Frédéric Vasseur, un vieux routier de la F1 au secours de Ferrari

Par Epoch Times avec AFP
28 février 2023 10:35 Mis à jour: 28 février 2023 16:36

Frédéric Vasseur, qui sera cette saison le chef de l’écurie Ferrari en Formule 1, est un vieux routier du sport automobile passé par toutes les étapes avant d’arriver au pinacle.

Ingénieur de formation, il a grimpé un à un les échelons menant à la discipline suprême du sport automobile. Jusqu’à la saison dernière chef de l’écurie Alfa Romeo, il lui faut maintenant ramener la « Scuderia » vers un titre mondial, qui serait son premier chez les pilotes depuis 2007 et depuis 2008 chez les constructeurs.

« Nous avons tout pour pouvoir gagner », a-t-il affirmé à l’orée de la saison 2023 qui commence dimanche. Des déclarations qui pourraient relever de la méthode Coué tant Ferrari coince depuis 15 ans au pied de la plus haute marche du podium.

Des échecs répétés qui ont conduit à l’éviction de plusieurs de ses prédécesseurs comme Mattia Binotto, évincé sans ménagement à la fin de la saison dernière.

Mais le natif de Draveil dans l’Essonne a derrière lui, à 54 ans, une longue carrière tant en F1 que dans les échelons inférieurs du sport automobile.

Elle a commencé en 1996 avec ASM puis avec ART qu’il fonde avec Nicolas Todt, le fils de Jean Todt, lui-même ancien chef de Ferrari lors de l’ère glorieuse de Michael Schumacher, puis président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Elle sera championne en Formule 2 en 2005 avec Nico Rosberg puis en 2006 avec Lewis Hamilton, alors tous deux aux portes de la F1.

En 2011, Vasseur songe à sauter le pas de la F1 mais y renonce. C’est en 2016 qu’il s’y lancera en prenant en main les destinées de l’écurie Renault.

L’aventure sera de courte durée. Il quittera la marque au losange un an plus tard en raison, selon la rumeur, d’une incompatibilité d’humeur avec Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault F1 à l’époque.

Un caractère bien trempé

Car sous des dehors qui pourraient passer pour débonnaires et un oeil souvent narquois, celui que tout le paddock de la F1 surnomme « Fred », cache un caractère bien trempé qui n’aime pas qu’on lui résiste.

Il rebondira immédiatement chez Sauber, qui deviendra en 2018 Alfa Romeo. Il recrute l’ancien pilote Ferrari Kimi Räikkönen puis, lorsque celui-ci prend sa retraite fin 2021, un autre Finlandais, Valtteri Bottas, transfuge de Mercedes.

Écurie de milieu de tableau, Alfa Romeo utilise des moteurs Ferrari ce qui a certainement pesé dans la décision des responsables de la marque italienne de faire appel à lui pour remplacer Binotto.

Vasseur est également proche de Charles Leclerc, la « pépite » de Ferrari, souvent décrit comme un futur champion du monde en puissance.

Le Monégasque a couru en F3 pour ART en 2016 puis chez Alfa Roméo en 2018, tissant des liens étroits avec  Vasseur.

Des relations à construire avec les dirigeants de Ferrari

Mais, plus que la gestion de Leclerc et son coéquipier espagnol Carlos Sainz, c’est surtout ses relations avec les responsables de Ferrari qui seront déterminantes.

John Elkann, président de la marque et de la holding qui gère les intérêts de la famille Agnelli dont il est l’un des héritiers, et Benedetto Vigna, directeur exécutif  de Ferrari, surveillent de près l’écurie de F1.

L’an dernier, des décisions surprenantes ont été prises lors de plusieurs Grand Prix sur la stratégie à suivre sans que l’on sache très bien d’où elles venaient.

« Très souvent, sur le mur des stands, le plus gros problème est davantage la communication et le nombre de personnes impliquées que les gens eux-mêmes », a reconnu Vasseur en janvier, dans des déclarations à des journalistes à Maranello, le siège de Ferrari.

L’un de ses rivaux en 2023 sera son grand ami Toto Wolff, le chef de l’écurie Mercedes qui, elle aussi, tente de remonter la pente après avoir subi ces deux dernières années la domination de Red Bull.

« On n’est pas obligé de se tirer dessus », avait déclaré Vasseur à propos de leur amitié en 2016 au moment de son arrivée en F1 et alors que Wolff y était déjà depuis quelques années.

Il est vrai que le Français aura déjà fort à faire avec les balles qui pourraient lui venir dans le dos… de chez Ferrari et ses dirigeants !

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.