Le Green New Deal est à propos de contrôle gouvernemental, pas d’environnement – selon un expert

Par Tom Ozimek
28 mars 2021 09:03 Mis à jour: 28 mars 2021 09:05

Marc Morano, auteur du livre Green Fraud : Why the Green New Deal is Even Worse Than You Think (l’escroquerie verte : pourquoi le Green New Deal est encore pire que ce que vous croyez), a déclaré à l’émission Crossroads d’Epoch Times que les politiques de lutte contre le changement climatique proposées dans le cadre du pacte vert (ou nouvelle donne verte, Green New Deal) s’inscrivent dans une démarche plus large visant à écarter l’économie de ses fondements de libre marché et à contrôler « chaque aspect de votre vie ». Il a également prédit que, bien que l’administration Biden ait pris ses distances avec le Green New Deal, elle cherche néanmoins à adopter des politiques similaires.

Marc Morano a fait valoir que le pacte vert, qui a pris la forme d’une résolution de la Chambre parrainée par la représentante Alexandria Ocasio-Cortez (Parti démocrate, New York) en 2019, est essentiellement une « copie nationale » de l’initiative « Agenda 21 » – récemment remodelée en « Agenda 2030 » – de l’Organisation des Nations unies (pdf) (site en français).

« C’est l’idée à laquelle sont arrivées les Nations unies, ainsi que la gauche progressiste, que la terre ne peut pas être laissée [aux mains du] capitalisme. En d’autres termes, que le capitalisme et le climat et l’environnement sont incompatibles », a déclaré M. Morano.

« Par conséquent, une foule de bureaucrates, aux fonctions planifiées de manière centralisée est nécessaire, non seulement pour prendre des décisions en matière d’environnement et de climat, mais aussi pour [réguler] tous les aspects de votre vie – de la taille de votre maison aux appareils que vous utilisez, en passant par les voitures que vous conduisez », a-t-il ajouté.

M. Morano a indiqué que des discussions ont eu lieu entre les partisans du pacte vert, allant de la possibilité d’abolir la possession de voitures privées et fonctionnant à moteur à combustion, à ne plus consommer de protéines animales au profit de substituts à base de plantes cultivées en laboratoire, comme proposé par certains écologistes et scientifiques.

Le fondateur de Microsoft et philanthrope Bill Gates, qui s’est fait le champion d’initiatives de lutte contre le changement climatique, notamment par le biais de technologies de capture du carbone, a déclaré dans une récente interview accordée à Technology Review que « tous les pays riches devraient passer [à consommer à 100 %] du bœuf synthétique ».

« Ils encouragent à manger des insectes », a déclaré Marc Morano, faisant référence à des propos, tels que ceux avancés par le Environment Journal, selon lesquels « nourrir la population mondiale croissante nécessitera une révision radicale de la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale » et « les aliments à base d’insectes, de vers et de larves pourraient s’afficher au menu ».

Et, comme l’avance un article du magazine The Scientist : « L’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim, ainsi que la réduction de la mortalité infantile, peuvent être directement traitées en augmentant la consommation d’insectes comestibles. »

« Cela affecte la façon dont vous voyagez », a déclaré Marc Morano, ajoutant : « On nous dit maintenant qu’en situation d’urgence climatique, il n’est plus permis de voyager à moins que la raison soit moralement justifiable. »

« Cela va affecter votre consommation d’électricité, vos finances, votre socialisation », a déclaré M. Morano, ajoutant penser que les politiques du pacte vert feront en sorte que « chaque aspect de votre vie sera géré pour bénéficier la planète Terre. »

Au cours de sa campagne présidentielle, le président américain Joe Biden a nié avoir soutenu le pacte vert, affirmant au contraire qu’il avait son propre plan, qui, selon lui, diffère du « Green New Deal radical ». Néanmoins, le « plan Biden pour une révolution en l’énergie propre et en justice environnementale » (Biden Plan for a Clean Energy Revolution and Environmental Justice) fait référence au controversé pacte vert comme étant son fondement.

« Biden estime que le pacte vert est un cadre essentiel pour relever les défis climatiques auxquels nous sommes confrontés. Il reflète avec force deux vérités fondamentales, qui sont au cœur de son plan : (1) les États-Unis doivent de toute urgence faire preuve d’une plus grande ambition à une échelle colossale pour relever l’ampleur de ce défi, et (2) notre environnement et notre économie sont complètement liés », peut-on lire sur le site web de la campagne de M. Biden.

Selon M. Moreno, bien que l’administration Biden se soit distancée du pacte vert, il y aura une impulsion pour mettre en œuvre des éléments clés de celui-ci. Il prédit deux voies possibles : l’une ouverte, sous la forme législative incorporant des sections du Green New Deal, et l’autre « en coulisses », qui est déjà perceptible dans la multitude de décrets et d’actions, tels que l’abandon du projet de pipeline Keystone XL et le moratoire sur les nouvelles concessions de forage pétrolier et gazier sur les terres fédérales.

« Il y aura toujours une présentation à venir du pacte vert dans les deux chambres », a déclaré M. Moreno. « Et bien sûr, les démocrates contrôlent les deux chambres, et la bataille législative sera de taille. »

La forme la moins perceptible de mise en œuvre relève de ce que M. Moreno décrit comme l’obligation pour toutes les agences fédérales de traiter le changement climatique comme un élément clé de leurs opérations.

« Chacune des agences de l’administration Biden – [allant du ministère] de l’Intérieur au ministère des Affaires étrangères, en passant par [le ministère de] la Défense – deviendra une ‘agence climatique' », a-t-il déclaré. « En d’autres termes, chaque agence devra d’abord et avant tout […] penser au changement climatique. »

Biden, dans un ordre exécutif du 27 janvier, a semblé abonder dans le même sens : « La politique de mon administration est que les considérations climatiques seront un élément essentiel de la politique étrangère et de la sécurité nationale des États-Unis. »

Le président a promis une approche « pangouvernementale » de la lutte contre le changement climatique qui exigerait le soutien des agences fédérales, du ministère de la Défense au ministère des Finances, pour atteindre son objectif de réduire de manière importante les émissions de gaz à effet de serre aux pays.

Une telle approche inter-agences pourrait aider Biden à faire avancer ses priorités en matière de lutte au changement climatique sans avoir recours à une législation climatique de grande envergure qui serait difficile à adopter dans un Congrès divisé.

« Chaque agence est désormais une agence climatique », a déclaré Sam Ricketts, cofondateur d’Evergreen Action, un groupe de défense qui a conseillé l’équipe de transition de l’administration Biden sur le changement climatique.

Selon M. Moreno, la meilleure façon réduire les émissions de gaz à effet de serre et de résoudre d’autres problèmes environnementaux ne serait pas par l’adoption d’une réglementation globale, mais de favoriser l’adoption de technologies innovantes par le secteur privé.

Il est en défaveur d’une approche réglementaire lourde pour lutter contre le changement climatique, mettant en garde à l’effet que, si les progressistes « parviennent à leurs fins », il risque d’y avoir des « confinements climatiques » analogues à ceux observés dans le cadre de la pandémie du Covid-19.

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