Efforts accrus pour une trêve à Gaza, des dizaines de morts dans des raids israéliens

Par Epoch Times avec AFP
14 février 2024 12:30 Mis à jour: 14 février 2024 12:42

Les médiateurs internationaux intensifient mercredi leurs efforts en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas palestinien et dans l’espoir d’éviter un assaut terrestre israélien contre Rafah, dans la bande de Gaza soumise à de nouveaux raids israéliens meurtriers.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, 104 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans les bombardements israéliens nocturnes dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de quatre mois de guerre.

Les raids ont visé notamment Khan Younès et Rafah (sud), ville devenue le dernier refuge pour 1,4 million de Palestiniens selon l’ONU, en grande majorité des déplacés par la guerre, coincés contre la frontière fermée avec l’Égypte et vivant dans des conditions désastreuses.

Depuis mardi, l’Égypte accueille des représentants des États-Unis, principal soutien d’Israël, et du Qatar, où est basé le chef du Hamas, pour des pourparlers sur une trêve incluant une nouvelle libération d’otages emmenés à Gaza le 7 octobre lors d’une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël.

Le chef du Mossad, les services secrets israéliens, David Barnea, a participé aux discussions avec le directeur de la CIA, William Burns, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens, a indiqué la télévision AlQahera News, proche du renseignement égyptien, en les qualifiant de « positives ».

La délégation israélienne a ensuite quitté le Caire, selon les médias israéliens, mais les négociations se poursuivront durant « les trois prochains jours », a précisé mardi AlQahera News.

Une délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya devrait à son tour se rendre au Caire, probablement mercredi, selon une source au mouvement palestinien, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, très critique de l’offensive israélienne à Gaza, sera lui reçu mercredi au Caire par son homologue Abdel Fattah al-Sissi. « Nous travaillons intensément avec l’Égypte et le Qatar à une proposition pour la libération des otages », a indiqué mardi le secrétaire d’État Antony Blinken.

Des familles d’otages vont déposer plainte à la CPI contre le Hamas

Une centaine de proches d’otages toujours retenus dans la bande de Gaza se rendent mercredi à La Haye pour déposer plainte contre le Hamas pour « crimes contre l’Humanité » auprès de la Cour pénale internationale (CPI), ont annoncé leurs représentants.

Selon Israël, 130 otages sont détenus encore à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre. Une trêve d’une semaine fin novembre a permis la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens emprisonnés par Israël.

Des photos des otages détenus à Gaza par le Hamas, dans le centre de Jérusalem, le 12 février 2024. (Photo AHMAD GHARABLI/AFP via Getty Images)

« Ce n’est pas seulement notre histoire, si nous n’arrêtons pas cela, demain ce sera l’histoire du monde entier », a déclaré Ofri Bibas, dont le frère figure parmi les otages, peu avant de monter à bord d’un vol spécial pour La Haye. « L’humanité entière doit rester ferme face à une armée terroriste mondiale dont le Hamas n’est que l’un des bataillons accomplissant sa mission », a-t-elle ajouté.

D’après Haïm Rubinstein, du Collectif des familles d’otages, une plainte va être déposée auprès de la CPI « contre les membres du Hamas et leurs collaborateurs pour nous assurer qu’ils paient le prix fort pour les crimes contre l’Humanité qu’ils ont commis et commettent encore en ce moment même », a-t-il dit lors d’un point presse télévisé depuis l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv.

Les familles d’otages ne cessent de faire pression sur les autorités israéliennes pour la libération de leurs proches, dont le sort hante la société depuis plus de quatre mois. Créée en 2002, la CPI est la seule cour indépendante au monde mise en place pour enquêter sur les crimes les plus graves, comme les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Une vidéo montre le chef du Hamas à Gaza dans un tunnel

Mardi, l’armée israélienne a diffusé une vidéo montrant selon elle le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre, dans un tunnel le 10 octobre. La « traque ne s’arrêtera que lorsque nous l’aurons capturé mort ou vivant », a-t-elle affirmé.

Depuis le début de la guerre, des quartiers entiers ont été rasés à Gaza par les bombardements israéliens incessants et 1,7 million de personnes, selon l’ONU, ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d’habitants du territoire surpeuplé de 362 km2, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Rafah est le dernier centre urbain où l’armée israélienne n’a pas encore pénétré et le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins d’une population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies selon l’ONU.

Début février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée de préparer une offensive sur Rafah, « dernier bastion » du Hamas selon lui. Et malgré les mises en garde internationales, il s’est dit déterminé à poursuivre « la pression militaire jusqu’à la victoire complète » sur le Hamas, et la libération des otages. Il a néanmoins assuré dimanche qu’Israël ouvrirait à la population « un passage sécurisé » pour quitter Rafah, sans préciser vers où.

D’après le Wall Street Journal, Israël proposerait de créer 15 vastes camps de 25.000 tentes chacun dans le sud-ouest de la bande de Gaza, dans le cadre d’un plan d’évacuation. L’allié américain a dit s’opposer à une offensive contre Rafah sans garanties pour la sécurité des civils, alors que le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a averti que « les opérations militaires à Rafah pourraient conduire à un massacre ».

« S’ils me demandent de retourner dans la ville de Gaza, je ne le ferai que si c’est sûr », a témoigné à Rafah une mère de famille, Ahlam Abou Assi, déplacée avec les siens. « Sinon, je préférerai mourir ici. Ils meurent déjà de faim là-bas. »

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