Une épidémie de pneumonie en Chine centrale suscite une nouvelle panique dans toute l’Asie

Par Eva Fu
9 janvier 2020 18:55 Mis à jour: 24 janvier 2020 16:56

Les voisins asiatiques de la Chine sont sur leurs gardes alors que le pays continue d’enquêter sur une mystérieuse souche de pneumonie qui a rendu malades 59 habitants, qui reçoivent tous un traitement en isolement.

Le 7 janvier, les hôpitaux de Hong Kong, qui borde le sud de la Chine, ont admis neuf autres patients qui présentaient des symptômes de fièvre, d’infection respiratoire ou de pneumonie, ce qui porte à 30 le nombre total de cas suspects. Tous les patients ont récemment visité Wuhan, une ville commerciale très animée du centre de la Chine, où la maladie a éclaté pour la première fois.

Les patients de Hong Kong, âgés de 2 à 65 ans, restent dans un état stable ; 13 d’entre eux sont sortis de l’hôpital.

Le gouvernement de Hong Kong a déclaré qu’il modifierait cette semaine sa loi sur la santé afin d’ajouter la mystérieuse pneumonie de Wuhan à la liste officielle des maladies infectieuses, ce qui signifie que le personnel médical est tenu de signaler tous les cas suspects ou confirmés aux autorités sanitaires.

Les autorités sanitaires de Wuhan ont indiqué que la maladie avait été détectée initialement le 12 décembre. Les autorités sanitaires chinoises ont déclaré qu’elles surveillent de près 163 personnes qui ont eu des contacts avec les personnes infectées, mais qu’elles n’ont pas encore identifié la souche de la pneumonie ni confirmé la source de la maladie. On ne sait toujours pas si le virus est contagieux.

L’un des patients, un travailleur du marché des fruits de mer de 44 ans surnommé Wang, a eu des frais médicaux pouvant atteindre 43 000 yuans (5 600 €), selon le China Business Journal, un journal de langue chinoise affilié au Conseil d’État du gouvernement chinois. Wang a souffert d’une forte fièvre pendant plus d’une semaine avant de se rendre à l’hôpital le 24 décembre. Les scanners ont révélé des ombres blanches sur les deux tiers des poumons de Wang, a déclaré un parent de Wang à la sortie de l’hôpital.

Les autorités sanitaires soupçonnent que l’épidémie provient du marché de gros des fruits de mer de Huanan et l’ont temporairement fermé depuis le Nouvel An.

L’hôpital central de Wuhan, où certains patients reçoivent des traitements, a refusé de faire des commentaires lorsque l’édition en chinois d’Epoch Times l’a contacté.

Les Centers for Disease Control and Prevention ont déclaré à Epoch Times, le 6 janvier, qu’ils « coordonnent étroitement » leurs activités avec celles de l’Organisation mondiale de la santé et qu’ils publieront tout développement à mesure qu’il se produira.

De nombreux pays et régions avoisinants ont pris des mesures pour empêcher la propagation de la maladie virale.

Chuang Jen-hsiang, directeur général adjoint des Centers for Disease Control de Taïwan, a laissé entendre qu’un nouveau type de coronavirus – une famille de virus qui produit le SRAS et le MERS – pourrait en être la source. M. Chuang a dit que si de nouveaux cas continuent de faire surface après le 14 janvier – soit 14 jours après la fermeture du marché – cela pourrait laisser croire que le virus est transmissible d’une personne à l’autre. La période d’incubation d’un coronavirus peut aller jusqu’à 14 jours, a dit M. Chuang.

En Thaïlande, les autorités ont maintenu trois ressortissants thaïlandais et un garçon chinois de trois ans en quarantaine après qu’ils ont paru fiévreux à la suite d’une visite à Wuhan, a rapporté le Bangkok Post, un média local.

Suwanchai Wattanayingcharoenchai, chef du département du Contrôle des maladies du pays, a déclaré lundi que le jeune garçon avait la grippe, tandis qu’un étudiant thaïlandais de 22 ans avait une infection par le virus respiratoire syncytial, selon le journal. M. Suwanchai a déclaré qu’ils attendent toujours les résultats des tests de laboratoire des deux autres patients, âgés respectivement de 24 et 44 ans.

Le gouvernement thaïlandais a intensifié son alerte au niveau 2 à la suite de la hausse des suspicions d’infection.

Les principaux aéroports thaïlandais, tels que ceux de Suvarnabhumi, Don Mueang, Chiang Mai et Phuket, ont installé des scanners thermiques à infrarouge dans les halls d’arrivée pour contrôler la température corporelle des passagers qui arrivent. Taïwan, Hong Kong et Macao ont également adopté des mesures similaires.

Taïwan a signalé que huit personnes ont eu des symptômes respiratoires légers ou de la fièvre après s’être rendues à Wuhan.

Le secrétaire à la Santé des Phillipines, Francisco Duque, a conseillé aux résidents d’éviter de se rendre en Chine et de reporter tout projet de voyage à Wuhan jusqu’à ce que les autorités sanitaires chinoises émettent un avis clair, selon le Manila Bulletin, un grand journal local.

M. Duque a exhorté le public à « consulter immédiatement un médecin s’il éprouve des signes ou symptômes de grippe », en particulier s’il s’est rendu récemment en Chine, a-t-il déclaré dans un communiqué de presse publié le 5 janvier.

Prenant note de l’épidémie de Wuhan, le ministère japonais de la Santé a également publié un communiqué le 6 janvier conseillant aux ressortissants présentant des signes et symptômes de pneumonie après s’être rendus à Wuhan d’informer les établissements médicaux.

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