Une enquête a été ouverte sur un projet terroriste présumé lié à Salah Abdeslam

Incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil (Nord) pour sa participation aux attaques de 2015, Salah Abdeslam avait été brièvement placé en garde à vue mardi. Cette mesure s’inscrivait dans une enquête ouverte en janvier 2025 pour détention illicite d’une clé USB en détention.

Samedi, le Pnat a indiqué que l’enquête avait été « étendue » à des faits d’association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime contre les personnes.

Après une première audition mardi, l’intéressé a de nouveau été placé en garde à vue vendredi, avant d’être remis en prison le jour même. Il est visé par des soupçons de recel d’objets illicites à détenu, après que l’activité d’une clé USB, non retrouvée, a été détectée sur son ordinateur.

Le parquet a confirmé qu’une deuxième personne avait été interpellée mardi. « Elle est toujours en cours et a été prolongée au-delà des 96 heures initiales, d’une nouvelle durée de 24 heures », a précisé le ministère public.

Une telle prolongation de garde à vue, exceptionnelle, ne peut être décidée qu’en cas de risque d’action terroriste imminente ou de nécessité de coopération internationale, et doit être autorisée par un juge des libertés et de la détention.

Selon RTL, la personne auditionnée serait la compagne de Salah Abdeslam, identifiée par Le Parisien comme Maëva B., 27 ans. Elle entretiendrait avec le détenu une correspondance suivie avant d’obtenir l’autorisation de lui rendre visite.

D’après le Pnat, elle est poursuivie pour recel d’objets illicites à détenu et association de malfaiteurs terroriste criminelle. « Deux autres personnes ont été placées en garde à vue, du chef d’association de malfaiteurs terroriste criminelle, vendredi. Leurs gardes à vue sont en cours », a ajouté le parquet.

Une source syndicale pénitentiaire a rapporté à l’AFP que « des connexions de clé USB » avaient été détectées sur l’ordinateur de Salah Abdeslam. Le détenu avait légalement pu se procurer cet appareil pour suivre des cours, mais sous un régime d’utilisation très encadré.

Toujours d’après cette source, le régime de détention de Salah Abdeslam, classé DPS (« détenu particulièrement signalé »), implique des changements réguliers de cellule, assortis de contrôles systématiques de ses affaires.

Dans un entretien à l’AFP diffusé samedi, le procureur national antiterroriste, Olivier Christen, a souligné que la menace jihadiste demeure « la plus importante à la fois dans son volume et dans le niveau de préparation des passages à l’acte ». Selon lui, cette menace « s’accroît » depuis trois ans.