Pour éviter toute accusation de racisme, des policiers renoncent à une interpellation à La Rochelle

Par Léonard Plantain
13 juin 2020 20:58 Mis à jour: 13 juin 2020 20:58

Mardi 9 juin, insultés par un passant à La Rochelle (en Charente-Maritime), des policiers ont écrit ne pas l’avoir interpellé « afin d’éviter toute éventuelle émeute ou accusation future de racisme ».

Dans une main courante déposée ce mardi, des policiers de La Rochelle ont écrit ne pas avoir interpellé un passant qui les a insultés en criant « ACAB », l’acronyme de « All cops are bastards », signifiant « tous les policiers sont des salauds », cela afin d’éviter toute éventuelle émeute ou accusation future de racisme.

Un signe de mécontentement supplémentaire face aux nouvelles mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, relate 20 Minutes. Depuis, la main courante a fait le tour des réseaux sociaux :

D’après ce rapport, des policiers circulaient mardi à La Rochelle vers 15 h, quand ils ont croisé un jeune homme criant « ACAB » à plusieurs reprises dans leur direction. Après s’être s’arrêtés et l’avoir contrôlé, les policiers ont écrit :

« Vu la conjoncture actuelle nationale, informons l’individu que son comportement outrageant et provocateur n’est pas acceptable et intolérable envers les policiers et le laissons nous insulter copieusement lors du contrôle. Remettons l’individu en circulation sur son vélo, le saluons poliment et lui souhaitons une bonne fin de journée. Pas d’interpellation afin d’éviter toute éventuelle émeute ou future accusation de racisme. »

Cela fait suite aux dernières manifestations policières, qui dénoncent les décisions du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Ce dernier avait demandé lundi qu’une suspension soit envisagée « pour chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes ». Il avait également annoncé la fin de la méthode d’étranglement lors des interpellations.

En soutien pour les policiers, Frédéric Veaux, le directeur de la police nationale, a déclaré ce jeudi à ses effectifs : « Face aux confusions et aux amalgames entretenus par une minorité, je partage avec vous le sentiment d’une profonde injustice. »

Depuis, les syndicats de police et Christophe Castaner sont en discussion.

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