Selon l’institut Molinari, le nucléaire serait la solution décarbonée la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Le nucléaire est en effet l’énergie qui émet le moins de CO2 par kWh produite.
Dans une toute nouvelle étude, l’Institut économique Molinari (IEM) a calculé les avantages du nucléaire par rapport aux autres sources d’énergie. Intitulé « Pourquoi la France doit absolument pérenniser son choix historique de l’énergie nucléaire », le rapport est sans appel : le choix du nucléaire est à la fois technique, économique mais aussi environnemental.
En l’espace de 45 ans, le remplacement des énergies fossiles par le nucléaire a permis d’éviter, en France, l’émission d’environ 25 fois les émissions totales d’équivalent CO2 produites pendant la seule année 2022.
Le rapport indique également que le nucléaire est l’énergie qui émet le moins de CO2 par kWh d’électricité produite : 4 g d’émissions par kWh produit (liés à la construction, l’entretien et le démantèlement de la centrale). Cela représente 3 à 4 fois moins que l’éolien et 8 à 10 fois moins que le photovoltaïque. De plus, le nucléaire nécessite peu de métaux critiques par kWh produit, contrairement à l’éolien et au solaire.
Si l’on continue les comparaisons, le nucléaire a encore l’avantage au niveau de l’emprise au sol qui est très faible. Un parc éolien terrestre nécessite plus de 400 fois plus de terrain pour produire la même quantité d’énergie, alors que le photovoltaïque a besoin de 80 fois plus d’espace au sol.
Finalement, la production d’électricité avec le nucléaire est pilotable et ne demande pas de source alternative d’électricité alternative comme dans le cas de l’éolien et du solaire, sources d’énergie intermittentes. Il est aussi possible d’arrêter temporairement certains réacteurs nucléaires en été, lorsque la demande en électricité est faible.
Des risques « contrôlés »
Tous ces avantages sont certes intéressants, mais qu’en est-il des risques encourus par le nucléaire ? Nous avons tous les images des accidents de Tchernobyl ou de Fukushima en tête. Dans son étude, l’institut Molinari assure pourtant que les risques sont « contrôlés » et « infinitésimaux ».
« Le risque nucléaire, contrairement aux inquiétudes qu’il suscite parfois, est maîtrisable. Ses bénéfices sont supérieurs aux coûts », explique Cécile Philippe, présidente de l’IEM. Les déchets nucléaires sont triés sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Les plus dangereux sont fondus dans des matrices de verres spéciaux puis encapsulés dans des conteneurs en acier inoxydable. Ils sont ensuite stockés à 500 mètres sous terre dans des roches qui n’ont pas bougé depuis plusieurs millions d’années.
Marcel Boiteux, dirigeant historique d’EDF, avait posé la question : « A-t-on le droit de laisser aux générations futures, pendant des centaines et des milliers d’années, les déchets dangereux de notre consommation égoïste d’électricité ? » Il a ensuite répondu : « Le Bon Dieu l’a fait lui-même en abandonnant dans la croûte terrestre, avec une incroyable désinvolture, des quantités énormes de radioactivité datant de la naissance de la Terre. Ces déchets de la création du monde représentent des centaines de milliers de fois les déchets cumulés de nos centrales. »
« La source d’énergie décarbonée la plus puissante connue à ce jour »
Georges Sapy, auteur de l’étude ainsi que de plusieurs livres sur l’énergie nucléaire et la transition énergétique, est également ingénieur en électricité. Il résume ainsi la question du nucléaire : « Face au réchauffement climatique, refuser le nucléaire serait se priver de la source d’énergie décarbonée la plus puissante connue à ce jour et se condamner à un manque d’énergie conduisant à la décroissance ».
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