Doubs : la cabane suspendue dans les arbres de Xavier Marmier doit finalement être démontée

Par Emmanuelle Bourdy
2 novembre 2021 23:14 Mis à jour: 2 novembre 2021 23:14

Xavier Marmier va devoir démonter sa cabane, dans laquelle il s’était installé en 2011, après trois années de travaux. Son « rêve perché » a été une « très belle expérience ». Après un long combat judiciaire, il a trouvé un compromis avec la mairie.

Une cabane qui s’inscrit dans un milieu naturel, sans le perturber

Cet ancien élagueur-grimpeur, intermittent du spectacle au service technique de la Compagnie du Cirque Plume, doit clore un chapitre de sa vie. En effet, il va devoir démonter sa cabane suspendue à sept mètres de haut dans les arbres de la forêt située entre Cléron et Amondans, à 25 km au sud de Besançon (Doubs). Il avait acheté ce terrain en 2008 dans une zone Natura 2000 et avait construit de ses propres mains cet habitat insolite. Durant dix années, il reconnaît y avoir vécu des jours heureux.

« J’ai vécu une très belle expérience de vie, une expérience technique puisqu’on a réussi à poser une habitation suspendue dans un arbre, prouvant ainsi qu’il est possible de s’inscrire en son sein sans perturber le milieu naturel », a expliqué à France 3 Bourgogne Franche-Comté Xavier Marmier. En effet, cette cabane se fondait totalement dans son élément naturel, elle ne possédait ni eau courante, ni électricité. Le propriétaire y avait installé un poêle à bois, un panneau solaire, des toilettes sèches, et devait aller chercher l’eau à la fontaine.

Mais il n’avait pas déposé de permis de construire !

La mairie de Cléron avait toléré cette installation jusqu’en 2014. À cette date, en raison d’un changement de l’équipe municipale, le nouveau maire Alain Galfione demande alors à Xavier de déposer un permis de construire. Ce permis a été refusé mais malgré cela, le Tribunal de grande instance avait toutefois donné raison au propriétaire de la cabane en avril 2018 et avait condamné en première instance la commune de Cléron à lui verser 1000 euros.

La municipalité avait ensuite déposé un recours. Le 26 mars 2019, la cour d’appel avait imposé à Xavier le démontage complet de sa cabane et des 2 cabanons qui jouxtent celle-ci, en lui autorisant toutefois un délai de six mois, au-delà duquel une amende de 100 euros par jour dépassé serait appliquée. En supplément, il devait payer à la commune de Cléron une amende de 3000 euros de dommages et intérêts.

Xavier Marmier avait lancé une pétition sur change.org (qui avait récolté près de 200 000 signatures), ainsi qu’un SOS visible sur sa page Facebook « Cabane en danger », ceci afin d’obtenir le soutien des personnes sensibles à sa cause, mais également à l’habitat écologique.

« En quoi suis-je plus dérangeant et polluant qu’une zone industrielle et artisanale ? »

Xavier Marmier avait fini par déposer une requête devant la Cour européenne des droits de l’Homme mais celle-ci avait finalement été rejetée. Après tous ces démêlés, il a accepté un compromis avec la mairie : démonter sa cabane et en contrepartie, la mairie s’est engagée à renoncer aux jours d’astreinte qu’il devait, soit environ 100 000 €.

Même s’il se dit soulagé que les tensions s’apaisent, il estime malgré tout qu’il avait « un combat à mener », à savoir « montrer que [son] habitat n’était pas destructeur dans un milieu dit Natura 2000 », ainsi qu’il l’a souligné auprès de France 3. « On ne construit rien en zone Natura 2000 », avait rappelé en février 2020 l’avocate de la commune, Maître Suissa. « Même pas un abri pour un cheval ou une tondeuse », avait-elle ajouté. Pourtant, dans ce site Natura 2000, l’extension d’une zone d’activités a cependant été autorisée. « En quoi suis-je plus dérangeant et polluant qu’une zone industrielle et artisanale ? » s’est demandé à juste titre cet amoureux de la nature.

En outre, ce qui lui « fend le cœur » dans le démontage de sa cabane, ce sont les chauves-souris protégées qui nichent derrière le bardage de celle-ci et qui vont inévitablement être délogées, elles aussi. Philosophe, il retient néanmoins de cette aventure les nombreux soutiens qu’il a reçus. Et il peut désormais se projeter dans l’avenir puisqu’il a trouvé une ancienne ferme à rénover, non loin de Quingey (Doubs), ainsi que le précise France 3.

 


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