Les États-Unis exhortent Pékin à libérer les sources d’Epoch Times détenues pour avoir fourni des informations sur le Covid-19

Par Eva Fu
30 août 2021 15:59 Mis à jour: 30 août 2021 18:42

Le ministère des Affaires étrangères des États-Unis a exprimé son inquiétude concernant les 11 citoyens chinois détenus pour avoir fourni des informations relatives à la pandémie à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times. Il a également exigé que Pékin cesse d’étouffer les reportages véridiques dans le pays.

« Les États-Unis appellent le gouvernement de la RPC[République populaire de Chine] à libérer les journalistes et leurs contacts détenus en raison de leurs reportages sur les restrictions liées au Covid-19 et à cesser ses efforts pour réduire au silence ceux qui cherchent à rapporter la vérité », a dit un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Epoch Times dans un courriel.

« Nous soulignons constamment l’importance d’un reportage indépendant, transparent et basé sur les faits relatifs au Covid-19 », a ajouté le porte-parole.

Les 11 personnes, tous pratiquants du Falun Gong, mouvement spirituel persécuté, sont incarcérées au centre de détention du district de Dongcheng, à Pékin, depuis plus d’un an. Dans un acte d’accusation datant d’avril, ils ont été accusés d’avoir « pris des photos et de les avoir téléchargées sur des sites Web étrangers entre février et juin 2020 », selon leurs avocats.

L’acte d’accusation ne mentionnait pas de site Internet spécifique, mais le Comité pour la protection des journalistes, un organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à New York, a dit que les détenus avaient été inculpés pour avoir fourni des documents à Epoch Times, citant une personne connaissant bien le dossier.

Le régime chinois a étroitement contrôlé les informations relatives à la pandémie, telles que les politiques de confinement sévères et les chiffres réels de l’infection et du nombre de morts, dans le but de réprimer tout ce qui pourrait ternir l’image du Parti. Des médecins, des journalistes citoyens et des universitaires dénonciateurs ont été punis par le régime pour avoir diffusé des informations non filtrées sur l’épidémie ou pour avoir critiqué les politiques du Parti.

Des personnes attendent dans une zone extérieure pour passer un test par écouvillon lors du test de masse pour le Covid-19 à Pékin, en Chine, le 23 juin 2020. (NOEL CELIS/AFP via Getty Images)

« La Chine doit cesser d’empêcher ses citoyens de rapporter des informations et de publier des photographies sur les restrictions imposées par rapport au Covid-19 », a dit Steven Butler, coordinateur du programme Asie du groupe de journalistes, dans un communiqué publié le 24 août.

« Les 11 personnes arrêtées pour avoir envoyé des photos et des informations à Epoch Times devraient être libérées de prison immédiatement, et toutes les accusations devraient être abandonnées », a ajouté Steven Butler.

Un porte-parole d’Epoch Times avait auparavant exprimé des inquiétudes quant à leur sécurité et appelé la communauté internationale à « condamner cette violation de la liberté de la presse ».

Epoch Times a été fondé en 2000 aux États-Unis, à l’origine comme journal en langue chinoise, en réaction aux efforts de propagande mondiale du Parti communiste chinois (PCC). En conséquence, le journal a longtemps été bloqué dans le pays, et ses premiers reporters en Chine ont été emprisonnés, certains pendant 10 ans.

Le tribunal populaire de Pékin Dongcheng a annulé la comparution des détenus prévue le 19 août, selon un article publié le 15 août sur Minghui.org, un site Web américain consacré à la persécution du Falun Gong. Les appels répétés d’Epoch Times au tribunal sont restés sans réponse.

Les autorités ont empêché Xie Yanyi, l’avocat de l’un des détenus, Xu Na, de défendre son client depuis mai. Maître Xie Yanyi a qualifié l’affaire de « version aggravée de l’incident Li Wenliang », disant que le régime chinois « commet un crime ».

Li Wenliang a été l’un des premiers médecins chinois à tirer la sonnette d’alarme sur le virus du PCC, communément appelé le nouveau coronavirus à l’origine du Covid-19, en décembre 2019. Il a ensuite été réprimandé par la police pour l’avoir fait et on lui a fait signer une déclaration dans laquelle il s’excusait d’avoir « colporté des rumeurs ». Il est finalement décédé après avoir contracté le virus.

Zhang Zhan déjeune dans un parc lors d’une visite à Wuhan, dans la province du Hubei (centre de la Chine), le 14 avril 2020. (Melanie Wang via AP)

La journaliste citoyenne Zhang Zhan, qui a publié sur les médias sociaux des vidéos détaillant le bilan de l’épidémie alors qu’elle était sur place, à Wuhan, a été reconnue coupable en décembre d’avoir « cherché querelle et provoqué des troubles » et a été condamnée à 4 ans de prison. L’un des chefs d’accusation, selon le jugement publié par le site de défense des droits de l’homme China Change, dit que Zhang Zhan était coupable d’avoir accepté des interviews de « médias étrangers Radio Free Asia et Epoch Times pour créer malicieusement un battage publicitaire sur la nouvelle pneumonie à coronavirus de Wuhan, ce qui a eu un impact négatif sur un large public ».

Zhang Zhan pèse actuellement moins de 30 kilos, soit près de la moitié de son poids corporel, en raison de la grève de la faim partielle qu’elle a entamée depuis son arrestation en mai dernier.

« Des médias libres et indépendants, y compris des journalistes citoyens, sont essentiels pour rendre le gouvernement plus responsable et nous protéger tous contre de futures épidémies et d’éventuelles pandémies », a conclu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

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