Eurovision : Vienne qualifie de « stupide et vain » tout boycott culturel du concours

Le chanteur autrichien Johannes Pietsch, connu sous le nom de JJ, représentant l’Autriche avec la chanson « Wasted Love », a remporté la grande finale de l’Eurovision 2025, à Bâle, le 18 mai 2025.
Photo: FABRICE COFFRINI/AFP via Getty Images
Pays hôte de l’Eurovision en 2026, l’Autriche a exprimé vendredi son opposition aux appels au boycott lancés par plusieurs pays européens si Israël venait à participer à l’édition prévue à Vienne en mai prochain.
« Les boycotts culturels sont stupides et vains, ils ne nous font pas avancer », a déclaré jeudi soir le secrétaire d’État aux Affaires étrangères et européennes, Sepp Schellhorn, au quotidien autrichien Kurier. Ses propos ont été confirmés vendredi par son ministère.
Des retraits conditionnés à la participation d’Israël
L’Espagne, l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas ont prévenu qu’ils n’enverraient pas de représentant si Israël est autorisé à concourir.
L’audiovisuel public néerlandais Avrotros a justifié sa décision par « de sérieuses violations de la liberté de la presse » commises, selon elle, par Israël à Gaza. Elle accuse également ce dernier d’« interférences prouvées lors de la dernière édition », dénonçant une instrumentalisation politique de l’événement.
En 2025, la chanteuse israélienne Yuval Raphael, survivante de l’attaque du 7 octobre, avait terminé deuxième, portée par le vote du public.
« Chantage »
« Ces pays sont des démocraties. Si l’un de nos voisins décide de ne pas participer, alors l’Autriche doit en prendre acte », a concédé M. Schellhorn. Mais selon lui, céder à des pressions ou à un « chantage » serait une « erreur ».
Le secrétaire d’État prévoit d’adresser une lettre à ses homologues européens pour les dissuader de boycotter. « C’est avant tout une compétition entre musiciens et artistes. Et mélanger leur rôle avec la politique d’un pays me semble extrêmement problématique », a-t-il souligné.
L’UER appelle au dialogue
En juillet, l’Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice du concours, avait annoncé l’ouverture d’un « dialogue » interne. « Nous comprenons les inquiétudes et les opinions (…) concernant le conflit en cours au Moyen-Orient », avait déclaré la semaine dernière le directeur du concours, Martin Green.
Des recommandations sont attendues d’ici la fin de l’année, avant la prochaine assemblée générale prévue en décembre. Les pays membres devront alors décider de leur participation.
Des précédents géopolitiques
L’Eurovision est régulièrement marqué par des tensions internationales. La Russie a été exclue en 2022 après l’invasion de l’Ukraine, et le Bélarus en 2021 à la suite de la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko.
Pays neutre et membre de l’Union européenne, l’Autriche se retrouve aujourd’hui en première ligne pour gérer les divisions autour de l’édition 2026.
Avec AFP
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