Freedom House: chaque jour donne lieu à de nouvelles protestations populaires en Chine

Par Mary Hong
23 novembre 2022 15:05 Mis à jour: 23 novembre 2022 15:05

En Chine, tous les jours ont lieu de nouvelles protestations, « dans les rues, dans différents milieux, avec des banderoles, sur les murs, sur le Web, collectivement ou individuellement », malgré des années de censure et de maintien social imposé par le régime, selon l’organisation américaine de défense des droits de l’homme, Freedom House.

Le 14 novembre, Freedom House a publié son dernier rapport (pdf) reposant sur les chiffres de sa base de données China Dissent Monitor (CDM).

Le CDM a documenté un total de 668 événements de dissidence enregistrés dans tout le pays pour la période juin‑septembre 2022.

Des preuves de répression ont été constatées pour un quart des événements documentés. Les représailles sont généralement violentes, elles sont organisées par des acteurs publics et privés.

De nombreuses formes de dissidence

Les données du CDM ont montré la diversité des protestations organisées en Chine.

Les citoyens recherchent différentes méthodes pour défier le pouvoir, pour défendre leurs droits et leurs intérêts, de petits actes de résistance individuelle à diverses actions collectives, en ligne ou hors ligne.

Au cours de ces quatre mois, 8775 personnes au minimum ont participé aux 636 événements dissidents organisés hors ligne répertoriés dans le CDM.

Parmi tous les cas documentés, 214 (32%) concernaient des projets de logement retardés, 110 (17%) portaient sur les salaires et les avantages sociaux, et 106 (16%) sur la fraude.

Les projets de logement bloqués et les griefs syndicaux motivent la moitié des 668 événements recensés. Pour le reste, de nombreux autres problèmes alimentent l’opposition, tels que la fraude, le recul des droits fonciers, le zéro Covid et la violence d’État.

Face au bilan de son enquête, Freedom House a tweeté : « Depuis le mois de juin, des gens ont protesté dans la quasi‑totalité des provinces et des villes sous administration directe. »

Manifestation pro-démocratie à Hong Kong, le 24 mai 2020.  (Anthony Wallace/AFP via Getty Images)

De nombreuses formes de répression

Les données du CDM laissent penser que la répression est courante.

Les dissidents religieux ne représentent actuellement que 2% de tous les événements enregistrés dans le CDM, mais ils subissent 6% des actes de répression.

« Cela reflète partiellement la sévérité du contrôle des activités religieuses », indique le rapport.

Les types de répressions documentées incluent la torture, la condamnation à mort, les amendes, la limitation des déplacements, les interrogatoires, l’expulsion, la surveillance, l’arrestation, la détention, l’interdiction, etc.

Dans son article sur la répression, Kevin Slaten, chef de projet du CDM, a déclaré que la répression était courante non pas parce que ces actions menaçaient directement le régime, mais parce que le Parti « considère le fait de défier collectivement et publiquement toute autorité comme une menace potentielle – qu’il s’agisse de fonctionnaires de villages ou d’une puissante entreprise engagée dans la fraude – en particulier lorsque les manifestants peuvent obtenir des concessions ».

Et d’ajouter : « C’est pourquoi la ‘stabilité sociale’ est ancrée à tous les niveaux de gouvernance et la capacité à la faire respecter est un des principaux critères pris en compte pour l’avancement des cadres du Parti. »

Selon Kevin Slaten, le régime entend « réduire la capacité des citoyens à se mobiliser ».

L’article indique que la plupart des statistiques présentées « représentent probablement très mal la dissidence », en raison des restrictions imposées et des risques associés pour obtenir des informations sur les opposants et les protestations.

La base de données CDM est un projet récent de Freedom House qui donne la priorité sur les actions collectives hors ligne menées dans les espaces publics. Les sources sont des associations et des témoignages sur les médias sociaux ou directs.

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