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Énergie : la facture d’électricité des ménages va-t-elle augmenter en 2026 ?

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Photo: JOEL SAGET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

À compter du 1er janvier 2026, une nouvelle organisation du marché de l’électricité entrera en vigueur en France, marquant la fin du dispositif Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), en place depuis 2011.

Ce mécanisme obligeait EDF à céder entre un quart et un tiers de sa production nucléaire annuelle à ses concurrents et aux industriels très énergivores au prix fixe de 42 euros le mégawattheure (MWh), conformément aux exigences européennes en matière de concurrence. L’Arenh prendra fin le 31 décembre 2025.

EDF et l’État, son unique actionnaire, ont défini fin 2023 les contours d’un nouveau système appelé « post-Arenh », destiné à encadrer les prix de vente de l’électricité nucléaire à partir de 2026.

Liberté de vente et mécanisme de protection

Dès 2026, EDF pourra vendre librement la totalité de sa production nucléaire, soit sur les marchés, soit via des contrats directs avec des entreprises. En échange, un mécanisme a été conçu pour protéger consommateurs particuliers et professionnels contre une envolée des prix comme celle observée entre fin 2021 et 2023. L’objectif est de garantir un tarif proche des coûts de production des 57 réacteurs nucléaires d’EDF, indépendamment des fluctuations de marché.

Ce mécanisme d’encadrement, baptisé Versement nucléaire universel (VNU), prévoit une taxe sur les revenus d’EDF lorsque les prix de marché sont élevés. Ces montants seront ensuite redistribués aux consommateurs, selon des modalités encore à définir.

Coûts de production et seuils de redistribution

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a estimé mardi que le coût de production du parc nucléaire d’EDF en exploitation s’établirait à 60,3 euros/MWh pour 2026-2028. Ce chiffre, auquel s’ajoutera une marge à déterminer, servira de base pour fixer les niveaux de taxation.

Deux seuils doivent être établis par arrêté gouvernemental. Au-delà du premier, 50 % des revenus excédentaires d’EDF seront reversés aux consommateurs. Au-delà du deuxième, cette proportion atteindra 90 %.

Selon la CRE, une redistribution effective en 2026 est peu probable, car les cours de l’électricité — en forte baisse — se situent autour ou en dessous de 60 euros/MWh. Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, précise que ces prix figurent parmi « les plus bas en Europe, hormis le nord de la Scandinavie ».

Impact sur les factures d’électricité

Le coût de l’approvisionnement en électricité représente environ un tiers de la facture finale, aux côtés des frais d’acheminement et des taxes. La perspective d’une hausse a relancé les inquiétudes dans le débat public.

En février, l’UFC-Que Choisir a estimé que la réforme provoquerait une « hausse massive » et que la redistribution des profits d’EDF serait « très limitée ». L’association a calculé qu’un foyer moyen aurait vu sa facture augmenter de 19 % si le nouveau système avait été appliqué en 2025.

La CRE adopte une position rassurante. Elle affirme que les consommateurs bénéficieront de la baisse actuelle des prix de gros, répercutée dans le calcul du tarif réglementé de vente (tarif « bleu » d’EDF), auquel sont abonnés 60 % des particuliers. L’organisme prévoit ainsi une « stabilité » des factures en 2026, à condition que le gouvernement et le Parlement n’augmentent pas la fiscalité de l’électricité dans le cadre du budget.

Différences selon les contrats et appel à la vigilance

Pour les clients ayant souscrit une offre de marché, Emmanuelle Wargon estime qu’il est « quasiment impossible de calculer une évolution moyenne », le prix dépendant du moment de conclusion du contrat.

Le régulateur recommande aux consommateurs de comparer les offres et de changer éventuellement de fournisseur. Cette démarche est possible à tout moment et sans pénalité pour les particuliers et les très petites entreprises.

Avec AFP