En Suède, l’accueil des migrants divise la population

3 décembre 2015 09:26 Mis à jour: 3 décembre 2015 09:26

Un petit village suédois a été le théâtre de conflits, opposant d’une part, les migrants aux populations locales, et de l’autre, des habitants favorables à leur accueil et ceux qui y sont farouchement opposés. Le village de Tärnsjö, situé à 150 kilomètres au nord de la capitale de Stockholm sur la côte est de ce pays de l’Europe du nord, a été complètement métamorphosé depuis l’arrivée des migrants.

Le Daily Mail, rapporte ainsi des scènes « d’échanges d’insultes entre les résidents et les nouveaux venus. Des jets de pierres et des incendies volontaires de voitures, laissant dans les deux camps, un grand nombre de personnes cloitrées chez elle, par peur de sortir de leurs maisons ». Le conseiller municipal d’extrême-droite a déclaré que de nombreux villageois s’étaient toujours montré hostile à l’accueil du moindre réfugié dans la ville, d’environ 1 200 âmes.

« Les tensions raciales ont fini par diviser les villageois en deux camps ennemis – ceux qui soutiennent l’arrivée des immigrés et ceux qui réclament leur départ. Des affrontements ont opposé les immigrants aux gens du coin », poursuit-il. « Dans le village, l’intégration est un échec parce que les locaux ne veulent pas d’immigrés chez eux. Ce n’est plus une communauté heureuse, elle est divisée et a perdu sa joie de vivre ».

Les raisons de la colère
La principale plainte est liée à la hausse des impôts, nécessaires à l’amortissement des coûts de l’accueil des réfugiés.

« Nous avons le taux le plus élevé de taxation du comté, parce que nous payons les frais pour tant d’immigrés », accuse t-il. « Tous les migrants qui sont ici, reçoivent en plus de la gratuité de leur logement, une allocation hebdomadaire de 20 €. Et qui paye pour ça? Nous, les contribuables ».

Andreas Pettersson, l’agent d’immigration local, pensait que les habitants allaient changer d’avis, avec l’arrivée des réfugiés. Au final, peu l’ont fait.

Dans la kyrielle de rapports, dénonçant les faits de réfugiés dérobant et agressant les habitants –  par des jets de pierres sur les voitures – le journal L’Express rapporte que, les populations locales aussi ont commencé à lancer des pierres aux réfugiés, à insulter leurs enfants en chemin pour l’école. Des Suédois s’en sont pris à des immeubles d’habitation qui servent actuellement de centre d’accueil des migrants.

Tobias Willhall, un habitant du coin se désole : « Les immigrés nous ont causé toutes sortes de problèmes. Les garages de certains de mes amis ont été cambriolés par des immigrants, qui ont volé leurs vélos. Il y a vraiment de mauvaises tensions dans le village à cause des réfugiés ».

À la gare de Hyllie, à l’extérieur de Malmö, en Suède, la Police organise la file des réfugiés sur l'escalier qui mène aux trains en provenance du Danemark. Photo du 19 novembre 2015. (AFP/Getty Images)
À la gare de Hyllie, à l’extérieur de Malmö, en Suède, la Police organise la file des réfugiés sur l’escalier qui mène aux trains en provenance du Danemark. Photo du 19 novembre 2015. (AFP/Getty Images)

Un autre habitant local, Rasmus Leng, qui vit près du centre des migrants, a déclaré que les réfugiés avaient fait des marques sur sa voiture avec un pistolet à air et qu’ils font beaucoup de bruit. Exaspéré, il explique que « la nuit, ils (les migrants) jettent des pierres et crient beaucoup. Et puis il y a les attaques racistes aussi. Je ne me sens plus en sécurité ici, surtout que ma femme est enceinte ».

Presque partout en Suède, les choses se sont bien dégradées, alors que les réfugiés étaient acceptés à bras ouverts, et ce avant de faire volte face suite aux problèmes dans beaucoup de villes et de villages.

La peur du lendemain chez certains réfugiés
Les réfugiés, quant à eux craignent pour leur avenir lui.

Tamam et sa femme Rabaa, vivent dans le centre ville. Ils ont un fils 13 ans, Hamza et une fille de 12 ans, Batoul. Leur voiture a semble t-il été incendiée, par les habitants. « Nous n’avons aucun problème avec la grande majorité des gens qui vivent ici », assure t-il, « nous aimons vivre ici. Mais certaines personnes ici, nous haïssent vraiment », se désole t-il. « Dans nos logements, nous n’avons pas peur. Tout ce que nous voulons, c’est avoir la paix et qu’on nous laisse tranquille ».

Negazi, 25 ans, vient d’Érythrée. Il dit ne pas se sentir en danger et espère même pouvoir faire venir sa femme et leurs enfants.

« Je vais faire ma demande d’asile ici en Suède, pour pouvoir faire venir mes enfants et ma femme, que nous ayons une meilleure vie. Je ne me plains de rien, hormis que c’est très ennuyant d’être là et de n’avoir rien à faire. Ma seule inquiétude est la durée d’attente pour ma demande d’asile en Suède », explique Negazi.

« Le gouvernement me donne 20 € par semaine, donc je ne peux pas me plaindre. Mais nous sommes dans un endroit isolé, où il n’y a rien à faire. On s’ennuie ».

Des milliers d’immigrants sont entrés dans la clandestinité en Suède, constate Patrik Engström, chef de la police nationale des frontières, au journal Aftonbladet : « Nous ne savons tout simplement pas où ils sont ». La Suède soutient le nouvel effort annoncé le 30 novembre dernier, consistant à apporter une aide financière à la Turquie et à renforcer les activités d’endiguement du flux des migrants en provenance du Moyen-Orient et de l’Afrique vers l’Europe.

Version anglaise : Swedish Village Torn Apart From Fighting Between Migrants and Locals

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