initiative judiciaire, saluée par une partie du Sud global, a profondément irrité l’administration américaine, alliée indéfectible de l’État hébreu.

Sur le plan économique, le président américain a imposé des droits de douane de 30% aux produits sud-africains, les plus élevés parmi les pays d’Afrique subsaharienne, aggravant encore un climat déjà délétère entre les deux partenaires. Ce cumul de sanctions et de tensions diplomatiques fait planer une incertitude inédite sur la place de l’Afrique du Sud au sein du G20, alors même que Pretoria entend s’affirmer comme l’une des voix du continent africain sur la scène internationale.