Élèves et enseignants rendent hommage à la professeure tuée au Pays basque

Par Epoch Times avec AFP
23 février 2023 03:00 Mis à jour: 23 février 2023 12:33

Une minute de silence à 15h00 dans les collèges et lycées: la communauté éducative, sous le choc, honore la mémoire jeudi d’Agnès Lassalle, la professeure d’espagnol poignardée par un élève mercredi dans sa classe à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, venu sur les lieux, a salué « l’exceptionnel dévouement » de cette enseignante de 52 ans du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d’Aquin, qui « passait au moins 80-90% de son temps à faire son travail pour son école, même pendant les vacances », selon son compagnon interrogé par BFMTV.

Le ministre observera la minute de silence à 15h00 au collège Combe de Savoie d’Albertville (Savoie), un établissement de la zone A (académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers), la seule où les vacances d’hiver sont terminées.

L’auteur présumé des faits, âgé de 16 ans, en garde à vue

A la même heure, le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, qui a ouvert une enquête pour « assassinat », tiendra une conférence de presse.

L’auteur présumé de l’agression, âgé de 16 ans et « placé en garde à vue », « n’était pas connu des services de police, ni des services de justice », a-t-il précisé jeudi.

« Son état permet la garde à vue », a-t-il ajouté, alors que deux sources proches du dossier ont évoqué à l’AFP un jeune homme tenant « des propos incohérents » et aux « troubles psy avérés ».

« A ma connaissance, il n’y avait pas de circonstances ou de signalements particuliers », a précisé Pap Ndiaye.

Déroulement des faits

Selon une lycéenne présente mercredi dans la classe, prénommée Inès, l’auteur présumé « s’est approché » de la professeure « et lui a planté un grand couteau dans la poitrine, sans rien dire ».

« On ne savait pas comment réagir, il y a un élève qui a ouvert la porte et on est tous partis. Moi je me suis enfuie, je suis sortie de l’établissement et le père d’une copine est venue me récupérer, je ne me sentais pas en sécurité dans le lycée », a-t-elle ajouté, assurant qu’il « n’y avait jamais eu de problème entre » l’auteur de l’agression « et la professeure en classe ».

Un établissement de bonne réputation

Les élèves de la classe concernée ont été pris en charge par une cellule psychologique, tout comme les élèves des deux autres classes de seconde de l’établissement.

La matinée de jeudi doit également être « banalisée » dans l’établissement, a indiqué M. Ndiaye, qui a souligné que cet établissement privé catholique d’un peu plus de 1.100 élèves était jusqu’ici « calme » et « réputé pour son sérieux et pour la sérénité de son climat scolaire ».

Ce drame a bouleversé la communauté éducative française, un peu plus de deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme islamiste radicalisé.

Réactions de la classe politique

« La Nation est à vos côtés », a déclaré le président Emmanuel Macron aux enseignants sur Twitter, tandis que la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne partageait « le choc et la peine de la communauté éducative » du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin.

Dans la classe politique, le soutien aux professeurs s’est accompagné de quelques nuances: le socialiste Olivier Faure estime qu' »on demande tout à nos enseignants qui doivent faire face à toutes les violences de la société », tandis que le président des Républicains Eric Ciotti a appelé à « revoir la graduation des peines des mineurs » et que la dirigeante du Rassemblement national Marine Le Pen a jugé « urgent d’agir pour la sécurité des Français ».

En juillet 2014, une institutrice de 34 ans avait été poignardée à mort par la mère d’une élève dans une école d’Albi. En août 1996, alors qu’il se promenait à la feria de Dax, un professeur d’anglais de 51 ans avait été tué par deux jeunes, dont un de ses élèves recalé au baccalauréat.

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