George Soros et la Chine : une décennie qui fait toute la différence

Par John Mac Ghlionn
3 septembre 2021 16:59 Mis à jour: 24 septembre 2021 17:27

L’investisseur milliardaire George Soros n’est pas étranger à la controverse. Il a l’habitude de critiquer ouvertement un certain nombre de responsables politiques américains influents, y compris d’anciens présidents comme George W. Bush et Donald Trump. Dans le même temps, Soros a fait l’éloge du régime chinois.

En 2010, par exemple, il a fait l’éloge du Parti communiste chinois (PCC), affirmant, de manière quelque peu ridicule, que la Chine avait « un gouvernement qui fonctionne mieux que les États-Unis. ». Une décennie plus tard, M. Soros est-il toujours du même avis ? La réponse semble être non.

La recette d’une bonne comédie, nous dit-on, est la tragédie + le temps. Il semble que cette même recette puisse être appliquée aux déclarations de Soros sur la Chine. Dans une récente tribune pour le Wall Street Journal, Soros a qualifié Xi Jinping d’« ennemi le plus dangereux des sociétés ouvertes dans le monde ». Selon le philanthrope de 91 ans, le peuple chinois est une victime innocente qui souffre inutilement aux mains de Xi. George Soros, manifestement perturbé par le système de crédit social chinois, craint que d’autres pays n’y voient une option « attrayante ». Ses inquiétudes sont tout à fait justifiées. De l’Afrique à l’Amérique du Sud, le système de surveillance du régime chinois a de nombreux admirateurs.

Des personnes marchent près de New York Stock Exchange dans un quartier financier désert de la ville de New York, le 15 juin 2020. (Spencer Platt/Getty Images)

L’état d’esprit « intensément nationaliste » de Xi, écrit Soros, a vu le Parti communiste chinois se transformer en « un parti léniniste », le dirigeant étant prêt à utiliser le pouvoir politique et militaire pour « imposer » sa volonté. Aujourd’hui, selon Soros, la métamorphose dictatoriale de Xi est totalement achevée. Dans la Chine d’aujourd’hui, avec Xi à la barre, « l’intimidation », écrit Soros, règne en maître.

J’ai contacté le réseau de fondations créé par Soros en 1993, Open Society Foundations, pour obtenir des commentaires, mais aucun n’a été fait. Néanmoins, la tribune citée plus haut constitue une lecture rafraîchissante.

N’oubliez pas que nous parlons de George Soros, un homme qui a un jour qualifié les États-Unis de « principal obstacle à un monde stable et juste ». Aujourd’hui, cependant, la Chine semble être la menace numéro un pour la sécurité nationale des États-Unis. Cependant, tout est loin d’être rose à Pékin. Le régime chinois a ses propres problèmes. Reste à savoir s’il parviendra ou non à les résoudre.

Tigre accroupi, dragon mourant

Selon les mots de l’homme d’État britannique Benjamin Disraeli« le courage est un feu, l’intimidation une fumée ». Ayant vécu dans le pays pendant une longue période, je parle d’expérience lorsque j’affirme ce qui suit : bien que la Chine projette une image forte, sous tous les coups de boutoir et la rhétorique dure se cache beaucoup de fumée.

Au niveau individuel, nous connaissons tous le concept de gestion de l’impression. Les êtres humains soignent leur image avec attention, faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour projeter un message très spécifique. Les pays s’engagent également dans la gestion de l’impression. Certains, comme vous le savez sans doute, excellent mieux que d’autres dans ce domaine.

En Chine, les effets de l’image fortement filtrée commencent à se dissiper. Comme l’écrit le chercheur Ryan Hass, la Chine ne fait pas trois mètres de haut. En fait, elle est beaucoup plus petite qu’il n’y paraît à première vue. Les régimes autoritaires, obsédés par le concept de gestion de l’impression, « excellent à mettre en valeur leurs forces et à dissimuler leurs faiblesses ». Hass encourage les dirigeants politiques à Washington à « faire la distinction entre l’image que Pékin présente et les réalités auxquelles elle est confrontée ». Ne vous laissez pas berner par la bravade inspirée des loups guerriers. La Chine, écrit Hass, « risque de vieillir avant de s’enrichir ». Elle est en train de « devenir une société grisonnante dont les fondements économiques se dégradent et entravent la croissance ». D’ici 2050, le pays « passera de huit travailleurs par retraité actuellement à deux travailleurs par retraité ». Le déclin est rapide, et aucun filtre au monde ne peut cacher cette réalité froide et difficile. Ce dragon accroupi l’est pour une raison : il est blessé, faible et a désespérément besoin d’aide.

L’universitaire Yi Fuxian va un peu plus loin que Hass. Il estime que la « structure démographique de la Chine est en fait bien pire que ce que les autorités voudraient nous faire croire ». Une analyse approfondie de la « structure d’âge » du pays suggère que la Chine compte beaucoup moins de citoyens qu’on ne le dit actuellement. En fait, la population de la Chine pourrait n’être que de « 1,28 milliard », ce qui ferait de l’Inde le pays le plus peuplé du monde. Ce que nous considérons comme « un dragon cracheur de feu », écrit Fuxian, n’est guère plus qu’« un lézard malade ».

Avec une population qui décroît et vieillit rapidement, le régime chinois semble faire tout ce qui est en son pouvoir pour cacher ses plaies béantes. Or, la mascarade ne peut durer éternellement. Bien que la machine de propagande continue de tourner, le monde commence à voir la Chine telle qu’elle est vraiment. Derrière les plans quinquennaux, les énormes investissements dans les infrastructures et les discours grandiloquents se cachent des problèmes de nature existentielle. Les dragons sont, après tout, un objet de fantaisie, tout comme les rêves de domination mondiale du régime chinois.

John Mac Ghlionn est un chercheur et un essayiste. Ses écrits ont été publiés dans des journaux comme le New York Post, Sydney Morning Herald, American Conservative, National Review, The Public Discourse et d’autres médias respectables. Il est également chroniqueur à Cointelegraph.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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