Grâce à un comportement d’entraide, des pies flutistes déjouent les plans des scientifiques

Par Jessie Zhang
6 mars 2022 04:03 Mis à jour: 6 mars 2022 11:12

Un groupe d’écologistes australiens savait que les pies étaient une espèce hautement sociale, mais lorsqu’ils les ont vu collaborer pour contrecarrer leurs plans visant à les suivre pour les observer, ils ont découvert qu’elles étaient bien plus altruistes et coordonnées qu’ils ne l’imaginaient.

Les chercheurs du Queensland voulaient collecter des données sur la pie australienne aussi appelée Cassican flûteur à l’aide de mini‑pisteurs GPS, un outil couramment utilisé pour recueillir des informations telles que les habitudes et l’organisation du temps des oiseaux. Ils étudient également l’âge, le sexe et le statut de rang de chaque oiseau dans leurs activités.

Mais quelques minutes après avoir fixé les dispositifs portables de suivi sur les pies, celles‑ci les ont picorés. Ce comportement a été enregistré sur vidéo jusqu’à ce qu’elles quittent le site.

« Ce comportement démontre que les pies ont à la fois la capacité de coopérer et un certain niveau pour résoudre les problèmes », indique l’article publié dans la revue Australian Field Ornithology.

Dominique Potvin, biologiste animalier et co‑auteure de l’étude, a observé une pie australienne en train de casser le dispositif d’une autre.

« Une pie dépourvue de traceur s’est approchée d’une autre qui en avait un, et a commencé à le picorer », a‑t‑elle déclaré à l’AAP.

« Nous nous sommes demandé ce qui se passait. Est‑ce qu’elles essaient de le retirer ? Et puis nous avons pensé, ‘Oh, c’est vraiment difficile d’enlever ces trucs‑là. Il n’y a aucune chance qu’elles y parviennent’. »

Les études de suivi utilisant des dispositifs attachés aux animaux sont courantes. Jusque-là le suivi des oiseaux se focalisait sur les oiseaux marins ou aquatiques. Ces derniers n’ont jamais fait preuve de hauts niveaux de coopération entre eux, de structure sociale ni de résolution de problèmes pour retirer les traceurs comme l’ont fait les pies australiennes.

Les pies sont très intelligentes et font partie des rares animaux capables de reconnaître leur propre reflet dans un miroir. (Mabel Amber/Pixabay)

« D’après les mouvements qu’elles faisaient, c’était clair, ciblé, cela voulait dire : ‘Je vais t’enlever ce gros bidule' », a poursuivi Mme Potvin.

« Elles ont dû faire preuve d’une énorme ténacité et d’une grande capacité de résolution des problèmes en adoptant toute une série de comportements différents et en coupant à différents endroits, pour pouvoir l’enlever. »

Les chercheurs ont été tellement impressionnés par ce comportement qu’ils ont décidé de voir s’ils pouvaient dénicher des cas documentés d’animaux ayant enlevé des traceurs à leurs compagnons.

« Nous avons constaté qu’il n’y avait rien dans les livres. Il s’agissait en fait d’un comportement totalement nouveau dans une situation totalement nouvelle, ce qui était plutôt stimulant. »

Les chercheurs ont précédemment établi que les pies australiennes peuvent reconnaître et se souvenir d’une centaine de personnes, ce qui explique pourquoi les Australiens se retrouvent souvent pris pour cible par ces oiseaux qui peuvent être très territoriaux pendant la saison de reproduction, également connue sous le nom de « saison des vols en piqué » en Australie.

 

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