Emmanuel Macron accueillera le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à l’Élysée
Emmanuel Macron accueillera mardi Mahmoud Abbas à l’Élysée, dans une séquence diplomatique majeure pour la France et le Proche-Orient. Le chef de l’État recevra le président de l’Autorité palestinienne à Paris afin de discuter de la “pleine application” de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a annoncé la présidence française dans un communiqué.

Emmanuel Macron rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas en marge du sommet pour la paix de Charm el-Cheikh, le 13 octobre 2025.
Photo: YOAN VALAT/POOL/AFP via Getty Images
Le texte officiel de l’Élysée insiste sur le fait que Mahmoud Abbas est désigné “président de l’État de Palestine”, alors que la France a reconnu cet État à l’automne, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Cet entretien, souligne l’Élysée, s’inscrit dans “la continuité de la reconnaissance de l’État palestinien par la France et du travail engagé pour la mise en œuvre d’un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient”.
Avant leur déclaration commune à la presse, prévue à l’Élysée, Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas évoqueront les prochaines étapes du plan de paix. Les discussions porteront notamment sur la sécurité, la gouvernance et la reconstruction, en lien étroit avec les partenaires arabes et internationaux, “afin de préparer le jour d’après”, affirme la présidence.
L’exécutif français continue de mettre en avant son ambition de jouer un rôle moteur. Cette séquence diplomatique intervient alors que Paris cherche à retrouver une influence sur le dossier israélo-palestinien, vingt-et-un ans jour pour jour après la disparition de Yasser Arafat, à qui la République avait rendu hommage.
Un contexte international sous tension
La rencontre se déroule dans un climat où les efforts de paix bénéficient d’un appui américain. Le président américain Donald Trump a en effet affirmé récemment qu’une force internationale serait déployée “très bientôt” à Gaza, après la présentation par Washington d’un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU en soutien à la paix. La France, elle, s’engage à favoriser l’accès à l’aide humanitaire pour Gaza et entend s’assurer que ce volet crucial reste au cœur des négociations.
Dans cette optique, trois officiers français participent déjà à un dispositif international de stabilisation monté par les États-Unis en Israël, “à titre d’observation et de mise à disposition pour pouvoir examiner une contribution supplémentaire”, précise l’Élysée. Paris annonce également le déploiement d’une équipe de personnels civils, dont deux diplomates, bientôt renforcée par un général de gendarmerie.
La réforme de l’Autorité palestinienne, condition clé
La question de la réforme de l’Autorité palestinienne, jugée “essentielle au retour durable de la stabilité et à l’émergence d’un État palestinien viable, démocratique et souverain”, figurera au cœur des échanges entre Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas. Le président français entend, à cette occasion, réaffirmer la nécessité d’un engagement renouvelé de l’Autorité palestinienne, en vue de garantir la stabilité des institutions et de préparer la gouvernance de Gaza pour “le jour d’après”.
Le plan de paix promu à la fois par Donald Trump et par l’initiative franco-saoudienne prévoit d’ailleurs explicitement que l’Autorité palestinienne, une fois réformée, prenne en charge la gestion de Gaza. Ce scénario, soutenu activement par Paris, témoigne d’une volonté de contribuer à une issue politique durable pour la région.
La rencontre de l’Élysée, annoncée comme un acte fort de la diplomatie française, vise à relancer les perspectives de dialogue entre Palestiniens et Israéliens, dans un contexte géopolitique marqué par l’incertitude. En quête d’une voix retrouvée, la France affiche, par la voix de son président, son attachement à la paix, à l’équilibre régional et à la stabilité au Proche-Orient.

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