Duccio di Buoninsegna et ses peintures emblématiques de la Vierge à l’Enfant

Par Da Yan
4 avril 2023 08:13 Mis à jour: 4 avril 2023 08:13

L’image d’une mère et de son enfant semble avoir quelque chose d’universel. Depuis plus de 3.000 ans, de l’Égypte ancienne à l’Europe et au-delà, des artistes de toutes les cultures ont représenté des mères portant, protégeant et nourrissant leurs enfants dans des contextes variés.

Bien que chacune soit représentée selon sa propre norme culturelle, ces œuvres d’art traduisent néanmoins l’expérience humaine commune de l’éducation et de l’amour maternels qui constituent le lien qui nous donne la vie et qui, à travers l’histoire, a assuré la continuité de notre monde et de ses cultures.

Fresque égyptienne d’une mère et d’un enfant, vers 1422-1411 avant J.-C., dans le tombeau de Menna dans la nécropole thébaine, Égypte (domaine public)

C’est certainement dans l’Europe médiévale que ce thème est devenu le plus populaire. Des églises aux palais, les icônes de dévotion et les retables remplissaient la vie quotidienne des chrétiens, leur apportant des enseignements sur l’enfant Jésus et sa sainte mère.

En fait, beaucoup pensaient qu’il ne s’agissait pas seulement d’images, mais de la présence réelle du divin sur terre. Ces panneaux à fond d’or étaient donc placés sur les autels et les sanctuaires, et même portés dans les processions religieuses.

Au début, la plupart de ces peintures suivaient une approche standard et iconique sans grand changement. Mais vers les XIIIe et XIVe siècles en Italie, certains artistes sont devenus plus sensibles à la charge émotionnelle des images divines et ont commencé à expérimenter les sentiments profonds contenus dans la peinture religieuse.

Duccio di Buoninsegna (1255-1319) est un exemple remarquable de ces artistes. Actif dans la cité-État de Sienne, il s’est imposé comme l’un des plus grands peintres du Moyen Âge italien. Dans ses œuvres, comme la « Vierge à l’Enfant avec deux anges » réalisée pour une église de Crevole, en Italie, on peut voir une sensibilité tendre dans la manière dont il a choisi de visualiser le thème de la compassion divine.

Le visage de la Vierge, éclairé par le haut, se penche tendrement vers le Christ, qu’elle nous présente de sa main droite. Ses yeux se tournent vers l’extérieur, alors que toutes ses émotions douloureuses sont apaisées par la paix qui règne. Les images médiévales sur le thème de la mère et de l’enfant montrent souvent Marie avec une tristesse expressive, car elle sait déjà que son fils est destiné à souffrir pour le salut de l’humanité.

Dans ce tableau de Duccio, l’Enfant Jésus tend la main vers le visage de sa mère, comme pour essuyer ses larmes. « Vierge à l’Enfant avec deux anges » (Madone de Crevole), vers 1283-1284, par Duccio di Buoninsegna. Tempera sur bois, 89cm x 60cm. Le musée de Sienne – Museo dell’ Opera del Duomo, Italie (archives publiques).

Mais dans le cas de Duccio, le chagrin de Marie semble équilibré par une meilleure compréhension du but ultime de la souffrance du Christ. Elle endure donc la douleur, faisant un sacrifice presque aussi important que celui du Christ. L’enfant Jésus tient traditionnellement sa main dans un geste de bénédiction, mais ici, il tend plutôt la main vers le visage de sa mère, comme s’il essuyait ses larmes. Cette touche de grande humanité contraste et complète bien son regard inébranlable, qui évoque un sentiment de conviction quant à la mission de son voyage dans le monde.

Les premières peintures de Duccio ont finalement abouti à son chef-d’œuvre, la « Maestà », un polyptyque achevé en 1311 pour le maître-autel de la cathédrale de Sienne. Son grand panneau central représente Marie et son enfant trônant au milieu d’une foule d’anges et de saints. Ici, glorifiée aux côtés du Christ, la Vierge apparaît majestueuse, étendant son amour de son propre fils à toute l’humanité.

Ainsi, le don ultime de Marie au monde, tel que Duccio le montre dans ses peintures, nous donne une compréhension privilégiée de la grande compassion et de l’altruisme d’une mère.

La Maestà – Face antérieure (Domaine public)
La Maestà – Face postérieure (Domaine public)
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