« Gilets jaunes » : un policier mis en examen pour l’éborgnement par LBD d’une manifestante

Par Epoch Times avec AFP
24 mars 2021 12:31 Mis à jour: 24 mars 2021 15:32

La jeune femme a perdu l’usage de son œil gauche et a subi plusieurs interventions chirurgicales.

Un policier a été mis en examen le 10 février pour l’éborgnement d’une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d’une manifestation des « Gilets jaunes » en décembre 2018 à Paris, a-ton appris ce mercredi de sources concordantes.

Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente », un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

« Je n’y croyais plus du tout »

Mme Lignier a répondu : « Je n’y croyais plus du tout. Quand je l’ai appris, c’était une grande surprise ». « Je suis très contente » de la voie ouverte vers « un procès, j’espère qu’on retrouvera les commanditaires », a ajouté la jeune femme, qui a perdu l’usage de son œil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales. Son avocat, Me Jérôme Triomphe, n’a pas souhaité réagir.

« L’imputabilité à mon client du tir qui a blessé Mme Lignier est fragile » a réagi de son côté l’avocat du policier, Me Thibault de Montbrial. « Le dossier auquel nous avons désormais accès permet d’autres hypothèses. En effet, d’autres policiers physiquement proches de lui ont effectué des tirs quasi concomitants, dans un contexte de surcroît très fortement dégradé qui justifiait ces tirs d’armes intermédiaires », a-t-il ajouté.

Enquête confiée à l’IGPN

La jeune femme, alors étudiante âgée de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l’œil sur les Champs-Élysées lors de l’acte 4 des « Gilets jaunes » le 8 décembre 2018. Elle a longtemps pensé qu’elle avait été blessé par un éclat de grenade. Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.

« Je reste la plupart du temps allongée, j’ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j’aurais mal. La morphine parfois n’agit même plus », avait-elle raconté après les faits, dans le cadre d’un dossier sur les « Gilets jaunes » et autres manifestants éborgnés.

Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d’extrême droite de l’écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. « Une (erreur) de jeunesse » alors qu’elle était âgée de 18 ans, s’était-elle défendue.

Pour rappel, un autre policier a été mis en examen mi-janvier pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées » dans l’enquête sur la perte d’un œil de Jérôme Rodrigues, l’une des figures des « Gilets jaunes ».

 

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