Face à l’accroissement des investissements chinois, l’Australie et le Japon s’associent à la stratégie économique indo-pacifique des États-Unis

1 août 2018 19:48 Mis à jour: 1 août 2018 21:46

L’Australie et le Japon s’associent aux États-Unis pour stimuler les investissements dans les projets d’infrastructure de la région indo-pacifique – un pas qui est vu comme une réponse à l’influence croissante de la Chine dans la région.

Dans la déclaration commune du 31 juillet, ces pays ont annoncé la création du partenariat trilatéral visant à investir dans des projets régionaux destinés à « construire l’infrastructure, relever les défis de développement, améliorer la connectivité et favoriser la croissance économique ».

Les investissements seront effectués dans des projets de l’énergie, des transports, du tourisme et de la technologie dans le but de « stabiliser les économies, renforcer la connectivité et procurer des avantages durables dans toute la région ».

Cette annonce arrive au moment où le régime chinois verse des milliards dans de nombreux projets d’infrastructure dans le cadre de son initiative gigantesque « One Belt, One Road – OBOR » (une ceinture, une route), qualifiée de « nouvelles routes de la soie » et destinée à renforcer l’influence géopolitique de la Chine dans la région.

Le régime chinois a utilisé l’image historique de la route de la soie pour justifier son partenariat dans la construction d’infrastructures avec plus de 60 pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique.

Toutefois, ces projets sont de plus en plus attentivement surveillés par plusieurs pays concernés. Ils s’inquiètent que le régime chinois pourrait utiliser son initiative comme moyen d’acheter leur allégeance politique et faire avancer ses propres intérêts géopolitiques.

Bien que la Chine ou le l’OBOR n’aient pas été mentionnés dans la déclaration du 31 juillet, celle-ci contient des références claires à leur sujet.

« Nous partageons la conviction que de bons investissements proviennent de la transparence, de la concurrence ouverte, de la durabilité, du respect de normes internationales solides, de l’emploi de la main-d’œuvre locale et de l’évitement des fardeaux d’endettement insoutenables. »

Selon un rapport publié en mars dernier par le groupe d’experts américain Centre for Global Development, plusieurs pays participant à l’OBOR risquent de faire faillite à cause du financement futur lié aux projets prévus dans le cadre de cette initiative chinoise.

Parmi les 68 pays participants à l’OBOR, le rapport a constaté que 23 pays étaient « notablement ou très vulnérables au surendettement », tandis que 8 étaient « particulièrement préoccupants ».

Ces huit pays sont le Tadjikistan, le Laos, les Maldives, Djibouti, le Kirghizistan, le Pakistan, la Mongolie et le Monténégro.

Le 30 juillet, sans faire une référence spécifique à la Chine, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré à la Chambre de Commerce américaine que les États-Unis voudraient voir « la région indo-pacifique libre et ouverte », sans être dominée par aucun pays.

« Comme un grand nombre de nos alliés et de nos amis asiatiques, notre pays s’est battu pour sa propre indépendance face à un empire qui s’attendait à la complaisance », a-t-il souligné dans son discours.

« Nous n’avons donc jamais cherché et ne chercherons jamais la domination dans la région indo-pacifique, et nous nous opposerons à tout pays qui le fait. »

Dans son discours, Mike Pompeo a annoncé que les États-Unis attribueront 113 millions de dollars dans le cadre de nouvelles initiatives visant à soutenir les projets de l’économie numérique, de l’énergie et de l’infrastructure dans la région.

« Ces fonds représentent juste un versement initial dans la nouvelle ère de l’engagement économique des États-Unis pour la paix et la prospérité dans la région indo-pacifique », a-t-il précisé.

Steven Ciobo, le ministre australien du Commerce, a déclaré à Sky News le 31 juillet que le nouveau partenariat ne cherchait pas à « défier » le régime chinois. Il a ajouté que l’Australie devrait jouer un rôle actif « en s’engageant dans les économies en développement de la région » et les aider à répondre à certaines demandes d’infrastructure.

« L’Australie a une expérience réelle et une position d’excellence dans ce domaine, nous sommes remarquables dans la conception de projets, nous sommes vraiment très bons dans le financement, la construction et le développement de projets », a-t-il expliqué.

« Bien sûr, notre programme d’aide, en particulier dans le Pacifique, est celui où nous investissons beaucoup de temps et d’efforts pour assurer une approche durable au développement d’infrastructure dans toute la région. »

M. Ciobo a également dissipé les inquiétudes concernant le fait que l’Australie pourrait être sujette à des représailles du régime chinois à cause de sa participation dans le nouveau partenariat.

« Nous montrons constamment que l’Australie donne beaucoup d’importance au fait d’assurer que nous puissions aider les économies les moins développées de notre région à devenir plus économiquement viables », a-t-il ajouté.

Janita Kan

Annie Wu a contribué à cet article.

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