Les affrontements reprennent à Soueïda entre les forces gouvernementales syriennes et les Druzes

Les forces gouvernementales syriennes postées sur un toit lors d'affrontements dans la ville de Soueïda, dans le sud de la Syrie, le 16 juillet 2025.
Photo: BAKR ALKASEM/AFP via Getty Images
Les affrontements ont repris ce week-end dans la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie, entre les forces gouvernementales et les membres armés de la communauté druze locale, selon l’agence de presse officielle syrienne SANA.
« Après avoir fait face à une attaque organisée des milices al-Hijri [druzes] dans la province de Soueïda contre des positions de la sécurité intérieure […], les forces de sécurité ont repris le contrôle de ces positions », a déclaré une source de sécurité citée par SANA le 3 août.
Le même jour, le média d’information officiel syrien Ekhbariya a affirmé que des « groupes hors-la-loi » avaient attaqué des positions gouvernementales à Soueïda, en violation d’un cessez-le-feu conclu le mois dernier entre les forces gouvernementales et les combattants druzes locaux.
Citant des sources de sécurité, Ekhbariya a également rapporté que les violations présumées du cessez-le-feu avaient fait un mort et plusieurs blessés parmi les agents de sécurité, ajoutant que le président syrien Ahmad al-Chareh, arrivé au pouvoir en janvier, exhortait toutes les parties impliquées à respecter les termes de l’accord de cessez-le-feu.
Epoch Times n’a pas pu vérifier ces informations de manière indépendante.
Soueïda abrite la plus forte concentration de Druzes de la région, une communauté religieuse minoritaire issue de l’islam chiite. D’importantes communautés druzes existent également dans les pays voisins, Israël et le Liban.
Les violences ont éclaté pour la première fois à Soueïda à la mi-juillet, lorsque des membres de tribus bédouines pro-gouvernementales se sont affrontés avec des membres de la communauté druze locale.
En réponse, le gouvernement a rapidement dépêché des forces de sécurité dans la région pour réprimer les troubles. Cependant, des affrontements ont rapidement éclaté entre les forces gouvernementales et les combattants druzes, au cours desquels de nombreux druzes auraient été tués.
Au moins 18 membres du gouvernement ont également été tués dans les combats, selon le ministère syrien de la Défense.
Après trois jours d’affrontements, le ministre syrien de la Défense, Murhaf Abu Qasra, a déclaré un cessez-le-feu à Soueïda après des consultations avec les dirigeants de la communauté druze locale.
Le même jour, cependant, Hikmat al-Hajri, un influent dirigeant druze local, a accusé les forces gouvernementales d’avoir violé la trêve et d’avoir ouvert le feu sur des résidents locaux.
Dans un message vidéo publié à l’époque, M. al-Hajri a appelé les combattants druzes locaux à résister aux forces gouvernementales « par tous les moyens disponibles ».
Israël a également mené des frappes contre des positions du gouvernement syrien, touchant notamment le siège du ministère de la Défense à Damas, dans le but déclaré de protéger la minorité druze du pays.
Dans un rapport publié le 4 août, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, estime à plus de 1500 le nombre de personnes tuées à Soueïda depuis la mi-juillet.
Ce chiffre, qu’Epoch Times n’a pas pu vérifier de manière indépendante, incluait 720 résidents tués dans des affrontements armés, des frappes d’artillerie ou des exécutions extrajudiciaires.
Plus de 430 membres du personnel gouvernemental ont été tués au cours de la même période, dont 15 par des frappes aériennes israéliennes, selon le rapport de l’OSDH.

De la fumée s’élève à la suite d’une frappe aérienne israélienne sur le siège du ministère syrien de la défense, le 16 juillet 2025 à Damas, en Syrie. (Ali Haj Suleiman/Getty Images)
Les minorités craignent la persécution
D’autres cas de violence sectaire ont eu lieu depuis que le régime du président Bachar al-Assad a été chassé du pouvoir par une offensive rebelle soutenue par la Turquie en décembre dernier.
En mars, des militants sunnites de la province côtière de Lattaquié ont massacré des centaines d’Alaouites, une minorité religieuse syrienne dont est issue la famille Assad.
Le mois suivant, de violents affrontements ont eu lieu entre des hommes armés sunnites et des habitants druzes armés de Jaramana, une ville mixte druze et chrétienne située au sud-est de la capitale.
Cette crise a finalement été dissipée après que Damas a envoyé des forces de sécurité dans la région et que des consultations ont eu lieu entre les responsables gouvernementaux et les dirigeants druzes locaux.
En juin, au moins 20 personnes ont été tuées lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser dans une église de Damas, une attaque que le gouvernement syrien post-Assad a imputée au groupe terroriste Daech.
En plus d’être président, M. al-Chareh (anciennement connu sous le nom de Mohamed al-Golani) dirige également le groupe militant Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a mené l’offensive de l’année dernière contre le régime d’Assad.
M. Al-Shareh et son gouvernement sunnite-islamiste radical se sont engagés à plusieurs reprises à protéger les minorités religieuses.
Avec Reuters

Adam Morrow couvre la guerre entre la Russie et l'Ukraine pour Epoch Times.
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