Du borchtch à Tchernobyl, cinq choses à savoir sur l’Ukraine

31 mars 2019 04:34 Mis à jour: 31 mars 2019 04:46

L’Ukraine, où se tient dimanche le premier tour de l’élection présidentielle, a connu en moins de 30 ans d’indépendance deux révolutions, l’annexion de la Crimée par la Russie et l’éclatement d’une guerre avec des séparatistes pro-russes. Voici cinq choses à savoir sur ce pays de plus de 45 millions d’habitants aux portes de l’Union européenne.

Les peuples russe et ukrainien sont liés par des siècles d’histoire, de la Russie kiévienne. Etat slave médiéval avec Kiev pour capitale s’étendant sur une partie de l’Ukraine et de la Russie européenne actuelles, à l’URSS en passant par l’Empire russe.

Après la « Rus » médiévale, ce qui constitue de nos jours la plus grande partie du territoire de l’Ukraine a été intégré à la Russie tsariste, certaines régions occidentales passant cependant sous diverses dominations au fil du temps. L’Ukraine devient plus tard une république soviétique mais depuis l’indépendance du pays en 1991, les relations entre Moscou et Kiev se dégradent progressivement.

Ces tensions sont à leur paroxysme depuis le mouvement pro-UE du Maïdan de 2014, avec des affrontements meurtriers qui se sont conclus par la fuite en Russie du président Viktor Ianoukovitch. Moscou annexe alors la péninsule de Crimée et soutient depuis des rebelles séparatistes pro-russes dans l’est du pays. Perçu par beaucoup en Ukraine comme une guerre d’indépendance avec la Russie, ce conflit, qui continue de faire rage, a coûté la vie à près de 13.000 personnes.

Résultat de cette longue histoire commune, la plupart des Ukrainiens comprennent deux langues: l’ukrainien et le russe. L’est et le sud du pays sont majoritairement russophones tandis que l’ouest et le centre parlent majoritairement ukrainien. Avec le début de la crise avec la Russie en 2014, l’économie ukrainienne s’est effondrée, le PIB chutant de presque 7%. L’année suivante, il tombait d’environ 10%, tandis que l’inflation dépassait 40%.

L’économie a montré des signes de convalescence dans les années suivantes, mais le pays reste l’un des plus pauvres d’Europe avec un salaire mensuel moyen de 300 euros, selon les chiffres de cette année. L’Ukraine est dépendante des taxes générées par le transit du gaz russe vers l’Europe et Kiev s’inquiète d’être laissée sur le carreau par les nouveaux projets de gazoducs de Moscou la contournant. Lors des « guerres du gaz » de 2006 et 2009, Moscou avait fermé le robinet pour l’Ukraine en plein hiver, provoquant des coupures en Europe.

La corruption en Ukraine est endémique. En 2018, l’ONG Transparency International a classé l’Ukraine 120e sur 180 de son indice de perception de la corruption: c’est mieux que son classement de 2014 (142e), mais loin derrière ses voisins de l’Union européenne, que le pays aspire à rejoindre un jour. L’actuel président Petro Porochenko avait aussi fait de la lutte contre la corruption, revendication majeure du mouvement du Maïdan, son cheval de bataille, mais il lui est reproché d’avoir peu fait en réalité. Selon l’institut Gallup, 91% des Ukrainiens estiment que la corruption est courante au sein du gouvernement.

Le pire accident nucléaire de l’histoire a eu lieu le 26 avril 1986 en Ukraine, alors république soviétique. A 01h23, le cœur atomique d’un réacteur de la centrale de Tchernobyl s’emballe, contaminant jusqu’à trois quarts de l’Europe mais surtout, en URSS, l’Ukraine, le Belarus et la Russie. Le combustible nucléaire va brûler pendant plus de dix jours. Après avoir tenté de cacher l’incident, les autorités soviétiques doivent le reconnaître et près de 350.000 personnes sont évacuées d’un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale, toujours zone interdite aujourd’hui.

Terrible, le bilan écologique et humain reste controversé. Les autorités ukrainiennes évaluent à 12.500 le nombre de morts parmi les liquidateurs, ces hommes ayant participé aux travaux de décontamination, mais certaines organisations écologistes le jugent beaucoup plus lourd.

Pour beaucoup, le borchtch, une soupe à base de betterave et de chou, souvent accompagnée de crème fraîche, est un symbole de la cuisine russe. Il est pourtant communément admis que ce plat est d’origine ukrainienne. D’autres plats voient leur origine contestée entre l’Ukraine et la Russie: c’est le cas du poulet à la Kiev, dont l’invention serait due à un chef russe.

D.C avec AFP

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